A partir d'un simp
le prospectus, celui que la narratrice, actrice amateur, envoie aux habitants de Flores, quartier de Buenos Aires, afin de leur expliquer son souhait d'ouvrir un atelier d'art dramatique qui puisse les aider, non pas à jouer, mais à être au contraire plus véridique dans leur vie de tous les jours,
César Aira crée un récit qui ne cesse d' enfler et de s'étendre, jusqu'à une sorte de saturation et de vertige, un récit plein de subterfuges et d'hallucinations aux télescopages infinis, tant l'auteur aime jouer avec les genres et les codes, les lieux et les époques, puisque, après quelques pages laconiques, ce prospectus se transforme en un roman des plus extravagants qui a pour cadre l'Inde coloniale où les ruines labyrinthiques d'une ancienne cité et les forêts abandonnées rappellent parfois l'atmosphère inquiétante et quelque peu surannée du roman gothique, où l'enchainement des aventures et des stéréotypes tourne au grotesque, et au jubilatoire.