Terrienne

Le début est assez classique, une jeune fille de 17 ans sur une route de campagne croise la route d'un homme de 71 ans, une discussion franche s'engage dès le premier chapitre, on apprend à les connaître, du classique je vous dis, mais ensuite vient rapidement un mystère, où va Anne ?
Une fois qu'on le découvre, on tombe dans un univers totalement fou, où les microbes font peur, où respirer est très mal vu, un monde totalement aseptisé. Anne par à la recherche de sa soeur dans ce monde dystopique, avec l'aide de quelques personnages qu'elle rencontre au fur et à mesure de ses recherches, parfois bonne parfois non. Elle découvre en même temps que nous, qu'être terrienne n'est pas une chose facile, surtout dans le monde parallèle dans lequel elle va. Notre héroïne remplit toutes les cases de l'archétype de la jeune adulte, courageuse, forte mais aussi attachante et fragile pourtant elle reste originale par sa façon de voir le monde, elle a gardé une certaine innocence de son enfance et c'est très touchant.
Cette innocence on la retrouve aussi en tant que lecteur, quel plaisir de pouvoir rire, parler, pleurer, s'embrasser…respirer tout simplement. Il y a une grande joie de vivre qui se dégage du roman malgré l'univers glacial et terne Campagne et aussi malgré l'intrigue un peu sombre, Anne rattrape tout ça avec ses questions. Ce tome unique est facile d'accès, je suis rentré très facilement et rapidement dans le récit, et j'ai aimé que Jean-Claude Mourlevat nous questionne sur notre humanité, c'est fait avec délicatesse et sincérité, loin des donneurs de leçon philosophique que j'ai déjà pu lire.

Au final on a de bons personnages, touchant avec une intrigue originale et qui avance bien, pas le temps de se reposer sur ses lauriers mais le début prend quand même son temps pour développer Anne et Etienne le chauffeur. C'est bien écrit, j'ai été pris par le récit sans problème, il plaira sans aucun doute à un public jeunesse comme jeune adulte, soit par son intrigue fantastique soit par les questions existentielles que pose l'auteur. Ce n'est pas un coup de coeur mais c'est un bon roman quand même.

Anne cherche sa soeur disparue depuis 1 an et n'hésite pas, au péril de sa vie, de franchir le passage pour accéder à une autre dimension, un autre monde, où sa soeur y est séquestrée. Anne, dans sa recherche, va trouver des appuis, des personnes qui l'aideront , au péril également de leur vie. Un beau livre, un rêve, livre distrayant , que j'ai beaucoup aimé.

On ne sort pas indemne de ce livre ... Une très belle réflexion sur sa façon de voir le monde et d'aimer les autres, sur les belles rencontres, sur la société ... le tout à la sauce Mourlevat !
Personnellement, j'ai toujours été une grande admiratrice de cet auteur à l'imagination débordante, qui nous amène cette fois vers une dystopie plus sombre que certains de mes souvenirs favoris (la rivière à l'envers ...) avec toujours une invitation à la réflexion. Vous êtes prévenus, certains moments sont douloureux à passer, qui ne font que conforter la justesse de son écriture.
Une très belle découverte !
Lien : https://moreholesthaninadonu..

Mourlevat nous revient avec ce beau roman, et c'est avec bonheur que je me plonge dans sa lecture... Ici encore, on retrouve sa plume légère, subtile et toute entière au service du récit... J'ai bien accroché aux deux protagonistes du début du livre, Anne, l'héroïne, et Etienne Virgil, l'écrivain plein de doutes et auto-persuadé de sa médiocrité... Ces deux héros-malgré-eux sont attachants, et je les suis avec plaisir dans leur découverte "sidérée" de cet autre monde...

Cet ailleurs (la ville de Campagne notamment) est original et Mourlevat nous fait bien ressentir l'absence de relief dans la vie qui s'y déroule... L'interdiction de respirer donne une ambiance spéciale à la lecture, malgré moi, je ne fais plus de bruit en respirant, histoire de ne pas trahir les héros... Quand on "entre" comme ça dans un roman, on voyage vraiment, j'adore!

On retrouve aussi les grandes étendues, blanches, ou sombres, caractéristiques de l'univers de l'auteur, et on éprouve les même sentiments que les personnages, étonnement, inquiétude, surprise... Une fois de plus, Mourlevat nous fait toucher du doigt des yeux les notions clefs de notre humanité, comme l'amitié, l'amour, la mort... Mais il y ajoute cette sensation d'appartenance et d'attachement à notre "humanité", à notre condition de "Terrien"...

Cette histoire nous amène à réfléchir aussi sur les plaisirs simples de notre vie, sur la richesse des sentiments humains, et sur les dangers d'une "uniformisation" des goûts, des caractères...

J'ai aimé:

Cette faculté qu'à Mourlevat de nous faire entrer, en quelques pages, dans un univers à part, étrange, dérangeant, et fascinant...
la manière de nous ancrer dans la réalité en étant très précis dans les éléments "terrines" du roman: villes et villages de la région de St-Etienne, noms de famille toujours présents des personnages... (D'ailleurs, ça m'a plu parce que je connais ces endroits, mais n'est-ce pas un peu dérangeant pour les personnes qui ne sont pas de la région?... J'attends d'autres avis sur ce point)
l'originalité de l'intrigue, l'univers déstabilisant qu'il nous propose.
l'idée des "hybrides" qui permettent de mettre en évidence des degrés différents et intéressants dans les sentiments, les façons d'apprécier la vie...

J'aurai aimé:

Encore un peu plus de profondeur pour les différents protagonistes.
Un peu plus de pages :) (mais ça, c'est aussi le bon côté de l'auteur, il fait des romans "uniques", il n'y a pas de suites à rallonge, et du coup l'histoire ne s'essouffle pas)
Quelques éléments en plus pour développer l'amour de Bran et Anne, qui semble (à mon goût) assez soudain sans qu'on ressente pour autant la flamme d'un coup de foudre.
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Une fois ce livre entre les mains, impossible de s'en séparer. L'intrigue est captivante, l'histoire pleine de rebondissements. On peut même rire de certains passages ! On admire le courage d'Anne dans ce monde inconnu et terrifiant. Ce roman nous montre à quel point il est important de rire, de pleurer, de respirer...

Excellent.
Je n'avais pas spécialement aimé "le Combat d'hiver", je trouvais l'univers pas assez exploité. Mais là, non seulement l'univers est intéressant, non seulement les personnages sont très bien faits (personnages secondaires inclus), mais en plus ça donne à réfléchir. Mourlevat reprends intelligemment des références à des classiques de SF ( "le meilleur des mondes", 1984) tout en apportant une vision d'ensemble de ses problématiques très intéressante.
De plus, la construction du roman est également judicieuse: on alterne différents narrateurs, à la 1ère personne ou pas, ce qui donne du souffle. L'intrigue avance tranquillement et naturellement. C'est très bien ficelé, difficile de lâcher ce bouquin.

« Terrienne » semble être un incontournable de la littérature adolescente. Ça tombe bien, une amie me l'a prêté. J'ai pu ainsi diversifier un peu mes lectures avec ce récit de science-fiction et découvrir enfin la plume de l'auteur.

Et c'est avec surprise que « Terrienne » est un coup de coeur. Je ne m'attendais pas à autant apprécier le monde dépeint, ni à être complètement happée par l'écriture addictive de l'auteur. Mais surtout, je ne m'attendais pas à être aussi bouleversée par ce récit, à en sortir le coeur à la fois lourd et léger.

Lourd, car l'intrigue est poignante et met en exergue les vices les plus profonds de la société à travers le monde parallèle dystopique. Et léger, car on en ressort avec un regard neuf et plein de gratitude pour notre quotidien, pour notre chère Terre et surtout pour la vie .

J'ai vraiment été touchée par la manière dont l'auteur rendait les petits détails anodins aussi importants, presque fantastiques. On en ressort avec une belle leçon philosophique sur la question du bonheur simple et non linéaire.

Finalement, la toile de fond était bien plus importante que nos protagonistes. Ils étaient comme un prétexte à la réflexion. D'un point de vue moins philosophique, j'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire, les rebondissements, l'univers, les relations entre les personnages et surtout les personnages eux-mêmes qui étaient très attendrissants et touchants.

Bref, j'ai vraiment adoré cette ode à la Terre et à la vie qui m'a fait passer par une multitude d'émotions. C'est le genre de lecture qui restera ancrée dans ma mémoire encore longtemps.

Après avoir reçu un curieux message de sa soeur Gabrielle disparue depuis un an, Anne va se lancer à sa recherche. Elle va se retrouver sur une route mystérieuse qui amène à Campagne, ville d'un autre monde où les gens ne respirent pas, où les jours se ressemblent et où les Terriens sont considérés comme légendaires et répugnants. Anne va comprendre que sa soeur a été enlevée par le mari de cette dernière, et qu'elle est en grand danger dans ce monde. Accompagnée d'Étienne Virgil, un auteur qui l'a prise en auto-stop, Anne va-t-elle réussir à sauver sa soeur, et à se sauver elle-même ?

Ce roman est très métaphorique, car Campagne est un peu le monde vers lequel on se dirige : on oublie les choses existentielles, on déforeste, on détruit pour construire et on oublie la vie. Une boule est restée dans mon estomac tout au long de la lecture tant je voulais savoir si Gabrielle allait être retrouvée. Les différents points de vue ont donné un rythme encore plus rapide à l'histoire. J'ai aimé tout chez les personnages, que ce soit la combativité d'Anne, la peur de Gabrielle ou la complexité d'Étienne. Merci énormément à l'auteur pour ce chef d'oeuvre et lisez ce livre qui donne une vraie claque.
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L'enchanteur Mourlevat nous entraîne avec ce roman du côté de la dystopie pour un incroyable voyage dans un monde où les Terriens sont des êtres méprisables, vils et dégoûtants. Pensez donc : ils respirent !! Ils rient (ce qui est très inconvenant, dans ce monde-ci on cliquette), ils pleurent, ils toussent, ils tombent malades, ils mangent de la quiche lorraine, ils mettent au monde des enfants (le comble de l'horreur apparemment) … Enfin bref, toutes ces choses qui ne risquent pas d'arriver dans le monde aseptisé qui nous est présenté ici. Mais quand même, certains hauts dignitaires de là-bas n'aiment rien tant qu'une petite captive humaine pour leurs longues soirées d'hiver (enfin façon de parler, parce que là-bas il n'y a ni vent, ni pluie, ni neige, ni saisons … ni rien). Alors pour tromper l'ennui, ils envoient des chasseurs ramener une blonde, une brune, une rousse, selon l'envie du moment. C'est ainsi qu'a disparu la rousse Gabrielle Collodi. Sa soeur Anne, après avoir cru l'entendre à la radio, part à sa recherche et découvre ce monde parallèle. Commence alors une incroyable odyssée qui va la mener de Campagne à Estrellas, la ville où l'on meurt, en passant par Lorfalen où sa soeur est retenue captive. Sur sa route on croise Etienne Virgile, un vieil écrivain en panne d'inspiration, Mme Stormiwell, passionnée par tout ce qui est terrien, qui initie Anne aux particularités ce monde. On croise également Bran et Torkensen, deux hybrides (nés d'une captive humaine et d'un habitant du monde parallèle) qui vont aider Anne à retrouver Gabrielle (Bran l'aide même tellement bien qu'ils finissent par tomber amoureux).
L'histoire est incroyable, la narration exigeante (succession de chapitres du point de vue des différents personnages, et pas tout le temps à la même personne). La construction est ici résolument fantastique, puisque que le roman s'ouvre sur un décor particulièrement réaliste (avec force évocation de villes de Loire).
On progresse dans une société sans saveur, sans odeur, sans couleur, où l'on meurt littéralement d'ennui un jour, où tout est décidé à l'avance (votre métier, votre “compatible”), où tout est sous contrôle jusqu'à votre mort, un “Meilleur des mondes”. Et puis un jour, on monte dans un train, encadré par des soldats, et on va gentiment se faire cramer à Estrellas, ville recouverte d'un couvercle de cendres. Difficile de ne pas y voir une allusion aux fours crématoires. J'aime beaucoup les dystopies, ce qu'elle nous révèle de notre monde tout en le mettant à distance.
C'est la seconde fois que je lis ce roman, et je le redécouvre encore une fois avec émerveillement. La magie Mourlevat a encore une fois opéré.

Impossible de me détacher de ce bouquin tellement il m'a surprise et choquée (non mais c'est quoi, ces défenestrations, dit donc!).

J'ai tout de suite adhéré à l'univers dépeint par Jean Claude Mourlevat dans cet "autre monde", et je m'y suis plongée sans difficulté. J'étais aux côtés d'Anne, à la recherche de sa soeur. J'ai aimé la plume de l'auteur, cette manière simple de raconter. J'étais tellement immergée qu'en levant les yeux, j'étais étonnée de vivre dans un monde si coloré (ceux qui ont lu le roman comprendront).

Et en même temps on fait aussi face à des pertes, à des doutes, car on sent que l'auteur peut partir dans un tout autre sens. Bref, j'ai adoré cette lecture de bout en bout. Roman qui se lit rapidement si vous êtes "passé"...