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sur 627 notes
Voitures volantes, guerres interstellaires, monde virtuel, esprit humain digitalisé, la science-fiction est décidément en vogue sur Netflix. La firme de Los Gatos vient de mettre en ligne les dix épisodes de la première saison d'Altered Carbon. Visuellement intéressante et dotée d'un très bon casting, la série a largement de quoi séduire le grand public. Mais elle pourrait décevoir les amateurs du roman dont elle est adaptée, Carbone modifié de Richard Morgan. À force de vouloir parler à tous, la showrunneuse Laeta Kalogridis a quelque peu gommé la subtilité et l'essence « hard boiled » du récit initial. C'est d'autant plus regrettable que ce lauréat du prix Philip K. Dick avait fait l'effet d'une bombe à sa sortie en 2002, en renouvelant le genre du cyberpunk à la sauce polar. Que vous soyez ou non amateur de la version Netflix, voici cinq bonnes raisons de lui préférer le livre.

Pas de temps mort

Les éditions Bragelonne viennent de rééditer le roman de Richard Morgan
© Bragelonne

Contrairement à la série, qui se perd parfois un peu dans des intrigues répétitives, le scénario de Richard Morgan est fluide, incisif et prenant tout du long. Pour rappel, Carbone modifié se situe dans un futur lointain où la conscience et l'esprit humain sont digitalisés et stockés dans des « piles » qui peuvent être insérées dans n'importe quel corps. L'ex-militaire renégat Takeshi Kovacs, récemment ressuscité, est engagé par un riche magnat pour résoudre sa mort mystérieuse. Divisé en cinq parties, le livre de 400 pages joue entre le polar noir, le techno-thriller et le cyberpunk. Si la série respecte plus ou moins fidèlement l'intrigue, elle s'englue dans de nombreux flash-back ou péripéties ralentissant considérablement l'enquête. La scénariste a également choisi de modifier le parcours des personnages – la famille Bancroft, Tanaka, Prescott, Vernon Elliott, Samir Abboud, Curtis ou encore Jimmy DeSoto sont très différents de l'oeuvre originale. Reste néanmoins une très bonne idée, l'intelligence artificielle Poe (en référence à l'écrivain) brillamment interprétée par Chris Conner.

Un héros à la personnalité plus complexe

La grande force de Carbone modifié et d'Altered Carbon, c'est le charismatique Takeshi Kovacs. Les acteurs Joel Kinnaman et Will Yun Lee sont très convaincants, mais le roman a un avantage indéniable : il nous plonge dans l'intériorité de l'enquêteur. Divers films policiers, tels Laura, Usual Suspect ou Les Ensorcelés, ont trouvé le moyen de reproduire ce mécanisme en utilisant notamment un système de voix off, mais la série de Netflix, elle, ne s'y essaie pas (la seule voix off qu'on entend au premier épisode n'appartient pas à Kovacs, mais à sa soeur, inventée pour l'occasion). Dès lors, le héros perd une partie de la personnalité qui fait son sel à l'écrit, en particulier son humour.

Des méchants plus convaincants

Chez Richard Morgan, les grands antagonistes sont beaucoup plus effrayants et subtils. Dimitri Kadmin est habilement construit comme le rival de Kovacs. Ce tueur aux enveloppes multiples « qui aurait fait un malheur dans les Corps diplomatiques » n'hésite pas à citer de la poésie à son ennemi pour lui signifier son respect. Il est d'ailleurs peu présent dans l'aventure, mais rôde comme une menace. Ce Caucasien raffiné a été remplacé par une brute violente sans profondeur et omniprésente. Même déception pour Reileen Kawahara, bien plus impitoyable que son double sériel. La bonne surprise de la série vient de Mister Leung. Cet assassin illuminé incarné par Trieu Tran pallie bien l'absence de la mercenaire Trepp, autre second rôle iconique de l'oeuvre. Alors que le petit écran met en avant des méchants aux sentiments exacerbés, le roman de Morgan imagine des êtres froids et doucereux.



Pas de géopolitique simpliste

Laeta Kalogridis a incorporé des éléments des autres livres de Richard Morgan pour ajouter des flash-back à Takeshi Kovacs. Sa jeunesse et son lien avec la révolutionnaire Quellcrist Falconer n'apparaissent que dans Furies déchaînées par exemple. Les Corps diplomatiques n'ont pas disparu et continuent à exercer dans la galaxie. La thématique des « Maths », ces hommes qui vivent des siècles en dominant la planète, prend plus d'importance, tout comme la religion. Ces choix narratifs qui font écho à l'actualité semblent souvent plaqués superficiellement sur l'enquête. le principal défaut de la série est son cahier des charges, trop évident. le lieutenant Ortega parle espagnol et représente le côté latino et catholique de la série. Son sergent musulman Samir Abboud se nomme en fait Rodrigo Bautista et vient du Portugal. Vernon Elliott retrouve sa femme piégée dans un corps d'homme, ce qui introduit une ambiguïté sexuelle inexistante dans le roman. Autant de problématiques qui pourraient être intéressantes si elles étaient approfondies (sauf que Morgan les a peu traitées et n'a donc pas grand-chose à offrir aux scénaristes en la matière) et ne semblaient pas si cliché. le livre, lui, se concentre sur son sujet et ne tente pas des analyses à deux sous.

Un manichéisme moins prononcé

Le monde de Carbone modifié est trouble, le bien et le mal ne sont pas aussi clairement définis que dans la série de Netflix qui multiplie les stéréotypes (Ortega et son sens de la justice, Vernon Elliott et sa soif de vengeance...). le dénouement du dernier épisode n'existe pas dans le livre et tous les coupables ne sont pas arrêtés par la police. Richard Morgan préfère laisser le lecteur à son propre jugement et ses personnages à leurs culpabilités, leurs doutes et leurs solitudes.
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J'ai acheté ce roman il y a deux ans je crois et c'est la sortie de l'adaptation en série par Netflix qui m'a décidé de le lire. du coup, j'ai attendu de terminer la série avant d'écrire ma chronique afin d'analyser les deux.

Le roman se déroule d'après le point de vue du héros, Takeshi Kovacs, criminel emprisonné qui est embauché par Laurens Bancroft pour résoudre le meurtre de celui-ci. Dans ce futur lointain, l'immortalité est à portée de bras (surtout pour les bras riches) : si votre corps (ici appelé enveloppe) meurt, vous pouvez être "ré-enveloppé" dans le corps de quelqu'un d'autre, dans la majorité des cas dans celui d'un criminel qui purge sa peine.

Donc Takeshi est ré-enveloppé dans un corps sur Terre et engagé pour résoudre cette énigme. J'ai adoré son ton, à la fois cynique, désabusé et lucide sur l'existence. Ce personnage est l'un des plus individualistes et cohérents qui m'ait été donné de lire. Ce n'est pas si évident de créer un anti-héros qui ne vire pas complètement dans le bien pour conserver l'amour du lecteur. Takeshi fait les choses qui lui semblent juste en fonction de sa propre morale et ça marche. Ce qui fait aussi la force de ce personnage, c'est son background chez les Diplos. Nous avons régulièrement des flash back intégrés à ses réflexions qui nous permettent d'en apprendre plus sur sa vie passée. J'avoue que certaines choses sont restées floues pour moi, lire ce livre m'a pris beaucoup de temps et je n'étais pas à 100% concentrée.

L'enquête du meurtre de Bancroft était intéressante. le personnage même de Bancroft était chouette, plus complexe et intriguant qu'à première vue. J'ai aussi beaucoup aimé son acteur et son incarnation dans la série qui lui rendait bien justice. Sa femme par contre m'a été antipathique du début à la fin. Pour poursuivre sur les personnages, j'ai bien aimé Kristin Ortega, même si là encore, elle est davantage mise en avant et sublimée dans la série. Les rares alliés que se fait Takeshi permettent de compléter le tableau et de découvrir la violence et l'injustice de ce monde du futur.

La conclusion sur la mort de Bancroft est bien trouvée, ça se tient mais je n'aurais jamais pu le deviner ! Néanmoins, on perd un peu le fil de ladite enquête. Il se passe tellement de rebondissements et de contretemps qu'à la résolution de l'enquête principale on a presque oublié comment tout avait commencé.

Les idées développées dans ce roman au sujet de l'immortalité sont classiques en SF mais toujours intéressantes à suivre. Il reste des idées passionnantes sur la mort, les liens entre les individus, l'âme humaine et les sempiternels clivages entre les riches et les démunis.

La description du roman nous promet une histoire dopée et à déconseiller aux coeurs fragiles. C'est vrai que le sang coule et que la torture est présente et bien dérangeante. Ni le monde, ni Takeshi ne font dans la dentelle. La violence est omniprésente et n'a plus vraiment de limite dans un monde où la mort n'est plus une finalité. Il y a eu des scènes violentes, intenses, difficiles à supporter quand on s'imagine réellement ce qu'elles impliquent : des tortures en mode virtuel, du snuff, des représailles... J'ai aimé l'esprit des Diplos même si leur justice est expéditive.

J'ai aimé l'univers et les personnages mais je m'attendais à plus qu'une enquête policière dans un monde futuriste. Il m'a manqué un peu plus d'implication et d'empathie, d'où ma note qui n'est pas à la hauteur de l'univers incroyable développé ici.


Et c'est là que la série entre en scène car elle a été, à mes yeux, une très bonne adaptation avec juste ce qu'il faut de différences pour impliquer davantage le public et apporter une vision complémentaire. Les scénaristes ont rendu le tout plus personnel pour Takeshi. Il gagne en humanité, sans toutefois virer dans le héros non plus, il reste à la lisière de l'anti-héros. J'ai beaucoup aimé le traitement de la série et leurs changements. En particulier le personnage de Quell sur qui je ne vais rien dire pour ne pas spoiler et celui de Kristin Ortega qui prend beaucoup plus d'ampleur et de charisme et l'IA de l'hôtel à qui on s'attache bien plus. Visuellement, la série colle parfaitement à l'idée que j'en avais, ils ont d'ailleurs repris des scènes avec la couverture du roman français. L'immersion était totale. Passé le décalage entre le Takeshi dans le corps de Ryker (caucasien) et le vrai Takeshi (asiatique) on s'attache bien à notre héros et j'ai bien mieux compris son passé grâce à la série.

Je vous conseille de regarder cette série après avoir lu le livre (ou bien si vous ne voulez pas le lire du tout). C'est une très bonne adaptation je trouve. Quant au roman, il est bourré de bonnes idées et d'actions et je vais très certainement me prendre la suite directe Anges Déchus.
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J'ai regardé la série, j'avais envie de découvrir ce que je pouvais découvrir d'autre avec le livre, il faut bien dire qu'on a toujours plus de détails avec un livre 🙂

Et je dois bien dire que je ne suis pas déçue du tout de m'être replongée dans l'univers d'Altered carbon, je connaissais déjà l'histoire, et pourtant, je me suis autant régalée qu'avec la série, je me suis autant sentie en totale immersion dans cet univers futuriste.

Nous sommes loin dans le futur avec des technologies hyper avançées, un style de vie entièrement différent de ce que l'on connait où les riches ne cotoient pas les autres, ou du moins le moins possible. Malgré cette avançée dans le temps, les gens ne changent pas tant que ça au final, il y a toujours les maladies, les meurtres, les coups bas, les complots, les secrets.

Pour moi la seule grosse différence avec la série, ce sont les scènes de violence qui sont beaucoup plus trash, beaucoup plus imagées, et si cela m'a un peu déroutée au départ, je me suis très vite mise au diapason et j'ai apprécié cette différence qui donne une toute autre dimension à l'impact qu'une simple dispute peut avoir à l'écran. Alors pour ce point, âmes sensibles prenez garde si vous ne voulez pas ressortir de votre lecture sous le choc, il ne faut pas avoir peur d'avoir quelques sueurs glaçées.

En ce qui concerne le décor, je l'ai trouvé encore plus travaillé que ce que j'avais vu dans la série, il est beaucoup plus détaillé, beaucoup plus abouti, parfois plus glauque également, tout comme beaucoup plus clinquant à d'autres moment. Mais c'est un vrai régal d'avoir autant de diversité qui nous plonge littéralement dans ce monde de fiction.

C'est la première fois que je lis une paution de Richard Morgan, et il a fallu que ce soit une série télé qui me donne cette envie de découvrir cet auteur un peu mieux, de découvrir ses autres écrits, si ses autres livres m'emportent autant, je vais devoir faire de la place dans ma bibliothèque, mais ce serait une place bien méritée.
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C'est un gros mouais qui ressort de cette lecture (à mon grand regret)...

Le gros point positif de ce livre c'est son univers très travaillé et assez complexe. Ne lisant pas beaucoup de SF j'ai bien aimé l'idée de départ qui change un peu mes habitudes de lecture. Cela ouvre pas mal de perspectives et de réflexions intéressantes sur la condition humaine, la relation au corps, aux autres...

Si j'ai aimé le contexte dans lequel prenait place ce roman, j'ai eu beaucoup de mal avec l'intrigue. Elle est au départ plutôt simple mais elle se complexifie au fur et à mesure de l'histoire jusqu'à devenir un véritable sac de noeuds au cours de la dernière partie. Il y a énormément de personnages que le protagoniste rencontre au fur et à mesure de son enquête et j'avoue avoir fini par décrocher sur le dernier tiers, me perdant entre les différents enjeux et manipulations qui s'enchaînaient. Alors oui on ne s'ennuie pas mais un peu de répit et de moments de pause m'auraient permis de mieux apprécier l'histoire.

J'ai trouvé les deux protagonistes assez clichés et si on a des informations sur Kovacs au fur et à mesure de l'histoire j'aurais aimé que son passé soit plus détaillé dans les premiers chapitres afin m'attacher à lui plus facilement. Idem pour Ortega, et la relation entre les deux m'a parue assez artificielle.

J'ai vu qu'il y avait deux autres tomes après celui-ci, je ne sais pas encore si je les lirai ou non...
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Le scénario part sur une base originale et franchement attrayante. L'idée d'un futur où l'on télécharge son esprit et sa conscience dans de nouveaux corps a un petit côté dystopique mais troublant de vérité. Quand à l'idée du suicide d'un homme qui ne peut mourir...c'est magnifique !

Le personnage est mystérieux, violent, et conserve une part de mystère jusqu'à la fin. Il se retrouve là sans avoir rien demandé à personne et n'a bien sur par le choix.
L'affaire est complexe, possède plusieurs ramifications, et il pourrait bien y avoir plus d'acteurs que ce que l'on peut voir. Qu'on se le dise, tout a une importance. Incroyable mais vrai, l'auteur va réussir à exploiter tout le détails de son histoire, même le pauvre dealer qu'on a vaguement croisé au début. Un joli tour de force.

Alors je regrette néanmoins quelques détails. Il y a des questions que ne s'est jamais posé Kovacs, pourquoi les flics n'enquêtent pas reste assez flou...et parfois l'ensemble est confus. Il y a des passages qu'il faut relire parce qu'une première lecture ne permet pas de saisir ce qu'il s'est passé.
Dérangeant.

Mais je peux dire que c'est un très bon roman, puisque pendant ma lecture, et même maintenant qu'elle est fini, ce livre reste en mémoire. On y repense, on y réfléchi, et parfois il resurgit sans prévenir.
Je suis maintenant très intéressée pour lire la suite !

Lien : http://www.nyx-shadow.com/20..
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Dans un futur pas si éloigné du notre, l'humanité a découvert le moyen de séparer la personnalité de l'enveloppe corporelle. Elle a surtout trouvé comment stocker et réimplanter un être humain dans un autre corps, qu'il soit naturel ou synthétique.

Takeshi Kovacs, membre des Diplos, une unité d'élite, originaire de la planète Harlan, est sorti de la suspension qu'il purge pour résoudre une histoire bien étrange. Un richissime et influent Terrien veut qu'il prouve qu'il ne s'est pas suicidé comme le pense la police, n'y ayant aucun intérêt étant donné qu'il savait pouvoir revenir grâce à ses sauvegardes régulières. Kovacs va donc essayer d'y voir clair dans une enquête ou personne ne semble prêt à l'aider, quand ils ne lui mettent pas des bâtons dans les roues, sur une planète qu'il ne connait pas et qui semble parfois bien différente de la sienne.

Bien intégrée dans un monde complexe, dont certains concepts sont du coup parfois difficiles à saisir au premier abord, l'histoire trouve surtout son intérêt dans ses personnages riches et son rythme bien géré. On évolue donc avec plaisir avec Kovacs tout en apprivoisant doucement cet univers déroutant jusqu'à une conclusion bien trouvée et pas trop évidente.
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C'est un polar noir dans un environnement cyberpunk ! L'intrigue à plus d'importance que le décors. Il y a de jolie réflexions sur la correspondance entre le corps et la psychés. L'intrigue somme toute assez classique se laisse parcourir.
Mais vous ne sentez pas d'enthousiasme dans mon propos ? Effectivement, cela reste un classique anglo-saxon, des gentils (pas trop gentils) et des méchants sans ambiguïté, approche somme toute sans surprise.
La série a rajouté du conflit intérieur et a plus appuyé sur le décors.
C'est bien, mais sans plus !
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A une époque pas si lointaine, certains se demandaient si les indiens avaient une âme. Au 26ème siècle, la question serait plutôt de savoir où elle se situe. Question cruciale lorsque la technologie permet de transférer son identité à travers différents clones.

Mystère en chambre close, flic accusé (à tort ?) de corruption, histoire d'amour contrariée, pas très SF vue de cette manière. Mais enveloppait le tout de cyberpunk, de transfert d'identité, de clones, de glauque, de sexe et de violence et vous avez un thriller nerveux qui se lit d'une traite. Richard Morgan n'invente pas la poudre, mais utilise parfaitement les éléments de l'univers cyberpunk.
Sa force est de nous dévoiler peu à peu ce monde futur où l'Homme a essaimé à travers la galaxie, les intelligences artificielles peuvent être propriétaire d'immeubles. Chacun peut s'offrir des clones augmentés ou de vrais corps. C'est surtout ce point que j'ai apprécié. La prison n'existe plus, on "congèle" les corps délinquants et on sauvegarde l'esprit déviant durant une période plus ou moins longue. La société se rembourse de ses frais pénaux en prêtant ses corps-poupées. L'univers est cohérent, crédible.

Tout à chacun peut avoir un implant qui sauvegarde ses souvenirs et peut être réinjecter dans un clone ou nouveau corps. Enfin, tout cela contre argent sonnant et trébuchant. L'auteur brode sur cette idée de manière fort concluante, la société imaginée semble réel.
Si vous avez assez d'argent, la Camarde vous laisse tranquille et vous pouvez glisser sur les siècles, tels ces Maths. Alors pourquoi se suicider si on est immortel ? L'enquête sur ce suicide impossible tient en haleine, l'intrigue est noueuse, pleine de rebondissements.

Cependant, l'auteur complexifie parfois un peu trop la trame, et je me suis senti quelquefois perdu dans tous ses personnages assez binaires. Une caractérisation plus forte aurait pu éviter cet écueil. Et j'aurais aimé une réflexion plus poussée sur le clonage et l'identité. Mais cela entache peu le plaisir de lecture.

Un thriller techno nerveux, l'industrie du film ne s'y est pas trompé, elle en a tiré une série qui sera bientôt visionnée.
Une suite au roman existe : Anges déchus, mais Carbone modifié peut se lire de manière totalement indépendante.

Critique réalisé dans le cadre d'un service de presse.
Je me demandais ce qu'ajoutait au roman la dernière édition à part le travail d'un illustrateur rendu caduque par toutes cette prose. Et bien rien. Pas de préface, postface, d'article sur l'adaptation de la série.
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Il est difficile de parler de ce roman de science fiction, j'en lis peu et ne connais sans doute pas tous les codes !
Le postulat de départ me plaisait vraiment bien, très bonne idée que cette humanité immortelle et cette enquête sur un suicidé qui dit avoir été tué.
Le monde décrit (futur lointain) est bien imaginé et maîtrisé, plein de détails technologiques et d'inventions qu'on imagine avec aisance.
Mais les deux bémols pour moi, ce sont : le héros, pas vraiment attachant, et dont les relations aux autres sont trop complexifiées dans l'histoire, et le fouillis des personnages, de plus en plus nombreux, qui noient l'histoire elle-même par moments.
Il y a pourtant de bonnes choses, l'humour grinçant du héros, l'idée de départ, l'écriture efficace, on n s'ennuie pas. Mais on ne sait pas toujours où on en est.
Il existe une série réalisée à partir de ce livre, visiblement très addictive mais je ne l'ai pas vue.
Premier roman ayant permis a son auteur de décrocher le prestigieux prix Philip K.Dick.
Un livre à découvrir, atypique, pour son côté un brin "déjanté" et pour son histoire.
Merci à NetGalley et aux éditions Bragelonne pour la lecture de ce livre atypique.
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Carbone modifié est un thriller cyberpunk très prenant. L'intrigue et les personnages sont très intelligents.
👉 On entre direct dans le vif du sujet et ça, ça me plait. le héros raconte son histoire, c'est à la première personne, le style est rythmé, vivant. On découvre ainsi au fur et à mesure ce monde futur à travers ses yeux… ou plutôt ceux de son « enveloppe », c'est-à-dire le corps dans lequel son "esprit" a été transféré. Celui-ci est enregistré dans une « pile corticale », placée au niveau de la nuque, dès la naissance. Si votre enveloppe est détériorée, la pile est récupérée et peut être réimplantée dans une autre enveloppe biologique ou synthétique. Si votre pile est détruite, vous mourrez vraiment…
Le « stockage », c'est lorsqu'on a fait quelque chose d'illégal, entre autre. Au lieu d'aller en prison, on est stocké sur un serveur pour X années, plus ou moins longtemps en fonction de la gravité de le peine. Pendant ce temps, notre « enveloppe », c'est-à-dire notre corps donc, peut être loué/acheté par une personne qui en a les moyens. Sinon, il attend sagement dans une cuve, enfin si vous, ou quelqu'un d'autre, a les moyens de payer pour ça.
On peut aussi souscrire une assurance, là encore si on a l'argent, afin que notre esprit soit transféré dans une nouvelle enveloppe si on venait à décéder. Les très riches disposent de plusieurs corps/clones en cas de besoin et peuvent même être chargés dans un autre corps de l'autre côté de la planète plutôt que de faire voyager son enveloppe actuelle. Participer à une réunion dans un autre pays est pratique de cette façon, pas de temps de trajet, juste quelques manips techniques puis une douche et hop, on est frais et dispo.
👉 Vous l'aurez compris, ce fonctionnement permet d'imaginer moult rebondissements, moult usages de ces technologies. le roman est foisonnant d'idées et de péripéties toutes plus incroyables les unes que les autres. Et le pire, c'est de se dire que ça pourrait être vraiment comme ça, dans l'avenir. C'est tout simplement fascinant. le récit est parsemé de combats incroyablement spectaculaires, de flashbacks du héros sur son passé militaire notamment dans des conflits coloniaux ahurissants, de plongées en réalité virtuelle, d'un traitement de la question religieuse intéressante…

👉 de nombreux "détails" font mouche et rendent l'univers crédible, vivant : comme « les Maths », référence à Mathusalem, pour dénommer les gens – fortunés – qui vivent trèèèès longtemps en passant de corps en corps, de clones en clones. Autre exemple : la possibilité de projeter des images voire des sensations directement dans votre tête lorsque vous entrez dans certaines zones – comme en Bluetooth pourrait-on dire, vous incitant ainsi à consommer. On peut aussi citer en exemple le répulseur de pluie qui forme un dôme au-dessus de la tête protégeant des gouttes d'eau. Et imaginez encore les possibilités de torture lorsque le malheureux supplicié peut être "ressuscité" sans fin…

✅ Bref, inventivité, suspense, humour, action, sont quelques ingrédients de ce roman très réussi. Si vous commencez, vous ne pourrez plus le lâcher.
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