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Françoise Heide (Traducteur)
EAN : 9782330172022
448 pages
Actes Sud (05/10/2022)
4.64/5   21 notes
Résumé :
Butangen, sud de la Norvège, 1903. Le prêtre Kai Schweigaard est rentré dans sa paroisse avec le nouveau-né d’Astrid, descendante des sœurs siamoises Hekne. Pleurant la mort de son amour disparu, Kai s’est promis d’honorer sa parole : retrouver la tapisserie des ancêtres Hekne dans l’espoir d’expier ses péchés, mais surtout de réunir les cloches fondues en l’honneur des célèbres tisseuses, séparées par sa faute.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La suite des « cloches jumelles », une saga norvégienne, un excellent roman qui mériterait beaucoup plus de lecteurs!

L'étoffe, c'est la tapisserie tissée autrefois par des jumelles siamoises, une légende comme celles des cloches qui ornaient autrefois l'église de Butangen. Au début du 20e siècle, le pasteur du village essaie de retrouver ces tapisseries et de faire la part des choses entre ses croyances religieuses, le rationnel moderne et la part de surnaturel qui subsiste autour de lui.

L'histoire est centrée sur la famille Hekne dont l'héritier est un riche propriétaire qui règne en dictateur sur ses métairies et provoque l'émigration de ses fermiers. Il cible particulièrement Jehans, le fils de sa soeur décédée. Ce Jehans sera un des protagonistes avec un jeune Anglais qui viendra chasser dans le pays.

En plus des beautés de la nature, le contexte sociohistorique est bien présent : l'arrivée de l'électricité, l'indépendance du pays, la Première Guerre mondiale suivie de la grippe espagnole, l'aviation et l'industrialisation. Ces grands événements s'intègrent à la trame du roman et tissent aussi cette étoffe du temps.

Un magnifique roman qui transporte ailleurs, qui met en scène de l'histoire et des familles, des amours et des travaux et juste une petite touche de fantastique.
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Oswald HEKNE, frère d'Astrid a repris la ferme familiale et la dirige en véritable dictateur. C'est un teigneux et il est injuste.

Adolf et Ingeborg, ont pris en charge Jehans dès son plus jeune âge. Ils peuvent occuper la vieille bâtisse gratuitement, sous réserve qu'ils fournissent de la viande à la ferme HEKNE, donc à Oswald et sa famille.

Jehans et Schweigaard sont en froid depuis que Jehan a appris ce qui était arrivé à son père par le biais d'Oswald qui s'est fait une joie de lui révéler son histoire, à sa manière.

Schweigaard est obsédé par la tapisserie tissée par les soeurs siamoises Hekne et ne cesse de la chercher.

Victor, un jeune anglais venu chassé à Butangen, vient perturbé un peu plus les protagonistes.

Le village évolue, l'électricité fait son apparition et certaines familles s'exilent en Amérique, avec à la clé des terrains qu'on leur offre. Ils auront enfin leur propre terre à eux, qu'ils pourront exploiter, sans maître, au grand dam d'Oswald.

La guerre de 14-18 s'invite également et aura un impact sur tous, comme on s'en doute.

Et il ne faut pas oublier les « cloches jumelles » qui ont leur rôle à jouer, et non pas des moindres. Ainsi que les légendes qui ont toutes leur place dans ce roman.

J'ai dévoré ce roman. J'ai passé 3 nuits à le lire. Lars Mytting a l'art de mêler l'intrigue à des scènes époustouflantes de chasse, de description de la nature, de la même intensité que Sylvain Tesson.

Il m'a emporté avec lui. Maintenant il faut attendre le 3ème opus. J'ai vraiment hâte de le découvrir.
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Second opus de la trilogie des "cloches/soeurs jumelles" ou comment se poursuit la quête de la mystique tapisserie tissée en 1613.

Lars Mytting se fait conteur à partir de 1903, pour le parcours émouvant de la deuxième génération des Hekne de Butangen, sous l'oeil attentif de son pasteur, en quête de rédemption.
Une fiction ancrée dans l'histoire du pays, meurtri comme tant d'autres par la première guerre mondiale et l'épidémie de grippe espagnole.

J'avoue avoir être peu sensible à la touche fantastique induite par les croyances traditionnelles norvégiennes. La part de légendes est pourtant le socle des mentalités villageoises et l'auteur entrelace mythes et réalisme social avec habilité, façonnant des personnages incarnés, des sentiments subtils, des paysages grandioses, une force narrative qui valorise le courage, la fierté et la volonté de se surpasser.

J'ai beaucoup apprécié l'aspect humain du roman, illustrant un pays qui se modernise au tournant du 20 siècle, sortant les campagnes de leur isolement, allégeant le labeur épuisant des Hommes grâce à l'électrification et aux machines-outils. La modernisation industrielle accompagne une avancée des mentalités, une conscience ouvrière où s'invite la valorisation du travail des femmes.

Pas de doute! C'est une « saga » de qualité !
On ne peut qu'attendre la suite…

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L'étoffe du temps est une suite aux cloches jumelles. Nous voici de retour dans le petit village fictif de Butangen au début du 20e siècle. le prêtre Kai Schweigaard poursuit son travail dans ce village rude de montagne après le démantèlement de l'église en bois debout et l'envoi à Dresde de l'une des cloches soeurs, l'autre cloche gisant au fond du lac. le pasteur fidèle à la promesse faite à Astrid Hekne morte en couches recherche une vieille tapisserie païenne inspirée de manière visionnaire par les soeurs jumelles siamoises Halfrid et Gunhild Hekne
Le livre est aussi une magnifique histoire sur une Norvège en route vers la modernité. Au cours du roman, on assiste à l'émergence de l'électricité, et au développement d'une fromagerie mais la modernisation a aussi un prix. J'ai apprécié les descriptions de l'auteur sur la vie locale et les changements modernes qui s'y produisent, l e style est vif descriptif et coloré..
J'ai beaucoup aimé l'inclusion d'événements plus importants qui se produisent en arrière-plan (immigration en Amérique, dissolution de l'union avec la Suède, Première Guerre mondiale, grippe espagnole, début de l'aviation). L'auteur tisse à merveille la petite et la grande Histoire..
Fascinant Lars Mytting . Il réveille l'irrationnel en nous et nous touche avec des histoires réalistes mélangées à des contes mythiques.Une belle lecture.
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Quel plaisir de retrouver Butangen sans s'y attendre. Je me suis précipité sur ce nouveau livre de Lars Mytting après avoir très apprécié les précédents et surprise, il s'agit d'une suite... génial, car les personnages des cloches jumelles me hantait tellement l'écriture de cet auteur est prenante. On se laisse emporter encore une fois, car il n'abandonne rien, même apporte de l'eau à son récit, logique, il faut nourrir cette suite. Si je ne met pas 5 étoiles, c'est qu'il y a un petit coup de mou vers le milieu à l'arrivée de l'électricité où l'auteur abandonne un peu ses personnages pour expliciter les changements accompagnant la modernité dans ce coin reculé. Mais le courant revient et la fin est digne du reste. Ne boudez pas votre plaisir !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il célébrait la messe de Pentecôte, on était en 1905, et la semaine qui s’achevait avait vu se produire de grands événements. Le mercredi, l’Union avec la Suède avait enfin été dissoute. Le matin même, il avait hissé lui-même le drapeau du presbytère, et la plupart des fermiers des environs en avaient fait autant. Des manifestations de joie avaient éclaté les jours suivants, grandes et petites, et voici qu’à l’instant, juste avant le début de la cérémonie, alors qu’il était assis dans la sacristie derrière une fenêtre entrebâillée, il avait entendu cancaner sur le thème du « pas du tout convenable ! » Depuis la chaire, il voyait à présent de quoi il retournait. Quatre paroissiennes, assises côte à côte au milieu de l’église, gardaient les dents serrées et le regard bien droit, tandis qu’autour d’elles la gent vêtue de noir jetait en tous sens des œillades inquiètes.
Les quatre femmes portaient des costumes folkloriques. Deux arboraient un corselet au motif de tartan rouge. Les autres, des robes sombres, brodées de fleurs jaunes et rouge foncé, qui lui rappelèrent un modèle montré par la veuve Stueflaaten.
Schweigaard attendit le silence, puis introduisit son office par quelques mots bien pensés, suggérant que chacun venait à l’église dans ses plus beaux habits, et qu’un vêtement pouvait aussi valoir un drapeau, ce drapeau national que les Norvégiens, enfin, possédaient en propre ! Ce faisant, il eut signifié aux quatre rebelles une sorte d’approbation.
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Elle avait retourné les coussins d’un geste lent, examiné les figures représentées sur l’envers et déclaré qu’il n’y avait pas de doute. C’était bien un ouvrage des sœurs Hekne, reprenant la tradition de tissage de l’époque préchrétienne, porteuse d’un mythologie grouillante d’animaux et de métamorphoses. Une technique particulièrement difficile, survivance d’un temps où peu de gens savaient lire et écrire dans un pays où l’art du dessin n’était pas non plus répandu. D’ailleurs, le papier était une matière trop fragile « alors qu’un tableau tissé, c’était du solide. On pouvait le rouer et le dérouler pour le montrer, des années durant ; une sorte de récit nomade, en somme ». Les tapisseries racontaient l’histoire des familles et des villages, et surtout les hauts faits des puissants, qui, en ce temps-là, devaient voyager pour maintenir leur pouvoir. Les cours royales en emportaient partout, pour entendre les murs lors de leurs fêtes, et les poètes s’en inspiraient au moment de déployer leur art du récit.
« Mais ces figures animalières, lui avait demandé Schweigaard, pourquoi ces étranges bêtes ? »
Eh bien, avait-elle répondu, les gens d’autrefois pensaient que chaque être humain était aidé par un esprit sous forme d’animal, leur gardien. La civilisation viking ne considérait pas les animaux comme inférieurs aux hommes. Au contraire. On estimait qu’ils avaient beaucoup de qualités que les guerriers pouvaient leur envier.
« Au combat, qui ne souhaiterait acquérir soudain la force de l’ours ou l’agilité du loup, monsieur Schweigaard ? Ou bien se transformer en corbeau ou en aigle, pour survoler le champ de bataille et voir où se cache l’ennemi ? Les caractéristiques des animaux étaient aussi censées décrire la personnalité des hommes. Ce n’est qu’avec l’avènement du christianisme, monsieur Schweigaard, que le règne anima s’est trouvé soumis. Et à partir de ce moment-là, les tapisseries n’ont plus illustré que des histoires sorties des Saintes Ecritures. »
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Il y a une chose qu’il faut que tu saches, Victor, lui dit Schweigaard. Quand un bœuf perd l’équilibre, il trébuche et se relève. Quand un oiseau perd l’équilibre, il décolle et s’envole.

(Actes Sud, p.228)
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Le toit s’était effondré depuis longtemps, il n’y avait plus de porte, mais les troncs empilés tenaient bon, fissurés de gris mais solides. A l’intérieur, les framboisiers et les orties poussaient entre les pans d’ardoises tombées de la toiture et les planches pourries du plancher. A travers les senteurs d’humus et d’automne, il chercha l’odeur de l’an 1611, quand cette ruine était une maison neuve.
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Il sentit monter un plaisir doublé d'inquiétude. Une émotion à laquelle il risquait fort de céder, totalement inconnue, qui tenait à la fois de l'étincelle et de la force, suivie d'une envie d'abandon aux forces et étincelles sentimentales.
Il ressentait de l'affection.
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Lars Mytting - Norwegian Wood
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