"Le chasseur de saints se souviendra d'avoir lu quelque part que la mère de
Dan Brown était spécialiste en musique religieuse et, qui sait, peut-être que
Dan Brown a écrit une stupidité pareille pour se venger inconsciemment de sa génitrice". Nul
Da Vinci Code, ici, nulle hagiographie, dans ces
Vies de saints. Pas de Passio. Ni Vita, ni Miracula. Point de grandes figures bibliques non plus comme dans le génial Objet du scandale de
Robertson Davies.
Le lire c'est accepter de se perdre dans un labyrinthe dont la porte d'entrée serait le Saint-Siège, que quitte le dernier Chasseur de saints après la mort du pape Jesus II, originaire de Mexico D.F...
Rodrigo Fresan offre au lecteur un réflexion freaky ( et un flamboyant personnage, El Freako, du village Canciones Tristes) sur l'existence de Dieu et la recherche du sacré, avec en filigrane la phrase d'un vagabond "Dieu n'existe pas, mais c'est un grand personnage".
Digressions, collages, références cinématographiques, playlist (in "Un hymnarium", où "Personal Jesus" de Depeche Mode côtoie "Losing my religion" de R.E.M.). Lire
Vies de saints c'est accepter de s'abandonner à une liberté totale, de chercher sur le globe les traces laissées par Canciones Tristes, la ville à géographie mouvante, le Macondo de
Fresan, présente dans d'autres oeuvres de l'auteur, et de trouver dans l'épilogue, les clés de cette oeuvre inclassable.