AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Roger (Illustrateur)
EAN : 9782505085645
112 pages
Dargaud (05/04/2024)
3.85/5   26 notes
Résumé :
Remontez jusqu'à l'ère lointaine du Déluge, celle qu'évoquent à demi-mots tous les textes anciens de l'humanité... En ces temps de famine, Sans-Voix, un jeune singe orphelin, cherche à prouver sa valeur à son clan d'adoption en chassant le « longue-gueule », un vieil alligator blessé et vicieux. Manger ou être mangé : le cycle immuable de la nature. Mais en osant s'aventurer au coeur des terres interdites, celles des humains, Sans-Voix sera confronté au plus cruel d... >Voir plus
Que lire après Le Dieu-FauveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ces derniers mois, le rayon BD voit affluer des oeuvres d'une belle et grande noirceur. Il y eu Quelque Chose de Froid, qui ressuscitait le souvenir du film noir, puis le monumental La Route de Manu Larcenet, sur lequel tout a déjà été dit et écrit, par moi et par d'autres. Là, l'auteur Fabien Vehlmann (la série Seuls) et le dessinateur Roger viennent glisser une nouvelle pièce dans la machine à broyer du noir avec le Dieu-Fauve.

De manière allégorique, et très indirectement, ce que Vehlmann et Roger décrive dans cette bande dessinée est un cercle ; leur récit s'ouvre et se ferme ainsi sur l'histoire de ce singe blanc qui fut violemment arraché à sa vie sauvage après avoir assisté au massacre de sa meute par une tribut probablement d'origine africaine. N'ayant depuis connu que la brutalité des combats et de la captivité, ce primate va profiter d'une libération inopinée pour retourner sa rage contre ses oppresseurs. Entre ces deux points, se déploie un récit choral au cours duquel les auteurs nous font glisser d'un point de vue vers un autre ; un aède, une assassin et une jeune esclave. « Chacun a ses propres raisons d'être violent, et ça pose une vraie question de fond qui renvoie, quelque part, à l'actualité en Ukraine ou au Proche-Orient : y a-t-il des violences justifiables ? Et : un monde sans violence est-il possible ? J'ai tendance, pour ma part, à dire que non. » déclare Fabien Vehlmann dans le journal L'Avenir. La violence appelant la violence, chacun de ces arcs narratifs, on le devine aisément, connaîtra donc une fin tragique.

A travers cette fable, Vehlmann parle évidemment de la violence des Hommes, mais aussi et surtout du bruit et de la fureur dans lesquels les civilisations s'éteignent. le trait de Roger, vif et acéré, rend ce sous-texte plus incisif encore. le Dieu-Fauve apparaît dès lors comme une oeuvre dynamique, riche, pertinente et poétique. Il n'y a pas une vérité à y chercher, mais plusieurs, selon le point de vue adopté. En cela, Vehlmann et Roger réclament de leurs lecteurs un minimum d'empathie pour leurs personnages – chose qu'ils parviennent à obtenir.
L'unique reproche que l'on pourrait leur adresser réside dans les chapitres consacrés au singe blanc ; l'apport du texte pour ce personnage empêche selon moi de profiter pleinement de la capacité du dessin à produire du récit et de l'émotion. Un défaut qui reste mineur face à la qualité de l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          10
Que reste-t-il après la fin ? Les arbres sont morts. il ne reste ni gibier, ni fruits. le clan doit partir pour de nouvelles terres, c'est Nouvelle-mère qui l'a décidé. le jeune Sans-voix est prêt à la suivre partout et à la défendre s'il le faut. Il est déjà fort, il le sait, il le sent et il veut montrer son pouvoir au reste du clan.
Après "La cuisine des ogres" (en mars chez Rue de Sèvres) le scénariste Fabien Vehlmann nous livre encore un scénario d'une inventivité rare. En partant de l'histoire de Sans-voix, un jeune singe blanc, il déroule dans une construction chorale (chaque chapître un point de vue) un récit heroic-fantasy de fin de civilisation, noir et violent. 
C'est à l'artiste espagnol Roger que revient la mission de mettre en images cet univers créé de toutes pièces. Des animaux, quelques humains survivants après le déluge, parmi eux des esclaves en quête de liberté... le dessinateur de "Jazz Maynard" fait merveille et parvient à incarner toutes les violences qui constituent la problématique centrale de l'album.
"Le dieu-fauve" est un album difficile à raconter... Il faut se plonger dedans sans trop savoir à quoi s'attendre. Tout en respectant quelques codes du récit de fin du monde. Fabien Vehlmann parvient à surprendre le lecteur à chaque chapître. Une étonnante réussite !
Commenter  J’apprécie          120
"Rappelez-vous qu'au regard des Dieux, la fin d'une civilisation n'a pas plus d'importance que la mort d'une libellule".

C'est un récit puissant, violent, sanglant. Une histoire de traque, de force et de survie.

Le singe Sans-Voix est privé de sa liberté par des humains. Arraché aux siens dans la plus grande des violences, il va être dressé au combat par sa cruelle maîtresse.

Une vague immense va causer des dommages sans précédent. Les peuples sont désorganisés, les clans décimés... la terrible guerre pour le pouvoir est lancée.

Impossible que cette histoire laisse le lecteur indifférent ! Un vent d'émotions nous submerge et ne nous lâche pas. Les dessins soignés et précis participent à l'immersion et à notre sentiment de désespoir.

Chaque chapitre va suivre son personnage, ce qui est agréable mais a aussi tendance à perdre le lecteur durant quelques planches.

Ce récit noir mais extrêmement bien construit est percutant ! Il prouve à quel point l'homme peut se montrer cruel...
Commenter  J’apprécie          10
● Les auteurs, l'album (112 pages, 2024) :
On avait déjà apprécié Roger le dessinateur espagnol : c'était un polar, Jazz Maynard, assez violent, au dessin très moderne.
Des caractéristiques que l'on retrouve dans cet album le Dieu-Fauve avec un scénario de Fabien Vehlmann.

● On aime :
❤️ On apprécie le dessin très moderne (habituellement on n'est pas trop fan) rehaussé d'une mise en page très dynamique, presque agressive, et tout cela convient parfaitement à cette histoire.
❤️ On aime bien le scénario de Vehlmann qui nous plonge dans des temps inconnus où quelques clans survivent sur Terre avant qu'un cataclysme ne vienne rebattre les cartes.
Le montage est assez original en plusieurs chapitres : chacun d'eux se focalise sur l'un des personnages de l'histoire pour une conclusion assez inattendue, avant le chapitre suivant.
Chaque partie nous dévoile un peu plus des dessous cachés de l'intrigue et remet en cause les apparences des volets précédents.
❤️ de cet album exsudent violence et chagrin. le chagrin des soumis qui attendent que sonne l'heure de leur vengeance, quand la violence sera la leur et non plus seulement celle de leurs maîtres.

● L'intrigue :
Dans des temps inconnus, quelques clans survivent sur Terre avant qu'un cataclysme ne vienne rebattre les cartes et bouleverser les hiérarchies établies jusqu'ici entre maîtres et esclaves.
Dans ce monde, il est d'usage de dresser des singes pour en faire de redoutables combattants.
Pour celles et ceux qui aiment les singes.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          40
Une histoire avec une belle profondeur mais pour moi il manque un peu de fluidité... le choix de séquencer par chapitre/portrait mets beaucoup de distance entre l'histoire et le lecteur... nous passons du "Je" à "il" et puis l'inverse sans toujours comprendre qui s'exprime ou pense.
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (4)
Culturebox
24 avril 2024
Le Dieu-Fauve, une fable cruelle et implacable, pour ados et adultes, qui suscite la réflexion sans abandonner l’émotion.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDGest
18 avril 2024
Sombre et cruel, Le Dieu-fauve est une fable où la violence des Hommes et des animaux trouve son écho dans celle du monde où ils évoluent. Un voyage déstabilisant et prenant qui ne laissera pas indifférent.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
18 avril 2024
Une fresque sauvage, poétique et captivante, remarquablement mise en images et en couleurs par l'artiste barcelonais Roger Ibáñez Ugena.
Lire la critique sur le site : BDZoom
LigneClaire
08 avril 2024
Fabien Vehlmann excelle. Le Dieu-Fauve est la menace qui plane et va déstabiliser les restes d’autorité et de cohésion des humains. De la tristesse, et quelle fin au bout du chemin ? On est à la fois bouleversé et bousculé. Un album puissant.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La coutume affirme en effet que parmi ces prédateurs se cache parfois un Dieu-Fauve : l'incarnation sur Terre du seigneur de la violence.
La coqueluche des arènes apportant à son propriétaire honneur, gloire et fortune. Parfois même un retour en grâce au sein de l'Empire.
Commenter  J’apprécie          20
Je l'ai dressé à devenir une arme divine, Altesse.
Et il m'a fallu pour cela faire grandir en lui une colère et une souffrance qu'il vous serait difficile d'imaginer...
Commenter  J’apprécie          10
L’élève qui dépasse le maître... Voilà qui est dans l’ordre des choses. C’est une bonne mort.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Fabien Vehlmann (80) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabien Vehlmann
P'tit CaB Le Dieu Fauve
autres livres classés : délugeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Spirou et Fantasio - Le Groom de Sniper Alley

Dans quel pays se déroule ce tome ?

Anwasa
Ostawa
Wasana
Aswana

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Spirou et Fantasio, tome 54 : Le groom de Sniper Alley de Fabien VehlmannCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..