Toutes les couleurs du monde, ou le monde sous toutes les couleurs. Il est des livres que je lis comme j'écouterai de la musique, il est des livres qui ressemblent à une partition musicale, douce amère, violente et épuisante. Et que dire lorsque la littérature, la musique s'allient à la peinture : résultat :
toutes les couleurs du monde.
Fin du XIXe siècle, un petit village Geel, en Belgique, il serait le village "des fous" où les fous sont réunis (heureux les pauvres en esprit") et adoptés par les villageois, il font partie du monde, du récit, de la musique, et du tableau. Et puis la musique devient sombre, le tableau sous le pinceau de l'artiste est inaccessible, le roman devient hallucinant.
Voilà mes premières impressions, je suis passée tout au long de cette lecture de l'étonnement, j'ai été bercé par la poésie des mots, par la surprise de rencontrer des gens qui intégraient la folie, et puis le rêve est devenu cauchemar, les couleurs se sont assombries, les "spécialistes" débarqués de la capitale, ont transformé les heureux fous en monstres, ils ont appliqué les méthodes dures et cruelles, ont transformé la passion de la frêle jeune fille en un cauchemar des plus insupportable.
Et van Gogh dans tout cela ? Il passe et s'en va, il est l'amour sublimé d'une adolescente, qui s'imagine sa muse. Elle lui révèle les couleurs de la vie, perturbe sa mélancolie, et le suit pas à pas en même temps qu'elle assiste à son ascension....
Ce livre est vraiment extraordinaire (excusez de la banalité). J'ai même imaginé qu'il pourrait être le sénario d'un futur film. La fin m'a surprise et m'a laissé un goût bizarre, un certain malaise, et pourtant la fin comme le début participe du même phénomène : la folie dans toute sa diversité, sa poésie et sa violence. La folie dans ce qu'elle peut être aussi le moteur de grands hommes (ou femmes ....)
A lire absolument....