Vieille bruyère et bas de soie, Tome 3 : Le cercueil des souvenirs

Troisième et dernier tome de la série vieilles bruyères et bas de soie, le cercueil des souvenirs n'est pas vraiment une enquête mais la compilation de deux histoires différentes.
Présents ensemble à un enterrement, dont on ne connaîtra l'identité du mort qu'à la dernière page (enfin à l'avant dernière pour être précis), Sir Dravott et l'inspecteur Webster se remémorent les souvenirs de leur première rencontre avec certains personnages clés.
Sir Dravott, se remémore de son passé dans l'Inde du début du XXe siècle avec une intrigue mélangeant les traditions britanniques de l'Inde coloniale, la situation des Indiens et leurs propres croyances hindouistes. C'est plaisant à lire, c'est rythmé et on apprend comment Lord Dravott rencontre Miss McMillan.
Dans la deuxième histoire, l'incompétent et bête inspecteur Webster se souvient de comment est arrivé l'inspecteur Arbuckle dans le service et comment de chef, Webster est devenu le subordonné de ce nouvel arrivant. Un intrigue encore une fois pleine d'action, de rebondissement et de courses poursuites.
Ici, c'est l'ambiance des années 1920, à Londres et de la campagne anglaise qui est mis en avant et c'est aussi très réussie et très plaisant à lire.
Les deux intrigues sont beaucoup moins sous l'influence d'Agatha Christie ou de Conan Doyle, mais plutôt De Rudyard Kipling pour le première et toujours de John Buchan pour la seconde. Des meurtres, des complots mais surtout deux ambiances et de l'action. Deux récits très réussis qui font regretter qu'Étienne Willem n'ait pas continué cette série. Mais on lui pardonnera quand on connaît la qualité de ce qu'il fera par la suite.
Les dessins de l'artiste sont toujours dans cette veine semi réaliste un peu cartoonesque pour les personnages. Les décors, les monuments, les voitures de l'époque sont superbes et apportent une touche so british y compris dans l'Inde coloniale plus fantasmée des récits de Kipling que réaliste.
Une belle série à redécouvrir donc et qui existe aussi en version intégrale.

Un étrange tome 3 pour une série qui s'annonçait bien avec les deux premiers tomes présentant une intrigue complexe d'espionnage sur fond de nazisme. Ici, on démarre dans une église. On enterre quelqu'un. C'est le prétexte pour que diverses personnes présentes se remémorent des événements de leur passé, en rapport avec le défunt.

On commence par Sir Dravott qui se rappelle dans quelles conditions il a rencontré celle que les lecteurs connaissent sous le nom de Miss Mac Millan, Indra. L'histoire occupe la moitié du tome et rappelle le Tombeau Hindou de Fritz Lang par bien des aspects. On est en Inde, sur fond de légende et de malédiction. C'est vif, rapide, sans temps mort. Etienne Willem maîtrise bien le sujet, les références abondent, c'est emballant à défaut d'être pleinement original.

Ensuite c'est l'inspecteur Webster, l'âme damnée d'Arbuckle, qui évoque son passé. L'épisode raconte une hisoitre assez usuelle de trafic de fonds et d'usurpation d'identité. C'est un peu brouillon avec des rouages qui font appel à diverses autres intrigues et qui laissent entrevoir une suite... qui ne viendra sans doute jamais. Dommage.

La BD est en grand format, et avec plus de planches. C'est bien. Visiblement, Etienne Willem ne comptait pas vraiment donner de suite aux deux premiers tomes, et s'est laissé aller par la suite à de petits récits one-shot, compilés ici. Par contre, la mise en couleur et le papier glacé donnent un rendu assez peu intéressant. Le jeu des ombrages dans la mise en couleur n'est pas vraiment idéal. Cela donne un aspect factice à l'ensemble. Le résultat est donc plutôt décevant même si je trouve que dans le genre BD aventure, les bas de soie sont assez affriolants et la vieille bruyère rassurante.