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sur 728 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Véronique Olmi entre avec Joseph dans la colonie pénitentiaire de Mettray dans les années les plus terribles du déclin de cette institution qui avait été pensée comme un modèle du genre par ses créateurs, en 1839.
Quand Joseph y pénètre, après la Grande Guerre, les principes éducatifs ont complètement disparus pour faire place aux sévices pénitentiaires. le verbe de l'auteur est violent comme le milieu dans lequel évoluent les enfants, souvent orphelins de guerre, gênants pour la bourgeoisie bien pensante de l'époque. Les surveillants sont des "sans solde", plus ou moins "abîmés" par les années passées dans les tranchées. Pour bien connaître l'histoire de cette colonie, l'auteure retranscrit au plus juste l'atmosphère et les conditions dans lesquelles ces jeunes - voire très jeunes- étaient plongés sans toujours bien comprendre ce qu'il leur arrivait. Ce n'est, hélas, pas une" histoire gentille" ni de sympathiques garnements dont il est question, mais aussi proche de la vérité que le roman le permette et V.Olmi tire honorablement son épingle du jeu !
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Véronique Olmi nous raconte l'histoire d'un gosse, orphelin à huit ans en 1927 et confié à l'assistance publique. A travers ce roman, elle lève le voile sur les horreurs du système carcéral pour enfants, en France, dans la première moitié du 20ème siècle. le style est direct, résolument moderne, et n'est pas sans rappeler la respiration pressée d'une Maylis de Kerangal. C'est parfois fatigant pour le lecteur que je suis.
Il m'est impossible de ne pas rapprocher cette histoire bouleversante de Nickel Boys de Colson Whitehead, prix Pulitzer 2020, qui décrivait le système carcéral pour enfants dans l'Amérique des années 60. Les deux histoires se ressemblent et donnent un aperçu assez similaire de la capacité des hommes à créer l'enfer. La lecture du Gosse donne aussi une autre lumière à Nickel boys, présenté comme un témoignage de la ségrégation raciale. Certes, mais pas exclusivement, hélas. La cruauté, semble t il, n'a pas besoin d'idéologie pour être malfaisante.
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J'ai beaucoup aimé cet émouvant roman qui retrace le difficile parcours de Joseph dans la France de l'entre deux guerres.

Joseph, 7 ans, est un petit titi Parisien qui grandit entre sa mère Colette et sa grand mère paternelle au sein d'un milieu modeste. Une vie simple et de labeur, certes, mais il a tout pour être heureux.
Autant qu'on puisse l'être à cette époque. Son père est mort mais il ne l'a pas connu et sa mère est une belle jeune femme qui aime s'amuser.
Malheureusement, le destin en a décidé autrement
et lorsqu'un grand malheur arrive, c'est tout son monde qui s'écroule.

Joseph va connaître le sort réservé aux orphelins à l'époque, maisons de redressement, placements dans des familles, colonies...

C'était il y a un siècle. Un siècle ce n'est pas beaucoup quand on y pense...Il n'y a pas à remonter bien loin et pourtant, il y a un monde avec la vie d'aujourd'hui.
C'est pour cela que ce roman prend des airs d'incontournable. Parce que non seulement il est émouvant et d'une grande sensibilité, mais il nous rappelle que quoi qu'on en dise, la vie d'aujourd'hui est globalement vraiment plus facile et légère.

Une belle peinture sociale de l'époque et un portrait de "gosse" très attachant, qui véhicule malgré tout un message d'espoir bien réel.







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L'histoire, on la connaît, ou on en a déjà entendu parler, c'est celle des enfants de la République, ces gosses pris en charge par l'état lorsque les parents sont morts ou défaillants, au début du XXe siècle. Des structures quasi carcérales sont créées pour accueillir ces enfants, pupilles de la nation, les élever « à la dure » pour en faire de bons travailleurs dociles. Avec « le Gosse », Véronique Olmi nous fait ici une piqûre de rappel, comme un devoir de mémoire.

Cela prend tout son sens avec cette histoire, celle de Joseph, pauvre orphelin de père puis de mère, qui se retrouve propulsé à 7 ans dans ces prisons pour enfants où règnent la terreur, la cruauté, la pédophilie, l'horreur, la faim, les coups, la brutalité, la bestialité, l'exploitation infantile, la souffrance morale et physique.

Les enfants n'y trouveront qu'abnégation, délitement, soumission, et blessures à jamais infligées à leur corps et à leur coeur. Mais qui se préoccupe de ces enfants, en ce temps-là ?

L'écriture incisive et puissante de Véronique Olmi nous prend aux tripes, l'histoire se déroule, poignante, cruelle, irréversible. On souffre avec Joseph, on se met à espérer pour lui une fin plus heureuse que celle à laquelle il est désormais destiné. La charge émotionnelle est palpable tout le long du roman. Avec beaucoup de détails et une très forte documentation, L'autrice nous relate la condition déshumanisée de ces gosses, des prisons pour enfants, des mauvais traitements dont ils ont été victimes, puis enfin de la prise en considération de tout cela grâce à la dénonciation de ces faits par un journaliste Alexis Danan et des témoignages qu'il a réussi à recueillir. Les établissements ont été depuis démolis ou transformés en centres éducatifs et pédagogiques. Mais qui se rappelle ce qu'il s'y passait il y a un siècle ?
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Joseph a 7 ans, il est né en 1917. C'est un vrai gars de Paris, un Titi. Entre sa mère, Colette, plumassière gaie et jolie, et sa grand-mère, qui entretient le souvenir de ses 3 fils, deux morts à la guerre et le dernier, le père de Joseph, une gueule cassée de la Grande Guerre, mort de la grippe espagnole, sa vie est douce et joyeuse.
Tout change quand la mère puis la grand-mère meurent. La vie de Jospeh plonge en enfer. Pris en charge par l'Assistance, il découvre une vie de labeur, de peur et dépourvue d'amour et de joie. La chute n'en est qu'au début...

Ce roman est très fort. Jospeh est un personnage terriblement attachant, sa vie désespérément éprouvante. Découvrir cette triste réalité des établissements de redressement, ces colonies pénitentiaires, appelées aussi bagnes, m'a beaucoup intéressée même si j'aurais préféré que ça n'existe pas. J'ai aimé aussi lire sur la période du Front Populaire que je connais assez peu finalement. Et évidemment, ce que la musique apporte à Jospeh est un élément promordial du roman !
A lire !
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Le gosse, c'est Joseph (sept ans) qui vit à Paris (près du square Richard Lenoir) avec Colette (sa mère) et une grand-mère paternelle à moitié sénile (elle a perdu ses trois fils à la guerre …) Deux sur le champ de bataille. le troisième (le père de Joseph) à son retour du front, une « gueule cassée », frappée par la ravageuse grippe espagnole … Nous sommes en 1919.

Joseph – hélas – va brutalement connaitre le chagrin et le « déshonneur » à la mort de sa mère, une disparition dramatique que la population « bien-pensante » considère comme honteuse et qui éclabousse le petit orphelin de l'opprobre général … Suivront le placement nourricier en ferme campagnarde, le centre de redressement à la maison de la petite Roquette (pour lui apprendre à fuguer …) et d'autres endroits tout aussi sordides ! Il faudra endurer la souffrance physique et morale. La peur et le manque d'amour seront également au rendez-vous …

Un roman tragique. Belle écriture d'une Véronique Olmi particulièrement bouleversante ! Une intrigue parfois à la limite du supportable ! Les épreuves, que cet enfant de huit ans (qui peine à grandir) va avoir à traverser, seront d'une cruauté sans nom ! Année après année, Joseph touchera le fond pour mieux se relever … Mais il lui faudra affronter bien des épreuves, avant de parvenir à atteindre une forme de résilience … Poignant !
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Joseph a sept ans, il vit à Paris avec sa maman et sa grand-mère mais son monde s'écroule quand il perd sa mère et qu'on lui enlève sa grand- mère.
C'est le destin tragique des pupilles de l'Etat qui sont envoyés en famille nourricière ,prison...
L'histoire se passe après la première guerre mondiale jusqu'en 1936.
J'ai beaucoup aimé la première partie du livre avec se mère et sa grand-mère , leur joie de vivre, son amour pour Augustin, la musique puis le livre devient sombre, plus difficile. Il reçoit des sévices, il devient comme une bête. Heureusement il a la musique et fait la connaissance d'Aimé , un ami qui porte bien son prénom.
Un roman d'émotion mais aussi sur les institutions de l'époque.
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Un livre comme j aime
Les pages se tournent toutes seules
A peine posé j ai eu hâte de reprendre la lecture de ce livre
J ai aimé découvrir l enfance de Joseph bien que celle ci fût très dure.
Un bon livre qui me donne envie de continuer à découvrir Véronique
N hesitez pas c est dur mais pas patho tres réaliste une vraie page d d'histoire autour du front populaire
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Ce livre est une vraie leçon de vie pour nos jeunes d.aujourd'hui!
Il nous décrit la vie d un enfant orphelin, Joseph né en 1919 à Paris,dans une famille simple mais heureuse, à 8 ans il est orphelin et il est placé, puis il aura un long parcours difficile et dur jusqu à ses 17 ans, en passant par le bagne agricole, et toutes les dérives des hommes et de l'encadrement géré par l'etat puisque il en est pupille, j'avais déjà lu bakhita qui m avait époustouflé, le style de Véronique Olmi est léger, facile à lire, nous tient en haleine à la fin de chaque chapitre, j'ai beaucoup aimé cette sensibilité malgré cette histoire poignante mais bien réelle et certainement non isolée à cette époque, que d'évolutions en un siècle!
Mon grand père travaillait comme maçon sur les toits a 8 ans et n' était pas orphelin !
Ne vous plaignez plus, lisez et vous apprécierez la vie!
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J'ai découvert la plume de Véronique Olmi en 2017, avec son sublime roman Bakhita et depuis, je ne rate pas ses rdv littéraires. le Gosse est le dernier roman de l'autrice, sorti cette année chez Albin Michel.

Joseph est né en 1919, à Paris et vit dans les quartiers pauvres de la Bastille avec sa mère et sa grand-mère. Mais lorsque sa mère meurt alors qu'il n'a que 7 ans, Joseph est placé à l'Assistance Publique et sera baladé entre les familles d'accueil en Normandie, la prison pour enfants à Paris et la colonie pénitentiaire de Mettray. Son amour pour la musique le sauvera-t-il ?

Avec le Gosse, je ne m'attendais pas à une telle lecture, aussi forte et puissante ! Je m'attendais juste à suivre les aventures d'un gamin à Paris, avec sa famille et non le récit d'un orphelin du début du XXe siècle, balloté de droite à gauche dans des endroits tout aussi horrible les uns que les autres !

C'est un récit édifiant et terrible sur ces orphelins, la prison pour enfant et le bagne, appelé colonie pénitencière ; le récit de nombreux enfants pendant des décennies. Encore une fois, j'ai été bluffé par le récit proposé par Véronique Olmi, qui me rappelle Bakhita. Elle nous propose une histoire violente et teintée de réalisme, une traversée de la France d'entre deux guerres, pauvre et difficile.

un texte sublime et puissant.
Lien : https://mathildelitteraire.b..
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