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Ivan Nilsen (Autre)
EAN : 9782956119364
144 pages
Marie Barbier (17/01/2020)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Une jeune femme tuée par Balle à Thessalonique, peu après la chute de la dictature des colonels; un professeur d'histoire grecque de la Sorbonne dont le nom se révèle, vingts ans plus tard, associé à cette ténébreuse affaire. Tel est le point de départ de l'enquête menée par Vassili, qui ne se remet pas de la disparition de sa jeune compagne, et par Gabriel, le fils du professeur. Commence alors pour les deux hommes une plongée dans l'histoire trouble de la Grèce et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les carnets de Salonique ouvrent les portes du souvenir que Ivan Nilsen manient avec délectation au sein d'une enquête tout aussi captivante que documentée.
Quelques mots de l'histoire :
Gabriel Franceschi, professeur d'histoire à la Sorbonne, fait un rêve étrange : une figure de vieux, couvert d'une tiare, aux yeux bleus et lèvres rouges apparaît au dessus d'un mur de pierre. En se réveillant, il accuse la chaleur de cette fin de mois de juin ou la fatigue d'avoir animé la veille un séminaire de fin d'études sur la restauration en archéologie. Ou est-ce un rêve prémonitoire ?
Le lendemain, se présente à sa porte Vassili Korasov qui lui demande d'enquêter sur un attentat en Grèce qui a tué, par hasard, sa compagne, en 1975. Vassili lui révèle que c'est le père de Gabriel qui a aidé la police et justice grecques de l'époque. Il souhaite faire la lumière sur cette mort qualifiée d'accidentelle qui ne le satisfait pas.
Gabriel et Vassili vont remonter l'histoire du XXè siècle en Grèce et plus précisément à Salonique où la famille de sa compagne a vécu un temps. Enfermé dans un Alzheimer au dernier stade, le père de Gabriel ne peut les aider malgré ses honorables qualifications d' helléniste, spécialiste du siècle de Périclès.
En retrouvant les pièces de ce puzzle, on découvre l'histoire du quotidien, souvent difficile, de cette époque troublée que fut la seconde guerre mondiale.
Pour aller plus loin:
Ce petit livre est comme la mémoire d'une communauté resplendissante, complétement oubliée. Elle fut presque rayée de la carte par l'extermination qu'en firent les nazis. Ne disait-on pas de Salonique, avant la seconde guerre mondiale, qu'elle était la Jérusalem des Balkans.
C'est aussi le combat des descendants pour retrouver dignité et reconnaissance de la souffrance au travers de leur recherche pour la restitution des biens spoliés.
Mais Ivan Nilsen choisit le ton de la légèreté pour traverser l'histoire du XXè siècle. Elle s'invite en Europe et même dans une partie de New-York tant l'exil et les migrations ont animé la communauté. Mais, ici, ce sont les faits historiques suffisamment forts qui émeuvent.
Avec beaucoup de précisions historiques, Ivan Nilsen sait captiver sans ennuyer. D'une écriture maitrisée, son récit se dévore avec délectation. Il rassemble, certainement, des témoignages authentiques qui donne une réelle épaisseur à son récit.
En résumé
Les carnets de Salonique sont le témoignage, sous la forme d'une enquête, de la période du XXè siècle dans cette partie de Macédoine, ouverte sur le monde par le commerce qu'elle entretient depuis de longues années. Ivan Nilsen trace les portraits de cette communauté qui a vécu l'exil, la terreur et souvent le silence sur ses origines et son vécu. Parfaitement documenté, ce roman se lit avec émotion et curiosité !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/05/10/ivan-nilsen/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je saute sur toute occasion de faire un tour en Grèce. Matatoune  a chroniqué cet ouvrage. Derechef, je l'ai téléchargé et lu! Salonique est une ville chère à mon coeur, départ d'une exploration en Macédoine et en Thrace. Jérusalem des Balkans, ville brillante jusqu'en 1917, où les quartiers juifs furent incendiés, la communauté juive fut déportée en 1943 et pratiquement exterminée.

Cette lecture fait suite à d'autres, mémorables: Vidal et les siens d'Edgar Morin que j'ai lu et relu. Gioconda de Nikos Kokantzakis, délicieux roman d'amours adolescentes et histoire vraie, témoignage de la déportation. 

Les Carnets de Salonique commencent comme une intrigue policière : une femme, Judith, est assassinée à Thessalonique en 1975, victime d'un attentat organisé par l'extrême-droite grecque à la chute du régime des colonels. L'enquête a conclu qu'elle avait été abattue par erreur, victime d'une balle perdue. Vassili Korassov, son compagnon est persuadé que Judith n'est pas morte par hasard, qu'elle était visée par les tueurs. Vassili tente de dénouer le mystère avec l'aide de Gabriel, un archéologue, fils d'un archéologue qui a collaboré avec les policiers en qualité de traducteur. 

Il sera donc question d'archéologie, le père de Gabriel spécialiste du siècle de Périclès a aussi fouillé à Pella, ville de Philippe, le père d'Alexandre le Grand. Les méthodes de l'archéologue sont analogues à celles du  détective:


Vassili évoque l'histoire de Judith et de sa famille originaire de Smyrne . Son père Costas est un commerçant grec, sa mère Déborah - juive d'origine livournaise. A la suite de la Grande Idée,  "megali idea", le rêve grec de reconquête de territoires en Anatolie qui aboutit à La Grande Catastrophe, exode des Grecs d'Asie Mineure et incendie de Smyrne, le couple émigre à Salonique, où leurs affaires prospèrent, leurs enfants ont la meilleure éducation en Français et en Italien. A la suite de la Crise de 1929, la montée des fascismes et de l'antisémitisme incitent Costas et Déborah à l'exil à nouveau à Marseille. Rattrapé par la Guerre et l'occupation Allemande, ils poursuivent leur errance jusqu'aux Etats Unis

" Je suis le non-juif errant" disait-il (Costas) avec ironie. A peine établi à ses aises, il lui fallait s'arracher à ce qu'il avait tenu pour un asile et qui se révélait, une fois encore, une fausse promesse, un cul de basse-fosse...."

Cette lecture est une leçon d'Histoire, histoire  grecque, à travers le XXème siècle, Résistance des andartes de l'ELAS contre les Allemands en Epire, et exil de ces derniers, chute du régime des Colonels et opposition des militaires avec parfois complicité de l'Eglise Orthodoxe...

Judith, bercée dès l'enfance à cette histoire, devient historienne et part à la recherche des biens juifs spoliés. Encore un thème passionnant!

Par ces thèmes multiples, les Carnets de Salonique sont intéressants. Cependant ce livre de moins de 90 pages, les survole. J'aurais aimé plus de profondeur. J'aurais aimé m'attarder à Smyrne, me promener plus longuement rue Egnatia ou dans les ruelles qui grimpent à la citadelle de Thessalonique. J'aurais aimé humer l'air de la mer Egée sur le port de Salonique et voir les personnages s'installer à Marseille. J'aurais aimé plus d'archéologie, en  savoir plus sur les fouilles de Pella, sur Philippe et Alexandre le Grand.

Cette lecture agréable et  facile me laisse un peu sur ma faim. Les personnages secondaires sont esquissés plutôt que présents. 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Les carnets de Salonique... voilà un titre qui fleurait bon les Balkans, la Macédoine et ses massifs montagneux, ses eaux scintillantes au zénith de l'été et la silhouette imposante, à l'extrémité du golfe Thermaïque, de l'Olympe.
Au moment d'entamer le livre, on passa en revue tous les régiments que l'auteur pouvait y convoquer : surgirent alors confusément et sans souci de chronologie Philippe de Macédoine, les guerres balkaniques, Mustafa Kémal, la Grèce des colonels, les déportations des Juifs. la Grèce byzantine. Las, c'est un peu tout cela que l'auteur a exhumé, entre deux générations d'archéologues qui sont le fil conducteur du livre. Rien n'y manque, pas même les diasporas qui n'ont pas manqué de se déployer pendant ces siècles de carnage et de nettoyage ethnique. Il en ressort un ouvrage hétéroclite, qui tient à la fois du carnet de voyage, du roman et du manuel d'histoire. Un livre décousu, qui nous égare dans la jungle de ses personnages, trop nombreux et insuffisamment incarnés, mais qui a toutefois le mérite de nous donner envie d'y aller... à Salonique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Une fois encore, Costas avait sauvé les sIens. Un salut par la fuite et, à nouveau, vers l'ouest, comme si le soleil ne poursuivait sa course que pour le tourmenter et qu'il fallait toujours courir vers le couchant, garder un peu d'avance pour éviter l'astre -ou la nuit- ne l'anéantisse.
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" Je suis le "Non-juif" errant " disait-il avec une ironie amère. A peine établi à ses aises, il lui fallait s'arracher à ce qu'il avait tenu pour un asile et qui se révélait, une fois encore, une faute promesse, ou un cul de basse-fosse .
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Un bol de café devant lui, il repensait au journal de son père. Ces notations laconiques, ces noms qui revenaient de loin en loin, tout cela le rendait dubitatif. Il avait l'impression que quelque chose lui échappait.
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Elle rêve à voix haute de la nouvelle Grèce qui pourrait advenir. "Une Grèce à nouveau libre" : ces quelques mots suffisent à la bouleverser.
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