Deux lettres adressées à Fernanda préfigurent les essais théoriques de Vacances d'août. C'est le passé qui remonte à la surface dans la crue du cœur:
"Je me mets donc , ce matin, en chemin par les routes de mon enfance, et je regarde avec précaution les grandes collines- toutes, celle énorme et fertile comme une grande mamelle, celle accidentée et abrupte où l'on faisait des grands feux, celles qui n'en finissent pas et tombent à pic comme si là-dessous il y avait la mer."
Ses échecs sentimentaux, quelles qu'en aient pu être les causes, physiologiques ou psychologiques, disent aussi combien il est difficile pour chacun de persévérer dans la tendresse et la loyauté, et par-delà l'ardeur de la passion, le rapport premier, originel avec l'autre. Le fait de n'avoir pas pris femme, de n'avoir pas connu de véritable amour, est comme l'aveu d'une solitude prescrite par le destin et coupable à la fois.
C'est ici la clef du roman[Le bel été] et un motif qui aura de longues répercussions chez Pavese:
"On ne se tue pas par amour d'une femme. On se tue parce qu'un amour, n'importe quel amour, nous révèle dans notre nudité, misère, fragilité désarmée, néant."
"La pensée m'emplit de terreur, qu'à moi aussi/ il me faudra quitter cette terre/où même les douleurs me sont chères/car j'espère les dire par mon art."