AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Serge Mestre (Traducteur)
EAN : 9782264042828
181 pages
10-18 (06/02/2006)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Professeur au conservatoire et critique musical, Agustín Cabán se voit forcé de prendre sa retraite. Le voyant meurtri, son rédacteur en chef, Sebastián, lui propose de continuer à venir au journal et de rédiger ses Mémoires. Agustín Cabán va alors entreprendre le récit de ses amours avec de nombreux solistes, aussi bien hommes que femmes, à la grande stupéfaction de Sebastián, qui est marié et n'a jamais assumé son homosexualité.
Tout au long de la rédaction... >Voir plus
Que lire après Pourpre profondVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'étrangeté de certaines pulsions, de certains fantasmes, devrait toujours être rapprochée de celle de la nature qui jamais ne se lasse de nous surprendre, de nous apprendre sur nous-mêmes, de nous émerveiller parfois.
Ainsi en matière d'érotisme, dès lors que le respect mutuel entre adultes consentants ne fait pas défaut, est-il vain de débattre de la bizarrerie de tel ou tel comportement, de s'appesantir sur la moralité de telle ou telle déviance !

Professeur au conservatoire et critique musical, Augustín Cabán arrive à la retraite la mort dans l'âme. Comment faire désormais pour assouvir ses fantasmes jusque là étroitement liés à ses activités professionnelles ?
Il en a passé des heures et des heures à assister aux répétitions de l'orchestre de San Juan, les yeux rivés tantôt sur les mains d'un pianiste, tantôt sur les jambes d'une violoncelliste, tantôt encore sur les lèvres d'une joueuse de cor… Tels des aimants, hommes et femmes pareillement l'attirent à la seule condition qu'ils soient virtuoses et Augustín d'assumer fièrement sa bisexualité.
Ce mélomane volage, roi de la fugue, ressent alors le besoin de consigner noir sur blanc ses aventures extraconjugales. Un ancien collègue de travail à l'homosexualité refoulée, Sebastián, a la primeur de ses écrits croustilleux. Ce dernier s'empresse aussitôt de les lire avec délectation, se laissant aller à des commentaires un brin taquin.

Contrairement à l'enchantement de Sebastián, “Pourpre profond” est un poil trop pimenté à mon goût. Certes ce roman paru en 2000 se lit sans effort ni déplaisir, l'auteure portoricaine Mayra Montero a une belle écriture non dénuée d'humour, mais les obsessions sexuelles du personnage principal sont assez loin de la petite musique teintée de vibrations sensuelles entendue ici et là au détour d'autres lectures.
Commenter  J’apprécie          554
[…] les lèvres d'Alejandrina gobaient sans arrêt mon sexe, ne le manquaient jamais et s'appliquaient du mieux qu'elles savaient. C'est cela que les virtuoses ont de bon : elles ne rechignent pas à la tâche, elles s'appliquent, elles insistent, recommencent, elles ont une soif de perfection sans borne.

Voilà un roman et un nouvel auteur qui sont venus à moi par le plus beau des hasards et quelle belle surprise ! Est-ce le titre qui en dit long, ce sein ferme et généreux ou Mayra Montero, écrivaine Cubaine Portoricaine, qui a attiré toute mon attention ?

Ce livre allie deux grands thèmes : jouissance et musique classique, il va sans dire que c'est avec jubilation et pure délectation que j'ai avalé Pourpre profond.
Augustin Cabán, professeur et critique musical, redouté de tous, part à la retraite. Les cartons chargés de partitions et de souvenirs, il décide d'écrire ses mémoires, mais pas n'importe lesquelles ! Son amour du métier lui a permis de côtoyer les plus grands virtuoses du moment. Augustin, homme passionné de musique classique et de sexe, mets sa pudeur de côté et nous fait vibrer sous sa plume, nous contant ses frasques amoureuses et perverses avec les rencontres qui ont bouleversé son parcours et tatoué son corps et son âme.

Nous sommes loin d'un roman léger, pornographique et obscène. L'écriture de l'auteur est élégante et sensuelle, avec ce côté lyrique porté par de grands compositeurs comme Brahms ou Bartók. Si on prend le temps d'écouter les extraits énoncés, cette musicalité accentue l'ardeur du texte et lui offre cet aspect poétique.

[…] ses lèvres allaient et venaient le long de mon sexe et je ressentais un plaisir dévastateur, la fureur du désir cliquetait soudain dans mon crâne comme une drisse cliquette contre le mât d'un voilier ; cela s'était bientôt transformé en un torrent de féroces pizzicati – dans le pur style de Béla Bartók. Ne serait-ce pas précisément cela que signifie : méditer la musique au plus profond de sa chair ?

A chaque chapitre on jubile mais attention aux âmes chastes et sensibles, certaines scènes peuvent déranger. J'ai été prise d'affection pour chacune de ses conquêtes, beaucoup m'ont faire rire, toutes m'ont offert du plaisir et si on enlève les oeillères qui nous voilent les yeux, on peut en retenir une certaine morale : Lorsque deux Êtres consentant se désirent, se dévorent et que le A de Amour est infiniment grand, quelle que soit la pratique, même des plus perverses, l'acte est beau et les fluides offerts deviennent pures et sont partie intégrante de l'Amour.

« J'étais retourné auprès d'elle et lui avais essuyé l'entrejambe comme si j'essuyais une larme ».

Au fil des jours et de ses nuits blanches, Augustin nous dissèque, sans la moindre retenue, ses frasques passionnantes avec l'impudique et capricieuse Virginia Tuten, violoniste, Clint Verret, pianiste Australien au doigté prodigieux, ainsi que la perversité de Manuela Suggia, la dernière et la plus obsessionnelle, qui le jettera aux portes de l'enfer. le point commun de toutes ses liaisons parfois dangereuses ? Il les a toutes aimées d'un amour sincère. Au fil des mots, des rencontres, on reçoit en pleine figure cette passion viscérale qu'il a eu pour ces femmes qui lui délivreront sans tabou le secret de leur Pourpre profond et le guideront vers le point G, pour ces hommes qui lui dévoileront des plaisirs jusque-là inconnus et l'union de ces Êtres qui le porteront au sommet de l'extase.

« Dans la vie d'une femme, il n'y a que deux moments qui, telles deux profondes brûlures, peuvent lacérer durablement son esprit : le moment où un homme lui déchire un vêtement qu'elle porte sur elle, et celui où il lui demande de lui tourner pour la première fois le dos ».

Pourpre profond, « Les seules choses qui perdurent sont le plaisir et la texture de l'instant… »
Commenter  J’apprécie          320
Caresser un instrument, dont le bois chaud et brillant attire la paume un peu tremblante qui doit le faire vibrer au service d'une oeuvre, serrer un violoncelle entre ses cuisses, passer sa langue sur ses lèvres avant de les poser sur une clarinette, ou tout autre instrument à vent ....sensualité du geste du violoniste au poignet légèrement courbé sur son archet avant d'attaquer sa note, intensité de l'interprétation, galbe de l'instrument, jouissance de l'exécution...ce roman casse un mythe, celui du côté lisse et glacé de la musique classique, je croyais jusqu'à présent que sexe rimait plutôt avec Rock'n Roll ! ...je ne regarderai plus jamais un orchestre symphonique ou un quatuor à cordes de la même façon...ce roman est en effet la mise en scène de « la fusion de la musique et de la volupté » et les virtuoses peuvent révéler des qualités exceptionnelles à caresser les corps ! ...enfin les musiciennes surtout, car l'auteur, une femme imagine que son narrateur, Augustin, un critique musical, devienne l'auteur de mémoires relatant ses rencontres érotico-professionnelles avec des divas surprenantes. Sebastian, son ex-rédacteur en chef est du même coup le premier lecteur et ne cache rien de ses frustrations, de ce qu'il aimerait lire à la place des textes que lui confie son ami. Il n'aime ni les histoires à l'eau de rose, ni les femmes décrites, la violoniste, comme la trop jeune et perfectionniste chinoise. Il s'impatiente, critique et boude. L'élégant pianiste australien lui plait tout particulièrement...Étrange dialogue que celui des auteurs et de leurs lecteurs, qui m'a fait sourire, il est fait de désir, d'envie, de frustration, de malentendus...n'en sommes-nous pas les preuves vivantes, nous qui sur Babelio, partageons enthousiasmes ou déceptions...et sommes les lecteurs les uns des autres ? La mémoire et le mensonge, la vie reconstruite sont aussi au coeur de ce roman érotique, que ce soient les histoires rapportées des uns ou des autres, entachées de nostalgie, de non-dits ou du désir de paraître sous son meilleur jour. Je n'oublie rien ? ....si...bien évidemment, des scènes torrides et émoustillantes pour tous les goûts, un roman très chaud, de saison, remarquablement bien écrit, pas au point de postuler pour Radio Classique, comme le souhaite l'un d'entre nous, mais suffisamment coquin pour être lu à deux en écoutant de la bonne musique, et en se chamaillant pour tourner les pages ....bonne lecture, et belles interprétations, les musiciens n'ont pas, encore heureux, le monopole de la réussite des arpèges sur les corps !

Commenter  J’apprécie          3311
Autant le dire d'emblée, j'ai raté ma vocation. En fait, je crois que j'aurai dû être critique de musique classique. Cela m'a aurait certainement ouvert de nouvelles perspectives. Et même si la perception de cette musique est encore une sensation étrangère, le fait de croiser des violoncellistes, des pianistes, des joueuses de pipo et même des chefs d'orchestres m'aurait particulièrement intéressé. Surtout de pouvoir les interviewer seul à seule, dans leur chambre d'hôtel, le soir après une répétition…

J'ai découvert un nouveau sentiment : la sensualité de la musique classique. Après ce bouquin, je ne vais plus regarder les interprètes féminines de la même manière. Prenons un cas concret : une pianiste, brune les cheveux longs. Avant, je n'avais que des sentiments purs envers cette ravissante brune. Mais un livre, couleur « pourpre profond », et mon imagination se transforme. Et là, maintenant, j'ai envie de jouer de mon majeur avec cette chaude brunasse. Parce que crois-moi, les pianistes sont chaudes. Leurs doigts, quelle dextérité ! Et je ne t'ai pas encore parlé des solistes de flute traversière ! Aie aie aie… Quelle dextérité avec leur bouche et ces lèvres qui te mangent le sexe… Hou la la, chaud devant. J'ai envoyé mon CV à France Classique pour voir s'il ne cherchait pas un nouveau chroNIQUEUR prêt à payer de sa personne et de son sexe pour obtenir de savoureux reportages.

Putain, j'ai envie de dire. Quel bouquin ! à te brûler le majeur à chaque page tournée. Que de passages hilarants, d'évocations festives, de chapitres terriblement jubilatoires. Que de scènes torrides, dégueulasses, magnifiquement pornographiques. La pression monte, monte, monte sans cesse jusqu'à éjaculer de bonheur à chaque page.

L'heure de la retraite à sonner pour Augustín Cabán, professeur émérite et critique musical passionné. Mais avant de remballer ses affaires au journal, il propose d'écrire ses mémoires. Savoureux souvenirs d'un chroNIQUEUR musical qui déballe tout sans tabou autour de ses rencontres. Toutes fabuleuses, toutes délicieuses, de l'amour, de l'amusement et de la perversion. Une plantureuse violoniste répétant nue devant sa fenêtre, un pianiste aux doigts prodigieux, une joueuse de cor allaitant une chauve-souris. Une ribambelle de petites histoires, drôles et charmantes, parfois tendres parfois sadiques. Un petit roman jubilatoire – que dis-je – EJACULATOIRE même. Tu passeras tous tes plaisirs en revue, de la simple fellation au fist-fucking en passant par l'ondinisme, multiples pénétrations ou sodomies. Bref, un savoureux livre de tes plaisirs presque inavoués. Bref, en un mot charmant.

Et rien que pour vivre ces nombreux moments d'excitations, de plaisirs extrêmes et de bonheur intense, j'ai décidé de devenir critique musicale. Si une dame sait jouer d'un instrument ? je suis prêt à venir l'interviewer pour notre plus grand plaisir… le numéro de ta chambre d'hôtel ? Et si après je peux ressortir quelques instants aussi obsessionnels que je viens de lire, l'orgasme de ma vie ne sera plus très loin. Plus qu'un roman érotique, il offre au lecteur un plaisir inavoué de croiser les plus grandes solistes de ce monde, de les lécher, de les pénétrer, de les BAISER ! Avec ce roman de Mayra Montero, je n'écouterai plus la musique classique de la même manière, c'est-à-dire sans érection !
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          326
La musique classique associée au sexe, voilà un attelage intéressant.
Les rencontres amoureuses et obsessionnelles d'Agustin Caban, critique musical, étonnent toujours, amusent souvent, et choquent parfois (beaucoup si on a l'âme sensible !)
De grands virtuoses, femmes et homme traversent sa vie au gré de la musique.
C'est impudique, direct et cru.
Un roman érotique qui ne laisse pas indifférent grâce à une écriture sensuelle et pleine d'humour.
Du sexe, de la perversité mais aussi de l'amour et de la sincérité.
Vibrer jusqu'à son pourpre profond ?
Mayra Montero, se glisse dans la peau d'un homme avec beaucoup de facilité ! Surprenant !
une belle découverte pour moi, après Guttierez, lu récemment.
Commenter  J’apprécie          163

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Je m’étais dit que si, par chance, j’avais un jour le privilège de me retrouver au lit avec elle et qu’elle acceptât de jouer du cor rien que pour moi, toute nue dans ses oreillers, je risquais de mourir de fureur, de désir d’éjaculer cent fois dans son sexe chaud et blond, du désir de la lécher là où l’on ne parvient que difficilement à lécher une femme : de l’extrémité de son âme jusqu’à l’endroit le plus pourpre et le plus inaccessible de son vagin. Ce que j'appelle le pourpre profond et qui est la conquête fondamentale de l’homme. Je déclare ici que le pourpre profond et la musique sont les véritables valeurs de la vie.
Commenter  J’apprécie          270
Jouer du cor, c’est comme pratiquer une fellation.
Que ce soit un homme ou une femme, je vois le musicien entourer l’instrument de ses bras, ajuster l’extrémité de ses doigts sur les pistons – le pouce de la main gauche, par exemple, qui bouge sans la moindre pudeur – et coller ses lèvres sur l’embouchure. J’observe alors l’expression de son visage, ses yeux mi-clos et ses joues gonflées et, malgré moi, une image se superpose à la première : je le vois jouer du cor, bien sûr, mais je le vois également sucer, lécher et exciter d’autres pistons bien plus rosés et singulièrement plus tièdes.
Commenter  J’apprécie          150
Elle était de profil, et plutôt de me fixer sur sa poitrine, qui possédait une charpente et une masse plus que respectables, j’avais dirigé mon regard sur ses pieds.
Les pieds en disent souvent long sur le caractère musical d’un violoniste. En général, j’examine leur taille et leur forme ; la façon dont le musicien les joint ou les écarte. J’observe également les mollets et je suis sûr que, dans une certaine mesure, l’expressivité vient de là, elle vient des chevilles et des jarrets. Cet après-midi-là, pendant la répétition, Virginia portait des sandales blanches : je ne peux concevoir rien de plus doux ni de plus approprié pour une violoniste qui va se plonger, telle une nymphe, dans La fontaine d’Aréthuse.
Commenter  J’apprécie          110
La première impression que j’avais éprouvée au théâtre se répétait à présent dans l’intimité : cette femme était une nourrice professionnelle, elle possédait les plus vertigineux nichons qu’il m’ait jamais été donné de voir. Des nichons de Noire plantureuse qui allaite ses enfants, bien entendu, mais aussi les enfants des blancs qui, même s’ils sont étrangers, ne tètent pas moins goulûment que les autres. J’étais donc devenu un vrai marmot devant sa poitrine, qui s’était soudain transformée en une espèce de matrice fermée à toute production et interdite à toute autre vocation qui ne fût le désir.
Commenter  J’apprécie          110
Dans la vie d’une femme, il n’y a que deux moments qui, telles deux profondes brûlures peuvent lacérer durablement son esprit : le moment où il lui déchire un vêtement qu’elle porte sur elle, et celui où il lui demande de lui tourner pour la première fois le dos. Après toutes ces années, je m’aperçois que ces deux évènements continuent à les perturber toute leur vie, et que ce sont des instants qui se rappellent régulièrement à elles, les obligeant à rechercher un réconfort.
Commenter  J’apprécie          143

autres livres classés : porto ricoVoir plus
Les plus populaires : Roman d'amour Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}