Tom Joseph, un indien stehemish, a quitté sa terre natale pour entrer à l'université sous le chaud soleil de Californie, mais la mort de son oncle l'oblige à revenir à Forks, dans l'état de Washington. Un retour au bercail qui n'est pas au goût de tous et qui va raviver des plaies au sein de la communauté. Entre Karen, l'ex petite amie abandonnée qui a refait sa vie, les bûcherons de cru jaloux de l'opportunité qui a été offerte au jeune homme de poursuivre ses études et ce qui lui reste de famille, Tom se retrouve tirailler entre son désir de rester et de renouer avec la terre et la culture de ses ancêtres et la réalité économique qui modifie profondément la région.
Ode à la nature, aux arbres, aux oiseaux et aux montagnes, «
Le Chant du loup » adopte le rythme des éléments, alternant le tapage musical de la pluie, l'engourdissement de l'humidité et du froid, la lenteur de la rivière qui coule et de la traque en forêt avec la brutalité du travail des bûcherons et la violence des hommes entre eux.
En décrivant en détails cette terre ancestrale indienne,
Louis Owens lui donne la place de personnage principal, reléguant parfois Tom Joseph au second plan, et par la force de son évocation, il amène le lecteur à franchir les portes de l'imaginaire indien et brouille les frontières : où s'arrête la réalité et où commence le rêve ?
Ce roman porte en lui les thèmes d'un roman « écologique », mais pas que. Certes il y a une part de mélancolie dans les propos de l'auteur devant la disparition des traditions, d'un savoir ancestral et d'un lien avec l'environnement qui se perd. Mais il y a aussi le constat que les choses changent, doivent changer et qu'il faut savoir s'adapter et évoluer.
L'ensemble donne un très beau texte et une jolie lecture, apaisante et contemplative, loin d'être larmoyante.