Christian Garcin et Thierry Gillyboeuf se sont lancés dans un ambitieux projet : rassembler l'intégralité des nouvelles de l'auteur américain, en proposer une nouvelle traduction, les annoter généreusement, les accompagner d'une préface et s'assurer que l'objet serait à la hauteur de l'entreprise. Il l'est, relié et élégant. Ses 800 (et quelques) pages contiennent tout, les nouvelles classiques comme les méconnues ou les inédites. En m'y plongeant, j'ai eu la confirmation que j'en avais effectivement lu la majorité, oublié certaines, d'autres non. Je n'ai d'ailleurs pas compris comment j'avais pu tout oublier de
Benito Cereno. En revanche, je me suis souvenu à la relecture de
Moi et ma cheminée pourquoi je l'avais déjà tant aimé à l'époque et pourquoi elle était encore si présente dans ma mémoire. Je me suis redemandé en terminant
Bartleby, exactement comme il y a des années, pourquoi cette nouvelle, qui est certes fabuleuse, en avait éclipsé autant qui sont au moins aussi bonnes, drôles, ironiques ou spirituelles, et qui mériteraient la même notoriété.
Si j'ai découvert à cette occasion des textes de jeunesse, des articles humoristiques, les manuscrits du Burgundy Club ou encore cette version courte et inattendue du dernier roman de Melville et intitulée Baby Bud, j'avais surtout envie de relire les textes que je connaissais. Et je n'ai pas été déçu. Quel plaisir d'y revenir ! Plus que ça, même : j'ai littéralement été propulsé dans le temps et l'espace, comme d'autres trempant une madeleine dans leur tisane. Ce recueil a réactivé chez moi des souvenirs profondément enfouis. Je me suis revu lisant ces nouvelles à des instants et en des lieux précis. Je crois que je pourrais presque qualifier ces réminiscences d'expérience ésotérique ou de voyage mystique. J'ai vécu un moment magique.
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