Quel personnage que ce Mr
Danton !
Quel tribun !
Revenir sur les planches après tant d'années ...
Remonter sur scène après avoir déjà tant et tant donné ...
"Les derniers jours du lion" est une pièce de théâtre historique et politique en cinq actes d'Étienne Ménard.
Parue en juin 2023 au éditions "Souffles Littéraires", elle a été jouée pour la première fois, le 16 mai 2022, au théâtre de l'Essaïon à Paris.
Du mariage de
Camille Desmoulins à l'exécution de Georges
Danton, de fin décembre 1790 à début avril 1794 pour les quatre premiers actes, le récit d'Étienne Ménard s'intéresse à la confrontation entre ces deux "monstres" politiques de la révolution française :
Danton et
Robespierre.
De tous temps le Théâtre a entretenu des rapports très fusionnels avec la Révolution.
Le 20 ventôse, an II (10 mars 1794), le Comité de Salut Public décidait :
1°) Que le Théâtre Français serait uniquement consacré aux représentations données de par et pour le peuple ...
2°) Que l'édifice serait orné, en dehors, de l'inscription suivante : Théâtre du Peuple ...
Mais à notre époque de grande confusion, où le chouan très royaliste et clérical fait à nouveau déplacer des foules laïques et républicaines dans le marais vendéen, que reste-t-il de leurs amours ?
Qu'a donc bien pu devenir ce fameux "Théâtre du peuple" théorisé par
Romain Rolland, concrétisé par de jeunes écrivains autour de la "Revue d'Art" et mis en scène par
Maurice-Pottecher dans les Vosges à Bussang ?
Danton et
Robespierre sont deux personnages épais et presque indissociables.
Ils sont les deux personnages principaux de la pièce d'Étienne Ménard ...
Cette courte pièce s'articule autour de scènes très courtes où l'auteur, me semble-t-il, ne laisse pas à la lectrice et au lecteur le temps de s'installer correctement.
Il manque d'ailleurs aussi à ce morceau de scène, pour y être bien installé, du contexte à ses limites extérieures.
Pas ou peu de souffle littéraire, pas de profondeurs, ni dans les dialogues, ni dans les situations.
L'écriture manque ici cruellement de moulures historiques.
Les personnages n'ont pas là de ces politesses qui font le théâtre, de celles qui leur font se présenter.
Quel contraste avec "
la mort de Danton" de
Georg Büchner et surtout avec "le sang de
Danton" de Saint-Georges de Bouhélier !
"
Danton" est aussi la pièce centrale du tryptique de
Romain Rolland : " le 14 juillet -
Danton - Les loups".
C'est le moment, nous dit
Romain Rolland, de "la crise décisive où fléchit la résolution des chefs de la Révolution, où leur foi commune est sacrifiée à leurs ressentiments" ...
C'est cela, et tout cela que l'on retrouve dans la pièce d'Étienne Ménard, une pièce qui, même après avoir perdu de sa force et de son rythme lors de son passage à l'écrit, garde cependant un certain plaisir à sa lecture.
Quoiqu'il en soit je remercie chaudement Étienne Ménard pour cette pièce à la fois historique et politique, et aussi les éditions "Souffles littéraires" pour me l'avoir offerte et m'avoir invité naguère à un surprenant dîner d'apocalypse en compagnie de Mr Wagner.
Et pour finir, sans qu'il soit vraiment besoin de le faire tant élargir notre lecture leur est devenu une habitude, je remercie toute l'équipe de la Masse Critique, sans qui rien ... ne serait possible ... ou presque !