Anna de Noailles -1876-1933- dans son salon de l'avenue Hoche recevait en ce début du XXème siècle toute l'élite intellectuelle, littéraire et artistique de l'époque, Proust, Barrès, Valéry ,Loti, Mauriac, Clemenceau entre autres, excusez du peu ! Cette femme a créé en 1904 avec d'autres le prix La Vie heureuse qui deviendra en 1922 le prix Fémina . Elle sera un emblème de la condition féminine de son temps , première femme a être décorée de la Légion d'honneur, première femme a être reçue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique ! Alors quand j'ai eu l'opportunité de découvrir l'un de ses romans je n'ai pas hésité un instant …. J'aurais du . Purée pour rester courtoise, quel galimatias! Bien loin du naturalisme en vogue à son époque, elle nous immerge dans un romantisme poussif et laborieux . Que le héros de son roman Antoine Arnault soit un personnage antipathique , tête à claques , nauséabond à force de suffisance et d'égotisme passe encore c'est le choix du romancier mais ce style ampoulé, pontifiant relève plus pour moi de la caricature que de l'imitation . Pauvres romantiques que vous voilà mal singés .
Bref vous l'aurez compris je suis profondément déçue, je n'ai qu'un espoir minime que sa poésie soit d'un autre acabit , mais oserais-je aller m'y plonger ? …
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Alors bon je ne mets même pas d'étoile pas que là.....
c'est pas que c'est mauvais, c'est pas que c'est bon...
Ce livre est dans le temps où il a été écrit, à cette époque là y avait encore la règle de on peut mettre une virgule après un et... ( j'aime assez cette règle d'ailleurs...)
L'auteur utilise très très bien les mots, et surtout les ombres qu'ils projettent... niveau sous texte faut s'accrocher.. pasque là rien n'est dit, écrit, tout est suggéré, soufflé, murmuré... et si c'est plein plein, plein de fesse... mais si vous attendez à 50 nuances de gris.. bin nan...
Hé forcement à cette époque là, on écrivait pas, on ne voyait pas le sexe (pasque si ça ne parle que de ça.. même si le mot bin pas sûre qu'il soit écrit) de la même façon que maintenant..
j'en garde une lecture amusée, le côté "ah tiens..."
j'en garde une lecture... nan mais super choupi là.... en levant les yeux au ciel...
j'en garde une lecture, nan mais franchement des fois un chat est un chat, pourquoi diantre nous pondre des métaphores de la mort... qui demande au lecteur du 21 eme siècle des plissement de regard, juste pour essayer de voir heu... là... et illumination ( ah mais en fait là y se la saute... si si ça c'est moi...) je lisais des phrases à mon chéri et le voyait ouvrir les yeux en grand, il fallait l'explication du sous texte toujours...
donc un sérieux niveau de lecture, pour comprendre le pourquoi du comment... voir juste pour comprendre cette domination...
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Ils partirent donc.
Ils connurent les longues journées désaltérantes, où l'air, en plein visage, est frais et bleu comme un matin qui s'éveille entre des sapins, sur la montagne. Ils connurent la différence des paysages, la force de la verdure, qui ici est vive et là penchée, les détours des rivières et les changements des habitations des hommes.
Ils connurent jusqu'à l'ivresse, jusqu'à l'étourdissement, jusqu'au malaise et jusqu'à la fatigue et l'obsession, la route blanche qui se précipite dans un arceau d'azur.
Ils s'amusèrent des villes traversées au milieu de l'intérêt et de la bonhomie des paisibles habitants ; ils goûtèrent l'accueil et l'emphase du petit hôtel éveillé où l'on passe la nuit : Hôtel de l'Écu-d'Or, hôtel d'Occident, hôtel des Rois, hôtel des Voyageurs…
Ils arrivèrent à Florence un jour où le jour est plus tendre qu'un clair visage oriental tatoué de beaux soleils bleus ; un de ces jours où la terre est comme un navire, avec des matelots qui chantent et de l'espoir tout autour d'eux ; où le ciel glisse et se dissout, et, puisant dans son bonheur, détache des portions d'azur et les fait flotter vers les hommes.
Un jour de roses écloses ! les parfums jouaient sur l'air comme des âmes réelles, comme des enfants divins. Élisabeth goûtait, mêlés, ce plaisir et cette déception que causent les choses nouvelles. Elle n'imaginait point ainsi la ronde perle toscane. Trop de perfection arrêtait l'élan de son âme. Ville parfaite, un peu sèche, qui respire, repliée sur elle-même, le fort opium de sa grandeur monastique.
Antoine regarda les femmes. Il les trouvait impérieuses, arrogantes, satisfaites d'elles-mêmes dans leurs toilettes luisantes et tendues, sous leurs chapeaux de fleurs, avec leur air volontaire et restreint. Mais il les regardait aussi avec sympathie, "car pourtant, pensait-il, elles meurent dans nos bras de désir et de plaisir !…"
Il évoquait leurs tendres plaintes ; il les voyait toujours incomplètes, insatisfaites, penchantes, achevées seulement par les caresses des hommes.
Violente et dressée, d'une voix désordonnée, ainsi qu'on éparpille des mots et son sang, elle lui dit :
— Vous êtes mon jardin refleuri, ma maison retrouvée, ma volupté vivante, vous êtes ma tristesse et ma bouche, je vous ai, ah! je vous ai! Non pour ma vie, non pour toujours, mais pour une heure, mais pour une nuit. Cela suffit. Une nuit pour que je saccage mon rêve! Une nuit pour me gorger, pour me lasser de vous ; pour que meure en moi jusqu'à la racine de ce désir ; une nuit pour te voir comme tu es, faible, pâli, vieilli, ô mon amour, ô dieu terrible de mon souvenir!… Ah! une nuit pour que je te goûte encore, et que délivrée, que délivrée enfin, je puisse dire : « J'ai revu Antoine Arnault, il n'est plus comme autrefois. Sainte Marie, je vous adore et je vous loue, il n'est plus comme autrefois… »
Antoine se taisait, et il évitait de rencontrer les mains que Donna Marie lui tendait ; mais elle laissait, sans colère, glisser ses mains et poursuivait :
- Avant vous, vous le savez, j'étais timide, innocente, mais tu m'as pris tout cela. Après toi mes gestes n'ont plus eu peur. Les nuits d'Italie sont terribles, mon chéri, elles viennent sur nous et nous étouffent, et tout le cœur est comme un jardin de jasmins ; alors la volupté, les caresses ne semblent pas un péché, elles semblent de beaux anges du soir qui passent sur le ciel de Florence ; de beaux anges, l'ange du bienheureux Angelico, qui court si vite, tu le sais, dans la fresque de Saint-Marc, qui vient comme un jeune homme si pressé, si ardent, et qui dit "Je vous salue, Marie…"
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ?
[…]
On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin.
[…]
Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus.
[…]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Perdriel-Vaissière
1:17 - Marguerite Burnat-Provins
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6:11 - Anna de Noailles
8:25 - Renée Vivien
9:41 - Générique
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Référence bibliographique :
Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Images d'illustration :
Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Marguerite Burnat-Provins : https://christianberst.com/en/artists/marguerite-burnat-provins
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty
Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site :
https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
#PoétessesFrançaises #PoèmesDeFemmes #LittératureFrançaise
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