Monfreid nous conte ici une belle histoire aux odeurs de flibuste, avec la finesse de sa plume et son appétence pour les personnages forts et aux personnalités tranchées, tout en s'attachat à décrire avec soin les décors de l'aventure narrée, en empruntant à ses souvenirs et à son imaginaire les plus belles couleurs. Il est question ici de traite négrière, de maudits Anglois prennent à l'abordage le bateau négrier de Théodore et enlèvent sa bien-aimée, qui passe de mains en mains, recherchée à travers les mers par Théodore et Tom, le fidèle esclave à la réputation de sorcier. Au travers de cette histoire, Monfreid, qui, disons-le, a pour le moins un coeur de pirate, nous livre un beau témoignage sur la piraterie négrière et sur la chasse aux belles amazones, vouées à habiller les harems et à habiter le coeur des hommes de la mer.
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Bien avant nos explorateurs les Arabes pénétrèrent en Afrique sans employer la force. Le commerce, basé sur l'échange des esclaves contre la pacotille, fut le sésame qui leur ouvrit le continent.
Jamais ils ne se mêlèrent de réformer les coutumes des habitants si barbares fussent-elles, tenant les tribus, les plus farouches en respect par les armes à feu, dont ils eurent la sagesse de garder l'exclusivité, comme les dieux détenteurs de la foudre.
Il ne faut pas oublier qu'au Xème siècle l'arabe El Gmahr put traverser l'Afrique du Zanzibar au golf de Guinée, découvrant le lac Victoria et les montagnes qui portent son nom (Gamar en arabe signifie la lune), les géographes l'ayant traduit par une sorte de calembour "Mont de la lune"...
(extrait du chapitre V "Le roi est épuisé")
On a beau savoir qu'il s'agit simplement d'une mascarade, le prestige de l'habit est tel qu'on se prend au sérieux. Peut-être est-ce là le secret de la mentalité du m'as-tu-vu ?
HENRY DE MONFREID / VIVRE LIBRE / LA P'TITE LIBRAIRIE