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3,99

sur 1960 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec beaucoup de poésie, de délicatesse et d'intelligence, Jean-Claude Mourlevat dépeint dans Terrienne un univers absolument glaçant qui, par contraste, donne à la Terre des allures féeriques. Ce roman ne laisse donc pas indifférent, c'est le moins qu'on puisse dire. Un chapitre après l'autre, on s'émerveille de notre capacité à respirer, à ressentir, à s'émouvoir et à aimer, tandis que les habitants de cet étrange pays sont prisonniers d'une perfection mortifère. Plusieurs fois au cours de ma lecture, je me suis même surprise à inspirer à plein poumons, et au final, j'en ressors grandie. Parce que ce roman m'a fait réfléchir, et parce qu'il m'a démontré combien l'imperfection, cette fameuse erreur humaine dont on nous rabâche les oreilles, pouvait être belle.

Ainsi, aux côtés de ces personnages atypiques mais si attachants, j'ai découvert au fil des pages un autre monde en même temps que j'ai redécouvert le mien, et j'en suis très heureuse. ❤️
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Et encore une lecture de cet été dont je ressentais le besoin impérieux de faire une critique sur le blog. En effet,-ma saison estivale a été comblée par de belles lectures, enrichissantes, intenses, surprenantes, épatantes, folles, rafraîchissantes. Celle-ci, je la dois à la citronnée Lemon June et à son talent pour vous mettre l'eau à la bouche : ici. Déjà que ce livre de Jean-Claude MourIevat m'attirait parce-que... ben, c'est Jean-Claude Mourlevat quoi, l'auteur de mon livre doudou de quand j'avais sept ans (mon premier emprunt à la bibliothèque municipale ♥), le jeune loup qui n'avait pas de nom, et aussi du génial, fabuleux et saisissant Combat d'Hiver. Mais là, impossible de résister quand la belle et ingénieuse Booktubeuse nous parle si savamment de ses dernières lectures, on ne peut que se jeter à l'eau. Celle de Terrienne vous paraîtra froide, amère, peu engageante et presque provenant d'une autre planète, mais cette cure de jouvence signée Jean-Claude Mourlevat, dont les récits ont vraiment un certain charme et une poésie propre à lui, une patte emplie de douceur et somptuese qui nous emmène dans divers mondes parallèles plus à couper le souffle (dans le sens "coeur qui frôle l'arrêt cardiaque à chaque seconde") les uns que les autres, vous remettra en mémoire ce que c'est d'être humain, d'être vivant, qui plus est sur une Terre aussi belle et propice à nous offrir les merveilleuses joies quotidiennes de l'existence. La couverture ne paye pas de mine pour beaucoup de monde mais au contraire, je la trouve particulièrement appropriée, de par son côté très épuré, voir très aseptisé. Elle se fait douce et discrète mais cette abondance de blanc, comme un halo autour du personnage principal complètement déboussolé, dégage aussi une certaine lumière qui nous éblouit. Ce roman est telle l'ampoule vacillante dans une obscurité poisseuse, opaque et dangereuse pour la sanité de l'esprit humain. Attention, vous entrez en territoire inconnu, un terrain miné dont vous ne sortirez pas indemne. Mais je vous assure, c'est pour votre bien. Je sais, c'est bizarre ce que je dis, mais vous allez comprendre.

Nous suivons grâce à ce livre l'aventure improbable d'Anne Collodi, jeune femme on-ne-peut-plus normale, presque banale dans un premier temps, qui ressemblerait presque à un mauvais récit de mafia dans les grandes lignes :-le jour de son mariage avec le beau et mystérieux (voir hermétique) Jens, la grande soeur bien-aimée d'Anne, Gabrielle, se fait kidnapper par ce dernier et ses témoins. Un rêve éveillé qui tourne en cauchemar qui va s'étendre sur une année environ pour la famille Collodi, jusqu'à ce qu'Anne arrive miraculeusement à recevoir un appel à l'aide de sa soeur à la radio, sur la fréquence entre NRJ et France Culture. En passant par France Inter, bien sûr. Oui, ça claque. C'est dingue, hein ? Et ce n'est que le début des événements improbables... Anne a désormais une piste à laquelle se raccrocher : CAMPAGNE. Non, pas comme le pâté (c'est la morfale qui parle). Vous pourriez me dire aussi que, la campagne française, c'est vaste. TROP vaste. Sauf que, non loin de la ville d'Anne (dont je ne me rappelle absolument pas le nom), il existe véritablement un lieu-dit du nom de CAMPAGNE (ouais, avec lettres en majuscules, s'il vous plaît). Ça semble facile, mais autrement il n'y aurait pas d'histoire. Et quelle histoire mes amis !

J'ai beaucoup admiré le courage d'Anne, sa détermination sans failles à ramener sa soeur à la maison,-auprès de leurs parents dévastés, même si pour cela, elle doit se rendre en enfers. Elle pourra vous sembler un peu paumée sur les bords dans un premier temps, avec ces questions existentielles et métaphysiques somme toutes absolument farfelues, mais en réalité, j'avais la sensation qu'Anne pouvait voir au-delà de notre simple monde physique. Et en effet, c'est toute une question de croyances, de foi inébranlable, d'imagination et d'ouverture d'esprit dans ce récit. Afin de se rendre à CAMPAGNE et de voir ce fameux panneau sur le bord de la nationale [ajoutez ici un numéro], il faut avoir une véritable raison et volonté de s'y rendre. Cet endroit ne semble destiné qu'aux personnes ayant un besoin désespéré d'y accéder. Pour Anne, la question ne se pose même pas : elle doit retrouver sa soeur Gabrielle à tout prix, cette situation insoutenable de séparation et de tourmente n'a duré que trop longtemps. Anne se raccroche à ce mince espoir qu'est la voix aphone de Gabrielle, si faible écho de la magnifique femme pleine de vie qu'elle était dans sa vie d'avant, résonnant sourdement dans sa tête, tel un mantra de solitude et de survie, comme à la dernière branche la reliant à l'envie de vivre. Plus rien ne semble avoir de saveur ou de sens sans sa grande soeur chérie, dont Anne est si proche, si attachée à elle. On pourrait presque croire qu'elles sont soeurs jumelles tant leurs âmes le sont, ne faisant qu'un. le récit est ponctué de petits flashbacks dans lesquels la tendresse, l'amour, l'affection et la complicité entre les deux frangines explose de partout. de quoi nous mettre le coeur au bord des lèvres. La famille Collodi est constitué de deux parents charmants, dévoués à leurs enfants, les chérissant de tout leur être, compréhensifs et profondément bons. Quant aux filles, l'une est le petit rayon de soleil de la maisonnée, pétillante, spontanée, éclatante de santé, de joie et de malice ; l'autre est plus la lune, astre réfléchi, sérieux, plus pragmatique et la tête sur les épaules. Plus en retrait aussi, dans l'ombre de la grande soeur éblouissante de beauté et d'envie de croquer la vie à pleines dents. Point de jalousie cependant. Anne est la première à ne pas tarir d'éloges concernant celle qui est bien plus qu'une soeur : une meilleure amie, une confidente, quelqu'un qui ne vous laissera jamais tomber et fait tout pour ensoleiller vos jours. C'est une relation que j'ai trouvé profondément bouleversante et qui donne au récit une véritable intensité émotionnelle. Notre héroïne aurait même franchement tendance à se dévaloriser injustement en repoussoir pour bien montrer que sa soeur est un spécimen unique et qu'elle, la petite et innocente Anne, mérite bien d'être dans l'ombre de son irradiante lumière (ça mériterait des baffes, ça). Pourtant, Anne va dépasser ses limites concernant les doutes qu'elle nourrit envers elle-même et c'est avec un coeur rempli d'effroi à l'idée de ce qui l'attend et de ce que Gabrielle a pu endurer pendant 365 jours mais aussi vaillant qu'elle n'hésitera pas à se rendre à CAMPAGNE plusieurs fois afin de de se montrer vigilante et de tâter le terrain. Ingénieuse notre Anne, et elle ne se laisse pas démonter ! Vous l'aurez compris, elle m'a sacrément impressionnée et je dis chapeau pour son courage, car honnêtement, même pour quelqu'un que j'aime de tout mon coeur, je ne saurais imaginer ce que je serais prête à faire afin de le sortir des flammes de l'Enfer dans lesquelles il est emprisonnée (c'était la révélation honte du jour...). J'en suis béate d'admiration, oui.

Heureusement, Anne ne sera pas seule pour son plan évasion grande soeur (yep', j'invente des noms d'opérations comme Henry Mills dans OUAT), qui sera loin d'être de tout repos. Tout d'abord, elle passera des instants d'auto-stop inoubliables avec Etienne Virgil, un retraité célèbre écrivain, en panne d'inspiration. Ou plutôt, il est en son coeur convaincu que tout ce qu'il a écrit ces derniers temps, notamment son roman à paraitre, ne vaut rien du tout. Alors qu'il a perdu foi en lui-même et en son imagination, pouvoir extraordinaire et inconditionnel des hommes, ce vieux monsieur respectable, serviable, gentil et extrêmement attachant va se retrouver embarqué dans la galère de la mission quasi suicide d'Anne malgré lui. Très vite, une relation toute particulière va s'instaurer entre personnages qui sortent du lot, de la masse informe de la société, qui se retrouvent en marge de cette dernière car ils remettent leur existence et le but de leur vie en question. de plus, j'ai trouvé cela très intelligent de la part de Mourlevat de nous apporter le point de vue de différentes tranches d'âges au niveau des personnages : Anne est l'adolescente qui est en train de devenir une jeune femme, de voler de ses propres ailes. Elle est au seuil de sa vie et en est alors au stade où on se pose beaucoup de questions sur le monde qui nous entoure et la place qu'on peut y avoir. Etienne, quant à lui, est arrivé au bout du chemin. Pourtant, il ne se sent pas accompli dans son être, il a la sensation que son talent d'écrivain a été gâché afin de plaire à la masse coagulée de lecteurs et afin de s'assurer une retraite paisible. Mais comment cela est-il donc possible dans l'âme torturée de cet homme bouillonne de ne pas exprimer sa vraie vision des choses sous forme de lettres distinctes, de mots intelligibles ? C'est que Monsieur Virgil n'avait pas encore vécu l'Aventure de sa vie, celle qui va le conduire à suivre Anne dans cette quête insensée à chercher une aiguille, ici sa soeur, dans une botte de foin, l'austère CAMPAGNE donc. Et à cette aventure abracadabrantesque de bout en bout, Monsieur Virgil va s'y dévouer corps et âme. Alors qu'il n'avait rien demandé, il va risquer sa vie et sa raison pour sa jeune amie, il va être un soutien incontestable pour elle et je pense qu'Anne n'aurait pas pu aller bien loin sans la maturité et l'expérience de la vie de Monsieur Virgil, sans ses valeurs nobles et bonnes intuitions. La vie est constituée d'épreuves, d'embûches auxquelles il faut faire face, mais rien ne dit qu'on doive le faire seul. Il est humain de se faire aider par des âmes soeurs, des âmes qui nous comprennent et répondent à nos attentes et à notre empathie. Cette humanité solidaire est d'une beauté sans pareille.

Avec toute mon effusion de sentiments coulants concernant notre duo d'apparence dépareillé mais aux coeurs qui battent à l'unisson telle une évidence, j'en ai oublié de vous décrire la singulière CAMPAGNE qui jouxte notre monde ! Quelle négligence ! Alors, je vous le dis d'entrée de jeu : oubliez les vaches dans le pré, les bottes de foin (pourtant, j'ai mentionné ce mot plus haut, désolée...), la représentation pastorale de la campagne baignée de soleil et aux verts pâturages parce-que, cette CAMPAGNE-là... est fade de chez fade. Je me l'imaginais de prime abord comme sur la couverture : d'un blanc immaculé, presque l'image qu'on se ferait du paradis (blaaaaaanc... pardon...), ou de l'atmosphère d'une chambre d'hôpital. Puis des immeubles de verre à la modernité esthétique se dessinent, tous en rang d'oignon. C'est le seul élément tangible à l'entrée de CAMPAGNE, car sinon : pas de climat ; ni tempéré, ni aride, ni pluvieux, NADA ; pas de reliefs à des kilomètres à la ronde... Cela rappelle l'héritage que le livre jeunesse incontournable de la Dystopie, le passeur de l'incroyable Loïs Lowry, a laissé : la notion de SAMENESS, tout se ressemble ; pas d'individualisme, tout appartient et est régulé par la communauté. Les naissances, les études, les emplois, la vie conjugale... même la Nature, tiens ! Or, là, c'est pire car c'est VIDE sur une large étendue. Et quand ce n'est pas vide, c'est stérile et cela présente un paysage désolant. Merveilleux ! *ironieeeee, mon amieeeee* Ca a de quoi vous glacer le sang ! Quand je vous le clame haut et fort qu'Anne et Etienne sont des champions ! Et le pire de tout, c'est que les habitants de CAMPAGNE : ne respirent pas, ne rient pas, ne pleurent pas, ne tombent jamais malades, ne meurent pas vraiment car ils n'ont pas la même constitution que nous, osseuse et autre, sont froids COMME DES PICS A GLACES !! (au propre et au figuré. Surtout au figuré en fait) Bienvenue dans cet endroit où il fait bon vivre ! *rire nerveux* Allez, cela vous donne bien envie d'aller rencontrer ces gens si accueillants (hum), pleins de vie (humhum), si compatissants (HUMHUM)... En clair, des parangons du sentiment humain (HUMHUMHUM). Cette confrontation glaçante entre des personnages comme Anne et Monsieur Virgil, biens de chez nous, et les gens de là-bas, a vite fait de nous remettre en mémoire à quel point il est bon d'être humain, de ressentir les choses, heureuses comme malheureuses, de pouvoir pleurer tout notre soul afin de faire sortir la peine, de pouvoir rire aux éclats afin d'apporter un peu de chaleur dans nos coeurs érodés par le temps qui les entaille, de pouvoir se faire dorloter par maman quand on a un vilain rhume et de squatter le lit, emmitouflés sous une armada de couvertures douillettes et d'amour sans conditions, de pouvoir RESPIRER enfin. A chaque fois qu'Anne devait retenir sa respiration afin de ne pas se faire repérer par ce peuple qui ne supporte pas l'étrangeté, j'en avais mal à mes poumons, j'avais l'impression qu'on les broyait avec des étaux. Je n'ai jamais été aussi fière et soulagée d'être humaine, terrienne, à ce moment-là. Même si le plaisir assumé des autorités de CAMPAGNE à défenestrer les personnes qui sont dissidentes, différentes, rappelle avec la saveur amère d'un lait caillé les opérations nazies qui sont une réalité avérée, oui, j'ai le coeur gonflé amour sans bornes pour notre monde. Celui des âmes charitables comme Monsieur Virgil, de la Terre qui nous offre ses trésors, ses mystères (les vrais reconnaitront cette chanson ♪ ♥), de ce bonheur qui ici bas n'a pas de prix (oui, je continue !).

J'ai été frappée d'effroi en découvrant que le monde de science-fiction totalement impromptu que nous décrivait Jean-Claude Mourlevat était le nôtre à ses heures les plus sombres. Un monde qui s'arrête de respirer et de ressentir quoique ce soit face à tant d'horreurs perpétrées, de kidnappings et d'assassinats d'âmes innocentes, d'une jeunesse asservie à une cause raciste, xénophobe et profondément arriérée et inhumaine, un monde tellement dégoûté de ce qui se passe en son sein qu'il ferme les yeux, devient passif et collaborateur, et laisse les quelques grains dans la machine patauger, voir se noyer dans tant de folie meurtrière et incontrôlable, d'une démesure qui laisse pantois, abasourdis. Heureusement que les quelques grains de sable en question ne vont pas suivre le troupeau abruti et renoncer à leur conviction que quelque chose cloche au coeur de ce système aux racines foncièrement mauvaises. le personnage de Bran, figure masculine principale de l'intrigue, pourrait vous laisser sceptique et difficilement tolérants. Après tout, il a participé à l'enlèvement de Gabrielle sans protestation. Ca commence bien, comme première approche... Cependant, Mourlevat nous "impose" son point de vue au même niveau que celui d'Anne. Ce qui nous "force" à le regarder de façon plus sympathique, à ne pas le juger trop vite sur un acte qu'il sait impardonnable, malin (sens étymologique du terme) et qui l'empêche de se regarder en face dans le miroir sans que sa culpabilité ne le frappe de plein fouet. Bran est un garçon métisse mi-terrien mi-de campagne (comment voulez-vous le dire autrement ?) éprouvé par la vie, qu'il a toujours vécu servile et confinée, avec pour seule kindred spirit Torkensen, un grand gaillard un peu simplet sur les bords mais au coeur d'or tendre de nounours qui lui fait honneur. Il est la gentillesse incarnée. de quoi vous faire fondre le coeur. Bref, j'ai appris à pardonner à Bran, à le connaître, à le comprendre et à l'aimer, tout comme Anne a su le faire en reposant sur lui. C'est un garçon qui va de l'avant, qui sait montrer sa valeur par ses actions et qui a su apprendre à devenir très droit, bon et honnête malgré le monde empli de mystères et de non-dits étouffés qui l'entoure. Je pense que sa nourrice y est pour quelque chose. Sous son masque de froideur se cache une femme au grand coeur, qui a aimé tous les petits métisses qu'elle a allaités et élevés convenablement en comblant ce vide abyssal et affectif de la mère biologique écartée par Dieu seul sait de quelle façon... Elle a inculqué à Bran des valeurs pures et lui a insufflé la force de se battre pour ce qu'il croit être juste. Et je n'oublie pas Mme Stormiwell ! Cette femme est juste merveilleuse. Ses apparences d'employée et de femme docile et paisible (qui aime de tout son coeur son mari, si cela peut vous rassurer) cachent une personnalité exaltée par tout ce qui fait l'être humain : ses rires cristallins et chaleureux, ses gouttes de pluie au coin des yeux, sa peau hâlée ou parfaitement laiteuse, ses petits inconvénients du style se moucher ou tousser, son sourire jusqu'aux oreilles, et par-dessus tout... le souffle et le bruit de l'humain qui respire, qui emplit tout l'espace et ce silence de mort, solitaire et désarmant. A chaque fois que Mme Stormiwell se trouvait dans les parages, je me sentais toute chose. Elle me remettait en mémoire toute la splendeur d'être un habitant de la Terre, la joie immense d'aimer, d'être aimé, de donner, d'apprendre, de s'exprimer. Ce qui m'a laissé sans voix et m'a redonné espoir, c'est le fait qu'Anne va être constamment accompagnée et soutenue par des personnes de ce monde-là, pourtant à l'origine des enlèvements de Terriennes. Chacun va apporter sa part à l'édifice pour qu'Anne puisse enfin serrer sa soeur dans ses bras et lui affirmer que tout ira mieux dès lors. le chemin a été difficile à arpenter mais chacun s'est donné du mal, malgré les menaces planant telle une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, au nom d'une humanité qui appartient à tous in fine, au-delà des différences.

Pour conclure, je dirais que Jean-Claude Mourlevat a frappé fort avec ce titre qui a su m'ébranler des pieds à la tête. L'écriture nous transporte, malgré quelques répétitions qui m'ont fait grincer des dents (qu'est-ce qu'on a pu me morigéner à propos de ça !) mais rien de bien méchant cependant. Cela n'enlève pas à l'auteur la magie de sa plume, fluide, limpide comme de l'eau de roche, qui scintille de minuscules éclats telle une fée. Oui, cette plume, je la vois bien comme une fée qui saupoudre ses univers et ses rebondissements haletants de poussière qui nous fait nous envoler. Pas le temps de souffler, le train est en marche et une personne nous attend pour un sauvetage qui ne s'est que trop fait attendre ! Il va falloir affronter les autorités en instance, faire preuve d'un sang-froid inégalable, tout en mettant son torse à plat, aucun signe de respiration ne doit transparaître pour passer incognito. le risque de se faire tuer balancé par la fenêtre est très élevé mais pas de panique ! Les amis sont là pour ça, leur aide ne souffre aucun obstacle. Celle d'un très beau et charmant jeune homme au coeur paumé sur ses origines et au coeur repentant et celle d'un vieil homme esseulé par la course effrénée de sa vie qui a célébré l'Amour à chaque instant avec sa radieuse femme de l'auto-route et désormais avec sa choyée petite fille, si attentive, attendrissante et vivace, ne seront pas de trop ! Si l'armée n'est pas à nos trousses, l'angoisse omniprésente que l'être aimé soit déjà mort et u
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Étienne Virgil, écrivain désabusé, rencontre Anne, jeune auto-stoppeuse de 17 ans, sur une route de campagne dans les alentours de Saint-Étienne. La jeune fille lui parle ouvertement : elle est à la recherche de sa soeur disparue il y a un an. A sa demande, le romancier dépose la jeune fille à un croisement menant à un endroit nommé ‘campagne'. Là-bas, elle passe dans un autre monde, un endroit aseptisé et froid. Les habitants ne respirent pas. Hormis la peur des Terriens et de leurs maladies, ils ne ressentent rien d'autre que l'ennui qui finit par les déconnecter de la vie. Ils s'asseyent et attendent d'être emportés à Estrellas, un camp d'extermination où tout se termine... Gabrielle, sa soeur, fut amenée de force dans cet autre monde par l'homme qu'elle a épousé un an plus tôt. Avec l'aide d'Étienne Virgil, de Mme Storminwell, une employée de "l'hôtel Légende" à l'entrée de l'autre monde, et de Bran un hybride très humain, Anne s'engage dans un voyage périlleux aux confins d'un monde très dangereux pour ceux de son espèce...

Après le chagrin du Roi mort (disponible chez Gallimard Jeunesse), j'avais hâte de découvrir le nouveau roman de Jean-Claude MOURLEVAT. Après la recherche d'un frère, nous voilà partis à la recherche d'une soeur. La ressemblance s'arrête là! L'univers étrange et effrayant que crée l'auteur m'a touché. On ne sort pas indemne de cette histoire. le manque de goût, de couleur, de sentiment nous rappelle à quel point notre monde est merveilleux malgré ses défauts.
Quelques scènes d'humour parsèment le roman; je retiendrai particulièrement les cours de sentiments ou de cuisine chez les hybrides. En revanche, la description d'Estrellas fait froid dans le dos tant elle nous rappelle les pires choses de notre Histoire. Ce roman est un peu dur pour les jeunes ados mais il ravira les plus grands qui se délecteront du talent de l'auteur.
En conclusion, ce roman est un coup de maître! J'ai été bouleversé par cette histoire que je ne suis pas prêt d'oublier.

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Ce roman gagne à être connu. Ce fut une très belle découverte pour moi. On ne peut pas en faire un résumé sans trop en dévoiler. ce que je retiens de ma lecture : l'histoire d'un amour sororale qui va pousser notre héroïne à chercher sa soeur coûte que coûte peu importe ou cela la mènera. Ce livre m'a profondément touché dans sa simplicité, qui fait mouche à chaque page.
Je suis terrienne, Dieu merci.
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fantastique
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Voilà encore un livre que je n'aurais pas lu sans les blogs : je ne lis pas beaucoup de littérature jeunesse, même si je n'ai rien à son encontre, mais une dystopie, oui, cela a été le mot déclencheur, bien sûr !
Un homme âgé conduit sur une route, dans la Loire. Il prend en stop une toute jeune fille, bavarde avec elle, la laisse un peu plus loin. Il est étonné de la route qu'elle prend, avec un panneau qu'il n'a jamais remarqué, un nom de village inconnu : Campagne, 3,5 km.
Anne est cette jeune fille de dix-sept, à la recherche de sa soeur disparue au lendemain de son mariage. Anne, avec l'intuition de son âge, avait bien trouvé le marié trop lisse, trop parfait, mais elle ne se doutait pas de ce qu'elle trouverait en répondant à un appel de sa soeur : un monde parallèle, aseptisé, figé, surveillé, un monde qui vit sans respirer…
L'auteur mène cette histoire sans temps mort, avec virtuosité, sans tomber dans les écueils qu'on aurait pu craindre, notamment la première histoire d'amour. Non, rien n'est à enlever, ni à rajouter d'ailleurs à ce roman d'aventure qui est aussi une ode à l'humanité, et qui rejoint, à mon sens, les meilleurs livres du genre.
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J'avais vraiment hâte de me lancer dans cette lecture, qui me donne envie depuis sa sortie. Et je n'ai pas du tout été déçue, car ce livre a été un coup de coeur.

Commençons par l'intrigue. Il s'agit d'un livre fantastique, puisqu'Anne, l'héroïne de dix-sept ans, découvre un autre monde bien différent du nôtre lorsqu'elle se met à la recherche de sa soeur Gabrielle. Les gens n'y respirent pas et ne sont pas capables d'éprouver la moindre émotion. J'ai complètement adhéré à cet univers, que j'ai trouvé très bien construit par l'auteur. Ce monde est fascinant mais, en même temps, terrifiant car, bien que les habitants semblent être tout ce qu'il y a de plus calmes, ils peuvent devenir d'une minute à l'autre incroyablement cruels. Anne, au milieu de ces sortes de robots, doit faire en sorte de ne pas se faire remarquer. En effet, les Terriens sont très mal vus dans cet autre monde. Elle a donc recours à diverses subterfuges pour ne pas montrer qu'elle respire. C'est madame Stormiwell, une habitante de là-bas complètement fascinée par les Terriens, qui va l'aider. J'ai eu pitié de ce personnage, coincé dans un monde où il ne se satisfait pas entièrement.

On rencontre également, dès le début du livre, Etienne Virgil, un vieil écrivain, qui prend plusieurs fois Anne en auto-stop. Comme ils s'entendent assez bien, c'est vers lui que se tournera la jeune fille quand elle aura besoin d'aide dans l'univers parallèle. Je l'ai tout de suite beaucoup aimé : il est droit, gentil et a terriblement besoin de quelque chose de neuf dans sa vie. Ainsi, son aventure "là-bas" lui permet de sortir de son train-train quotidien.

Venons-en à Bran, un hybride, né de l'union d'une Terrienne et d'un homme de l'autre monde. C'est encore une fois un personnage que j'ai bien aimé. Les descriptions de ses sentiments sont très bien faites, ce qui nous permet de ressentir la même chose que lui. Sinon, Bran est courageux et n'hésite pas à suivre Anne dans la quête de sa soeur, alors qu'il n'y croit vraiment pas.

Je finirai cette chronique en parlant d'Anne. C'est embêtant, car c'est le personnage que j'ai le moins aimé dans ce livre. Ce qui m'a le plus dérangée a été le fait qu'elle est assez dure parfois avec Bran et madame Stormiwell, alors qu'ils ne font que l'aider. D'accord, elle est triste, elle ne trouve pas sa soeur etc. mais ces deux autres personnes n'ont pas une vie géniale non plus. Mais c'est la seule chose que je n'ai pas aimé chez elle, car, tout comme Bran, elle est courageuse et déterminée, ce qui m'a plût.




En résumé, j'ai adoré ce livre que je recommande à tous les amateurs de fantastique. Un univers parallèle très bien décrit, (je n'ai aucune interrogation car tout à été expliqué par l'auteur), des personnages attachants et une fin géniale. Que demander de plus ?
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Après avoir reçu un message de sa soeur disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et... passe de l' « autre côté ». Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d'humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables. Pour arracher sa soeur à ce monde terrifiant, Anne ira jusqu'au bout, au péril de sa vie et celle de ses amis.

Ce livre m'a complétement transporté ; j'étais dans ma petite bulle quand je lisais Terrienne. L'écriture est fluide, facile à lire, c'est vraiment un bon livre ! Jean-Claude Mourlevat a une façon d'écrire qui me fascine. Il peut vous prendre comme ça, en quelques lignes, dans son monde jusqu'à ce qu'on en fasse le « deuil » comme il le dit si bien dans l'une de ses vidéos. Il dit aussi qu'il est un auteur de science-fiction sans la connaître et pourtant ! Un petit prodige, je vous dis, qu'il nous a fait ! Ce doit être l'un de ses meilleurs livres.

Je me suis assez attaché à Anne, je vivais à travers elle ; quand elle avait peur, j'avais peur pour elle, quand elle était heureuse, j'étais heureuse et quand elle avait mal, j'avais mal. Je me suis complétement identifié à elle malgré son décalage. Au début du livre, à la place du scarabée, elle aurait très bien pu avoir son portable dans les mains ! Mais non, elle reste attentive à ce qui l'entoure et j'aime cette facette-là d'elle ! Elle vit énormément de chose et là où beaucoup aurait abandonné, elle y va avec la curiosité et la détermination qui lui est propre et je trouve ça vraiment incroyable !
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J'ai énormémant aimée ce roman, l'histoire est magnifique. Les sentiments que ressent l'héroïne, l'auteur nous les faits aussi ressantir. Pour ma part, je trouve que l'histoire est très interessant mais aussi très original car l'auteur y intègre un monde parallèle où des perssonnages ne respirent pas, ne rient pas, n'éternuent pas, ne courent pas...,ils ressamblent à des robots. Mon personnage préféré est Anne. C'est une fille courageuse qui risque sa vie pour retrouver sa soeur. le personnage que j'ai détéster est celui qui a jeté Meme Stormiwelle et Mr Virgil par la fenêtre pour les punirs (malgrès que cela m'a fait bien rire). Ce roman me fait panser un peu a la série: Once Open a Time mais je ne sais pas pourqu'oi, peut-être parcequ'il y a un autre monde tout aussi bisard ! Je conseillerai ce livre à des personnes , comme les filles, qui aiment les histoires d'amour mais aussi s'évader. Ce livre est vraiment fantastique, il permet de s'évader, de découvrir de nouveaux mondes inimaginables. Je me suis réellement régalée à le lire.
Merci à Jean Claude Mourlevat, l'auteur de ce livre.
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Wawww . Anne m'a vraiment emporté avec elle dans son aventure pour retrouver sa magnifique soeur Gabrielle Perdue à "Campagne" C'était vraiment comme si j'étais à coté d'elle et que je vivais l'histoire avec elle ! Superbe livre de Jean-Claud Mourlevat !
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