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EAN : 9782815910347
240 pages
Aube Nouvelle (30/11/-1)
3.16/5   19 notes
Résumé :
Jeunes mariés, Driss et Souad savourent les plaisirs du bonheur conjugal lorsque leur vie bascule suite à l’agression de la jeune femme par un commissaire de police ivre. Le couple porte plainte et se heurte ainsi à la réalité immuable d’un système judiciaire pourri : corruption, népotisme, impunité, harcèlement, intimidations, abus de tout genre… Les années passent, le procès n’a jamais lieu. Souad s’entête à obtenir justice, se bat, s’use, tombe malade et finit pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Mohamed Nedali est un écrivain "qui devoile la realité de la socièté marocaine et attaque le vice en soulevant la poussière qui cache ses racines." On ne saurait mieux dire que cette citation d'un internaute à propos du romancier qui, en s'inspirant d'une histoire vraie a écrit le jardin des pleurs. Qualifié de "Stefan Zweig marocain" par Christine Orban, le compliment, excessif, ferait sans nul doute rougir Nedali, l'auteur a pour qualité première de restituer, sans aménité, une réalité douloureuse, celle d'une justice à deux vitesses dans le Maroc d'aujourd'hui. le jardin des pleurs est un endroit jadis superbe et aujourd'hui à l'abandon dans Marrakech mais aussi le récit tragique du combat des pots de terre (des citoyens lambda) contre les pots de fer (les autorités marocaines). La lutte est perdue d'avance dans cette histoire qui commence par les gestes inconvenants d'un policier ivre envers une serveuse d'un grand hôtel. de procès ou même d'excuses, il n'y aura point. Mais un long calvaire pour la victime et son mari qui remueront ciel et terre, y compris des lettres au roi et au Tout Puissant (sic), pour ne subir en définitive que menaces et humiliations. le tableau de l'état de la justice du pays est accablant : corruption à tous les étages, faux témoignages, cupidité et cynisme des plus pauvres aux plus hauts placés. Plutôt que de relater les faits de manière dramatique, Nedali a choisi l'ironie mordante et l'humour très noir. Si son texte a davantage valeur documentaire que purement littéraire, il n'en reste pas moins efficace et d'une lucidité qui fait froid dans le dos.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Mohamed Nedali s'empare d'un fait divers, d'une histoire tristement vraie pour construire son roman. Il en fait un récit très précis. On connaît quasiment tout de la vie de Driss, le narrateur, dans les moindres détails : le pistonnage pour entrer à l'école d'infirmiers, un autre pour être nommé à Marrakech, son installation et la déco de son studio et évidemment la procédure, les reculades de la justice. Une écriture chirurgicale, rien n'est laissé au hasard. Mohamed Nedali écrit presque un témoignage sur le fonctionnement du système judiciaire marocain. Et le résultat n'est pas joli et ferait froid dans le dos. Compromission et corruption, passe-droits aux "dignitaires de l'état", c'est dire si Driss et Souad ont peu de chances de voir leur dossier aboutir : "... les magistrats [ont] des consignes leur interdisant formellement de traîner les dignitaires de l'Etat devant la justice, quel que soit le chef d'accusation pour lequel ils sont poursuivis. [...] Pour [...] ne pas entamer ce qu'ils appellent l'hiba, l'aura ou l'intouchabilité dont jouit tout haut commis de l'Etat au sein de la société." (p. 160). Un avocat ami de Driss lui explique comment fonctionne la justice, un réseau de relations et d'échanges de services : "J'ai moi aussi appris à collaborer avec mes collègues avocats, à courtiser juges et magistrats, à leur faire des courbettes, à leur graisser la patte... Qu'est-ce que tu veux, notre système judiciaire est ainsi fait : l'avocat doit s'y soumettre ou se démettre !" (p.199) L'administration en général est gangrénée par le bakchich généralisé, pour obtenir tel ou tel papier plus rapidement, un résultat d'analyse, éviter une contravention, les billets de dirhams passent vite d'une main dans une autre dans le livre.
Mohamed Nedali critique sévèrement, sans aucune concession la société marocaine, tout s'achète, se négocie, jusqu'aux prières pour un enterrement ! Néanmoins, on sent dans ce qu'il écrit tout l'amour qu'il a pour son pays et ses habitants qui vivent ces situations au quotidien. Ce n'est pas une critique gratuite pour médire, je l'ai pris plus comme une critique pour appeler à une prise de conscience et surtout à un changement radical des mentalités et pratiques, de manière descendante : que les élites commencent et ensuite, la société suivra !
Malgré la dénonciation virulente, le livre arbore plutôt un ton ironique, sarcastique et caustique. On ne se dit pas qu'il en fait trop, que là, c'est bon, basta. Non, on compatit aux malheurs du jeune couple, on espère qu'ils vont s'en sortir, et on espère surtout, que plus généralement, le Maroc deviendra un jour un pays démocratique qui permet aux pauvres d'être défendus face à des nantis ou des hommes puissants. Un bouquin fort et très accessible, absolument pas déprimant malgré le thème abordé.

Mohamed Nedali est un auteur reconnu -bon, perso, je ne le connaissais pas- qui à reçu divers prix, celui du Grand Atlas (présidé par JMG le Clézio) et celui de la Mamounia (présidé par C. Orban), pour des ouvrages précédents.

Lien : http://lyvres.over-blog.com
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L'histoire est très bien construite. le ton de départ est léger puis s'assombrit au fil des pages. J'ai trouvé cela très intelligent car cela permet de comprendre la gravité des faits.
A travers son personnage on découvre toute l'étendue de la corruption à Marrakech. Elle peut-être un avantage ou un inconvénient selon sa situation.
Le manque de moyen pour la santé est également bien décrié. A croire qu'aucun pays ne veut investir dans la santé...
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Déçue, déçue, déçue, mille fois déçue !

Ni style, ni histoire, ni dénouement heureux (dans le sens figuré, car même dans le sens propre il ne l'est pas).

Le résultat est inversement proportionnelle à l'attente grandiose que j'avais de ce livre.

A oublier !
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Assez décevant. Je m'attendais à une intrigue beaucoup plus développée, le sujet recouvrant des thématiques brûlantes (corruption institutionnelle etc.).
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Aux examens du baccalauréat, je ratai la première session à cause d’une mauvaise note en mathématiques – ma bête noire –, et d’une autre, non moins mauvaise, en physique. L’échec eut sur moi l’effet d’un soufflet essuyé au beau milieu d’un souk. Non que je mérite un sort meilleur, mais que cinq ou six de mes camarades de classe, aussi médiocres que moi, voire pire, fassent partie des heureux élus – chose aussi aberrante qu’intolérable ! Mon être entier s’en ébranla, mon amour-propre s’éveilla en sursaut, une forte poussée d’adrénaline me submergea.
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Écrit dans un français impeccable et riche en vocabulaire mais en même sec et pointu, ce bouquin révèle sous la coque d'une histoire simple mais réaliste et intéressante la société marocaine avec beaucoup de détails. C'est un livre agréable à lire, à conseiller à tous ceux qui s'intéressant au Maroc, aussi puisque l'écrivain lui-même est 100% marocain, a presque toujours vécu au Maroc et habite maintenant dans son village d'enfance, et puisque le livre n'a pas été traduit : ce livre offre une image pure et autochtone.
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L’alcool est partout en vente libre dans le pays, autant que le sucre et le pain, mais le citoyen qui se fait arrêter en possession de ne serait-ce qu’une canette de bière, risque de se retrouver devant le juge ! Il faut néanmoins reconnaître que, pour se tirer d’embarras, il lui suffit de débourser quelques billets à l’effigie du monarque ou, à défaut, de renoncer à sa boisson.
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Vidéo de Mohamed Nedali

La chronique de Gérard Collard - Mohamed Nedali
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