Le Spirou de..., tome 16 : Spirou chez les Soviets

Voici un Spirou assez jubilatoire, qui rappelle la grande époque du célèbre groom des années cinquante!
Assez gonflé, tout de même, de reprendre une partie du titre du premier album du reporter à la houppe!
Il y a tellement de fines allusions, dans Spirou chez les soviets, que c'est une sorte de chasse au trésor que de les relever... et c'est parfois très drôle.
On retrouve avec bonheur, l'ambiance du Dictateur et du champignon ou du Prisonnier de bouddha, avec Champignac et le laboratoire du Comte.
Même la Turbotraction, dans sa première et légendaire version, est de la partie et va même virer, un temps, au rouge!
Bien sûr, on peut déplorer l'absence du Marsupilami qui avait tant fait merveille dans QRN sur Bretzelburg et les deux épisodes sus-évoqués.
Mais bon... on ne peut tout avoir!

Le fan service tourne à plein régime et fonctionne plutôt bien. Il y a quelques bons gags et la petite Tanya est très drôle.
Que dire de l'histoire ? Malgré la caricature de personnages historiques, il ne faut pas s'attendre à quelque-chose de très réaliste. On n'est ni dans « Tintin » ni dans « Blake et Mortimer ». L'ensemble est néanmoins plaisant à lire, et au-dessus du niveau de certaines aventures (hors-série ou non) de Spirou et Fantasio que j'ai eu l'occasion de lire.
Lyssenko, le méchant de cette histoire a l'apparence d'un savant fou de vieux film d'horreur, fils caché du Nosferatu de Murnau. L'individu ayant réellement existé, j'ai d'abord pensé que le dessinateur, Tarrin, en avait trop fait. J'ai ensuite cherché, par curiosité, la fiche Wikipedia de Trofim Denissovitch Lyssenko, et après avoir vu sa photo, je me dis que la caricature est finalement assez ressemblante.
Enfin, si à la première lecture, la fin peut paraître bâclée et la morale assez niaise, elles ne le sont en fait pas tant que ça.
Au moyen d'une fusée qui envoie aux quatre coins du mondes des missiles chargées de gaz à base d'astalyne marxoïde, les Soviétiques activent le gène du communisme dans chaque être humain. La planète entière devient communiste. Cependant, avant le décollage de la fusée, le comte de Champignac avait injecté dans les réservoirs du X2, produit qui accélère le vieillissement. C'est pourquoi, au bout d'un certain temps, les gènes du communisme meurent de vieillesse, et le monde abandonne le communisme pour le néolibéralisme.
On peut clairement voir là une métaphore de la période qui a suivi la fin de la Guerre froide.
La morale niaise qu'on croit voir dans un premier temps, serait que le néolibéralisme ce n'est pas bien, et que c'était quand-même mieux avant, quand il y avait l'idéal communiste pour rendre les gens plus humains. Mais il vaut mieux y réfléchir à deux fois. D'abord, la réalité de la tyrannie du totalitarisme communiste n'est jamais niée et elle est même dénoncée dans le reste de l'album. Ensuite, si Spirou affirme bien : « L'éradication du gène du communisme a dû altérer le sentiment d'humanité ! », cela ne signifie nullement qu'il faille renouer avec cette doctrine.
Il s'agit plutôt de montrer le retour de balancier, en reprenant grosso modo la thèse de Tocqueville sur la tension entre passion de la Liberté et passion de l'Égalité. On passe en quelques pages d'un extrême à l'autre : du système communiste où la Liberté est sacrifiée au nom de l'Égalité, à un ultra-néolibéralisme où ont disparus non seulement la passion égalitaire, mais aussi tout sentiment de solidarité ou d'humanité.
Spirou se fait plutôt le défenseur d'un juste milieu. Il faut conserver le cadre de la Liberté, c'est-à-dire, à la fois de la démocratie et l'économie de marché. Mais alors comment rétablir l'équilibre et restaurer le sentiment d'humanité ? le premier réflexe de Fantasio est de proposer d'aller demander l'aide du comte de Champignac. Donc d'un niveau supérieur, comme pourrait l'être l'État. Cette idée part d'une bonne intention mais porte en elle le risque d'un retour à la tyrannie.
Au contraire, Spirou lui répond que la solution est en chacun. Chaque individu doit donc agir avec humanité et générosité sans tout attendre du comte, de l'État ni d'une autre instance supérieure. le groom compte sur l'émulation pour que cette attitude se répande.
Je dois malheureusement avouer que j'ai failli passer à côté de ça, et que j'ai cru trop facilement à un « C'était mieux avant » de gauche. Qu'est-ce qui m'a poussé à m'interroger et à revoir mon jugement ? La dernière image où l'on voit la place Rouge envahie de panneaux publicitaires et des capitalistes caricaturaux se partager des cigares, tandis qu'à côté la petite Tanya fait la manche en jouant du violon. Cela m'a fait penser à « Tintin et les Picaros » où on voit au début et à la fin deux images similaires d'un bidonville où patrouillent des gendarmes. D'abord ceux du général Tapioca puis ceux du général Alcazar. Moralité : le pouvoir peut changer, la situation du peuple ne change pas.
On peut aussi établir ce parallèle au sujet des échanges de Lebrac avec Dupuis. En effet p. 49, sous le communisme, le camarade Dupuis dit au camarade Lebrac qui vient de lui présenter un dessin : « Sinon, bonne nouvelle ! le Comité central ne nous prélève que la moitié de notre salaire ce mois-ci ! ». Puis p. 53, dans le cadre de l'économie néolibérale, on assiste au dialogue suivant :
DUPUIS:—Entrez, Lebrac! Que je vous présente notre nouveau directeur commercial! Grâce à sa fine équipe, nos actionnaires ont doublé leurs bénéfices, ce mois-ci...
DIRECTEUR COMMERCIAL:—Nous vendons vos petits miquets (sic) dans tous les coins du monde.
DUPUIS:—Même au fin fond de l'Afrique! Une bouteille d'eau achetée, une BD offerte! Qu'est-ce qui vous amène?
LEBRAC:—Ben... Dans les nouveaux contrats, mes droits d'auteur ont diminué de moitié et...
DUPUIS:—Hélas, oui! Vous nous coûtez de plus en plus cher en frais promotionnels, mon vieux! Mais a-t-on le droit de se plaindre? Pensez à tous ces Africains qui meurent de soif...
Dans les deux cas Lebrac se fait exploiter. Rien ne change jusqu'à ce qu'il se retrouve à la rue, et qu'en le voyant la compassion de Spirou se réveille.
En conclusion, « Spirou chez les Soviets » est un album de qualité qui vaut la peine d'être lu.

Spirou et son acolyte doivent se rendrent en URSS pour délivrer le professeur Champignac, kidnappé par le pouvoir en place, afin de transmettre le gène communiste à la planète entière.

Quelques péripéties agrémentées de références à d'autres BD (Tintin), à d'autres espion ( James Bond et ses gadgets) et à Mission impossible: si vous tombez aux mains des rouges nous nierons avoir eu connaissance de vos agissements entre autre.

Spip le petit écureuil sert de boussole après avoir été touché par un rayon néfaste ce qui va aider nos compères à retouver la trace de Champignac.

visite de la capitale Russe et de ses joyaux touristiques, le Krelmin, la place rouge, le café Pouchkine sans oublier le Goulag.

Que dire j ai trouvé cet album tristounet de banalité , sur le communisme et en toute fin sur le capitalisme Sachant que l URSS aura disparu depuis 30 ans l année prochaine, les tentatives d humour sur ce régime font un plat dans la piscine à Gorbatchev . J avais lu ici ou là que cette BD regorgeait de clin d oeil à l Histoire ou a d autres héros de petits mickeys comme Gaston Lagaffe Mouais Bof Alors peut-être ( certainement ?) suis je boudeur en ce vendredi 13 ,mais honnêtement je ne trouve aucun intérêt à cet opus spiroulien

De nouveaux auteurs pour nos deux héros, ils commencent à en avoir l'habitude.
Le résultat est une nouvelle fois très honorable. Il ont remis à Fantasio sa coupe de cheveux originale, qu'on retrouve dans les premiers Franquin, sans doute pour resituer l'histoire dans la période historique des années 50/60. Avec un titre comme ça, en effet, on se retrouve en pleine Guerre Froide, un indice vient placer l'aventure en 1962 (Stravinski). Les aventures de Spirou et Fantasio font maintenant de réguliers sauts dans le temps, Emile Bravo les situe pendant la seconde guerre mondiale, Fournier dans les années 70… il feront des sauts dans le futur... Il règne maintenant une grande liberté éditoriale là dessus, et le résultat n'en est que plus imaginatif, toutes les aventures ont leur intérêt. Celle-ci ne déroge pas à la règle.
Il est encore question d'enlèvement de Champignac par une puissance qui a besoin de ses services, ça, on l'a déjà vu, mais ce n'est pas gênant. J'ai beaucoup aimé le démarrage de l'histoire avec son jeux des références, vis à vis des publications concurrentes, Tintin, Pif, et aussi vis à vis des oeuvres de Franquin, Gaston, de Mesmaeker, Lebrac, la turbotraction. Là, j'ai vraiment bien ri. Ils vont aussi imaginer de nouveaux personnages intéressants, Tanay, et Natalia, malheureusement le méchant reste un peu en dessous. La seconde partie, en Russie devient plus rocambolesque, poursuite, évasion, rebondissements en pagaille, il y a du mouvement, on ne s'ennuie pas une seconde. La fin est un peu plus risquée, avec une confrontation entre communisme et capitalisme radicaux, certes, c'est caricatural, mais vu de façon amusante, parsemée de gags, de références et ça passe plutôt bien.
Un nouveau tome, de nouveaux auteurs pour une lecture agréable et plaisante et sympathique. C'est toujours nos Spirou et Fantasio.