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EAN : 9782020231589
513 pages
Seuil (21/08/2008)
3.92/5   6 notes
Résumé :

En grec, zeugma signifie le " pont " et le " lien ". Le zeugma est une figure littéraire où s'exprime un lien insolite, incongru, riche de sens, entre des mots, des locutions, des phrases...

Une figure littéraire qui donne à rêver, à sourire et à voyager... Zeugma, c'est aussi le nom d'une ville engloutie sous les eaux, qui exista un jour sur le bord de l'Euphrate.

Ville imposante, pour laquelle se battent aujourd'hui l'hi... >Voir plus
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce que la littérature, si ce n'est un ensemble infini de combinaisons, de lettres, de mots, de phrases, de langues, de situations, de personnages, de paysages, de dialogues, de sentiments, de beautés, de malheurs, de bonheurs, de variations imaginatives de l'ego, tout un laboratoire où l'homme peut apprendre à se questionner, s'étonner, se connaître et connaître les autres, se faire et se défaire, à découvrir et à partager, et à s'inventer infiniment dans de nouvelles formes d'existence, à redonner au monde la chance de l'Ouvert ?
(...) Je parle de cette littérature (...) qui est une façon toute particulière de voir le monde et les textes, de sentir en eux, en chaque mot, en chaque lettre, en chaque silence, des oiseaux aux ailes repliées en attente de souffle pour prendre leur envol et porter ainsi le lecteur au-delà de lui-même (selon la formule de Levinas).
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Ce même texte du Talmud, quelques pages plus tôt, évoque les signes de l'aube : « C'est le moment où l'enfant commence à téter les seins de sa mère ou, autre possibilité, le moment où la femme commence à raconter à [avec] son mari. » Il n'est pas dit « le moment où elle commence à parler », mais à « raconter » (mesapérèt im baala).

J'en trouve le commentaire dans le texte de Quignard, à la page 300 de Vie secrète²: «[...] la volupté sexuelle de la couche partagée est conjointe dans le texte homérique à la jouissance elle-même partagée des "mythes" réciproques chuchotés dans le noir. » La nuit partagée ouvre à une fragilité et à une confiance qui font qu'« aimer, c'est pouvoir penser tout haut avec un autre être humain ».

Cette confiance permet de confier sa parole à un autre d'en fiancer ses mots. Puis de s'y fier. Savoir que l'intime sera gardé. De cela être fier. Voilà que les mots commencent à vivre d'eux-mêmes, à s'associer librement, ici avec justesse, pour rappeler que « l'association libre la plus libre provoque l'union la plus audacieuse ».
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Ainsi Dieu n'est qu'une hypothèse, car si l'on pouvait prouver l'existence de Dieu, on le saurait depuis longtemps! Et si l’on pouvait prouver son inexistence, on le saurait aussi depuis longtemps! Dieu n'est pas à affirmer ni à infirmer, car celui qui dit que Dieu existe avec certitude s’enferme dans une idéologie, et celui qui dit que Dieu n'existe pas s'enferme dans une autre idéologie. Dieu est un «peut-être », une ouverture de l'esprit. Mais ce « peut-être » peut aussi être entendu en français comme « peut être ». C'est-à-dire que son être n'est pas de l'ordre l'affirmation, mais d'un pouvoir être. Entre « être « et « peut être » se déploie toute l'aventure du doute!
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J'ai compris en écrivant ces textes que le zeugma n'était pas seulement syntaxique, mais qu'il était une réflexion générale sur tout ce qui fait lien et pont. Que toute perception, que tout objet, sujet, pensée étaient pris dans un réseau complexe de liens, de marges, de chemins, d'invisible, de compléments, d'événements qu'il faut à chaque fois prendre en compte pour approcher le monde, l'ouvrir et ne pas l'enfermer dans le définitif d'un destin et redonner à la vie sa dimension d'aventure.
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Voilà le sens de la sainteté ! Ne pas être enfermé, ne pas se laisser enfermer. Alors a lieu la révélation du nom de Dieu. Non pas révélation d'un être qui « est », mais érique, d'un être en devenir, « Je serai ce que je serai et non texte comme traduisent toutes les bibles à partir de la version connus de la Septante: « Je suis Celui qui suis »>, monstruosité grammaticale et théologique, car le verbe « être » n'existe pas en hébreu au présent de l'indicatif!

La révélation, c'est le miracle, c'est cette capacité sortir du chemin et de poser la question, de dire:
« pour- quoi/madoua », magnifique mot de l'hébreu dont l'une anagrammes est omèd, qui veut dire « se tenir debout ».
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« […] Chestov (1866-1938) de son côté, tout le long d'une oeuvre à l'admirable monotonie, tendu sans cesse vers les mêmes vérités, démontre sans trêve que le système le plus serré, le rationalisme le plus universel finit toujours par buter sur l'irrationnel de la pensée humaine. Aucune des évidences ironiques, des contradictions dérisoires qui déprécient la raison ne lui échappe. Une seule chose l'intéresse et c'est l'exception, qu'elle soit de l'histoire du coeur ou de l'esprit. […] il dépiste, éclaire et magnifie la révolte humaine contre l'irrémédiable. Il refuse ses raisons à la raison et ne commence à diriger ses pas avec quelque décision qu'au milieu de ce désert sans couleurs où toutes les certitudes sont devenues pierres. […] »  […] pour Chestov l'acceptation de l'absurde est contemporaine de l'absurde lui-même. le constater, c'est l'accepter et tout l'effort logique de sa pensée est de le mettre à jour pour faire jaillir du même coup l'espoir immense qu'il entraîne. […] » (Albert Camus, le mythe de Sisyphe, Editions Gallimard, 1985)
« […] On trouve ainsi dans sa [Emil Cioran] correspondance : « Léon Chestov m'a rendu un service considérable : il m'a délivré de l'idolâtrie de la “philosophie”. Je devrais ajouter : de toutes les idolâtries. » (Lettre du 2 avril 1989 à Mme Alice L., in Les cahiers de l'Herne, Emil Cioran, Champs classiques, Éditions Flammartion, 2015)
« Les philosophes aspirent à expliquer le monde, de façon à ce que tout devienne clair et transparent et que la vie ne recèle plus rien (ou le moins possible) de problématique, de mystérieux. Ne faudrait-il pas au contraire s'attacher à montrer que cela même qui paraît aux hommes clair et compréhensible est étrange, énigmatique et mystérieux ? Ne faudrait-il pas s'efforcer de se délivrer et de délivrer les autres du pouvoir des concepts dont la netteté tue le mystère ? Les sources de l'être sont en effet dans ce qui est caché et non dans ce qui est découvert. » (Léon Chestov, Athènes et Jérusalem, in Marc-Alain Ouaknin, Les Mystères de la kabbale, Assouline, 2003)
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Référence bibliographique : Léon Chestov, Les grandes veilles, préface : 10 aphorismes, traduction anonyme, texte établi par la Bibliothèque russe et slave, 2012.
https://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Chestov%20-%2010%20aphorismes.htm
Image d'illustration : https://www.amazon.com/Le%CC%81on-Chestov-philosophe-Cultures-socie%CC%81te%CC%81s/dp/2720403229
Bande sonore originale : The OO-Ray - The Warm Before The Storm The Warm Before the Storm by The OO-Ray is licensed under an Attribution-NonCommercial 3.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/The_OO-Ray/The_Force_of_Water/The_OO-Ray_-_The_Force_of_Water_-_05_The_Warm_Before_the_Storm
#LéonChestov #LesGrandesVeilles #PhilosophieRusse
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