La source de notre personne n’est pas en nous-mêmes : elle est dans ce regard d’amour que rien ne peut rebuter, dégoûter ou décourager. Fonder l’universalité de la réalité personnelle des humains ne réside donc pas dans la simple croyance que tout être humain est une personne – car il est en effet, dans certains cas, bien difficile de le croire – mais dans la croyance que quelqu’un portera toujours sur lui un regard d’amour inaltérable. S’ancrer dans cette croyance fait que si nous pouvons douter que tel ou tel est une personne, nous ne doutons pas qu’un autre que nous le (re)suscite en permanence ainsi. Cet « Autre » constitue le principe et la source de tout « être en relation », quand bien même il n’aurait jamais pu articuler la moindre parole, ou conçu la moindre pensée.