[Extrait de l'article "TUGPÉUA #22"]
Parlons de ma folle jeunesse avec l'émérite professeur Stéphane Pouille : il fut un temps où, dans ma folle candeur, je me sentis embarrassé de jouer Berlusconi en peignoir et réduisais ainsi son espoir de faire jouer Gênes 01 au théâtre du lycée à l'état de spermatozoïde de fourmi. Quelques années plus tard, je finis par retrouver la pièce en ligne via ce lien. Qui de mon âge parmi vous, honnêtement, se souvient des émeutes qui ont été perpétrées lors du premier G8, l'assemblée des dirigeants des pays les plus puissants du monde ? Paravidino sait que tout ça va tomber dans l'oubli et il est en colère. Et c'est comme ça qu'il accouche de cette pièce cinglante.
Gênes 01 est un monologue scandé par un choeur durant approximativement une heure, décri(v)ant le mondialisme avec lyrisme, cynisme et humour. Presque tous les défauts qu'on pourrait craindre y sont : on est dans le délire de quelqu'un d'à peu près aussi gaucho que moi, simplifiant et condamnant sans appel le capitalisme (un moindre mal pour moi, mais qui ne conviendra pas à tout le monde) ; les répétitions de style deviennent parfois assommantes et on a souvent moins l'impression d'être face à une pièce qu'à un tract politique. Mais si vous arrivez à passer outre ces défauts, vous avez là une pièce remarquablement documentée, dénonçant des attitudes politiques et policières plus que louches, avec quelques touches de sarcasme acide qui font la joie de votre serviteur. Pièce amère, noire et cynique sur un ultralibéralisme dénué de sens, Gênes 01 est une de ces pièces dont on se demande pourquoi elles ne sont pas davantage connues. Ou pourquoi tous les exemplaires n'en ont pas disparu dans des circonstances mystérieuses.
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