L'envers de l'aventure : L'Ornière

Dans ce roman atypique de son oeuvre, Henri de Monfreid fait le récit de ses années qui ont précédé son départ pour les rivages de la Mer Rouge.
Il se présente comme englué dans une vie dont il ne veut pas, il décrit un personnage, pas toujours à son avantage, qui, contrairement à sa philosophie habituelle, se laisse ballotter au gré des événements, sans jamais vraiment réussir à en prendre le contrôle.
Il accumule les emplois, sans jamais les maîtriser, avec une seule règle en tête: réussir.
Il clôt son récit sur une phrase qui le résume à merveille ; "N'étais-je pas ému par ce mystérieux instinct qui oriente la fuite du crabe évadé d'un panier ?"
Mais l'aventurier et surtout, le romancier, le conteur percent, déjà, la carapace du jeune arriviste qu'il se croit.
Le point d'interrogation qui est l'épilogue de ce livre est le point de passage de Monfreid vers les rivages et les hommes de cette Afrique de l'Est si belle et rude.