AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782352842224
122 pages
Editions du Jasmin (27/02/2018)
4.31/5   8 notes
Résumé :
Que faire lorsque la vie nous met à l’épreuve ?
Quand Arnaud, pianiste prodige et écrivain à ses heures perdues, croise le chemin d’une jeune voisine déboussolée, il se fait la promesse de lui redonner goût à la vie. Par le biais de récits qu’il écrit pour elle et de sa passion pour la musique, Arnaud surmonte lui aussi ses traumatismes et explore ceux de ses personnages : un jeune architecte qui n’a plus que trois mois à vivre, une femme d’affaire redo... >Voir plus
Que lire après Au gré du tempsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Au gré du temps

Au gré du temps, Parola, éditions du Jasmin, 2018, 122 pages, 15 €.

Au gré du temps commence en Normandie par un froid à pierre fendre. Tel un peintre impressionniste, le narrateur nous livre par touches successives une histoire qu'il veut être un fait réel. On rencontre ainsi les Sorensen, des Danois dont le fils unique, Yohann, s'est établi avec Julie, une Française originaire de cette région. On ne saura pas grand-chose de la belle-fille, élevée par les Morel, le pasteur du village et sa femme qui l'ont découverte bébé déposé au seuil de leur porte. On se croit au début de ce roman dans le Dîner de Babette, de Karen Blixen, mais le roman bascule vite dans le drame.
Croyant profiter de la présence de ses deux parents, Yohann le journaliste part avec sa femme en mission, mais le couple disparaît pour toujours dans la région de la Mer Rouge. Les Sorensen qui étaient là uniquement pour fêter l'anniversaire de leur petite fille de neuf ans se voient obligés de rester. Loin du royaume du Danemark, ils veillent sur ce qu'ils ont le plus cher au monde jusqu'à leur mort. Après leur disparition, on perd toute trace de la petite-fille dont on ignore le nom.
Faisant un saut dans le temps et l'espace, le narrateur reprend son écriture vingt ans après plaçant l'action désormais dans un quartier parisien. Il n'est plus question des Sorensen, mais d'Arnaud Lecomte, un vrai virtuose : « C'était un homme qui jouait du piano, et sa musique était magique » et un écrivain « à ses heures perdues ». Vivant seul après un drame familial, le jeune homme commence à recevoir des billets non signés, des billets qui disent tout le bien du monde de sa façon de jouer. de qui peuvent-ils venir ? Il ne met pas beaucoup de temps à démasquer la locataire du deuxième étage.
« de toutes ses voisines, elle était la plus jeune, la plus joie aussi. Avec son allure fine qui lui donnait un air juvénile, elle semblait être dans sa petite trentaine. A croire que le temps avait sciemment choisi de l'oublier, lui laissant ce regard qui la caractérisait si bien, ce regard d'enfant qui ne voulait pas grandir, ténébreux et boudeur. »
En grimpant au deuxième étage, Arnaud trouve la porte ouverte. Il ne le sait pas, mais en franchissant le seuil, il devient Orphée qui descend dans le monde des morts pour y arracher son Eurydice. S'étant préparée à cette rencontre, la voisine « était dans une détresse profonde », « une âme blessée, une âme qui cherchait une lueur d'espoir à laquelle s'accrocher ». Pour la sauver, Arnaud associe son talent de musicien à celui de cordon bleu et d'écrivain, le tout saupoudré d'une bonne dose d'humanisme. Si Shéhérazade sauve sa tête pendant mille et une nuits grâce à la magie du verbe, Arnaud préserve d'une mort quasi certaine la voisine en lui jouant du piano. Puis, il lui laisse à chaque visite une nouvelle « aux couleurs universelles » espérant ainsi l'inciter à cesser de se fuir. Comme par magie, la protégée d'Arnaud s'y retrouve facilement et la thérapie fonctionne.
« Elle retrouva sa lucidité et le courage de tout se dire sans voile. Pour la première fois de sa vie, elle décida d'affronter, un à un, tous ses démons. Elle admit qu'elle était rongée par la rage, qu'elle cultivait la haine, qu'elle entretenait sciemment toutes ces facettes négatives pour précipiter son anéantissement. »
Au gré du temps finit comme un conte de fée. On ne sait pas si Arnaud Lecomte et son Eurydice auront plein d'enfants, mais ils se mettent au piano et à font « chanter le coeur ». La bien-aimée d'Arnaud n'est pas définitivement happée par son séjour au royaume des morts et veut tourner la page de son passé marqué par une horrible blessure. Reste à découvrir la nature de cette blessure et le lien entre le drame des Sorensen du début et la grande histoire d'amour de la fin.
Au gré du temps est tendre comme un pain de mie, doux comme une cuillerée de miel. Puisqu'il commence en Normandie, disons qu'il s'agit d'un roman agréable qu'on avale comme une gorgée de cidre dans un moment de grande soif.


Commenter  J’apprécie          40
Eblouissant, pur, grandiose, « Au gré du temps » de Parola est un hymne à la beauté. Celle qui sait où se trouve le palpitant pour boire à sa source neuve, ce mot empreint du juste. Ici, fusionne l'art d'un génie évident, des syllabes nées depuis des millénaires, des histoires qui vont naître. Pas tout de suite. Laisser encore de la place aux dires de ce verbe haut, placé aux cimes d'un paroxysme littéraire. Rester sur le seuil accueillant de ces émotions rais de lumière qui ont ressourcé le lecteur dans la plus généreuse des apogées. Entrouvrir les pages à l'orée de ces forces renouvelées. le lecteur est prêt. Il ne lit pas. Il vient de renaître par cette essence puissante, cousue d'un alphabet de maître. Il prend ces récits au gré du temps qui semble la parabole de l'intériorité. Et là, chante en murmure doux ce que le regard altruiste, le coeur enchanteur et magnanime délivrent de rencontres qui seront la gloire nouvelle de ces pages nobles. Ces morceaux de vie sont du linge frais claquant au vent de l'espérance. Des petits cailloux semés en quête du recevoir. Des regards qui ont compris d'où venait cet écho formidable d'une fraternité annoncée. le lecteur sait qu'il lit du grand. Il reçoit cet héritage, porteur d'eau puisé du puits de l'intime. Les protagonistes de ces récits sont nos hôtes, nos amis, notre double. La solitude, la détresse, les aléas de la vie sont abolis par cette volonté hédoniste d'attention et d'entraide. Il faudra octroyer cet élan vers l'autre. Entrouvrir le trésor des vertus théologales. Découvrir l'or fin de sa poudre de trop et comprendre que son prochain est une cascade d'humanisme. Et là, tout est merveille ! le lecteur peut pleurer, la mer pudique s'est retirée, frémissante de concorde. Ces récits sont magnifiques, une chance, une ligne d'horizon avérée et donnante. Apprendre à lire Antara. Dépasser la timidité d'une rencontre avec Arnaud. Etreindre Irène Watts en lianes tendres et reconnaissantes. « Au gré du temps » de Parola est un récit si courtois, si sincère, si profond que le lecteur voudrait cet infini délivré en souffle de vie pour toujours. Dire à Parola, merci. Que la vie soit la vôtre. Majeur, poétique, cet écrin est un baume au coeur, un sauveur. Publié par Les Editions du Jasmin , ce bijou est culte et incontournable, boussole des destinées.
Commenter  J’apprécie          31
Camille vit recluse chez elle, traumatisée par un drame elle s'est enfermée dans une profonde solitude et ne croit plus en rien. Elle se laisse sombrer petit à petit. Les seuls moment où elle ressent de nouveau des émotions c'est lorsque s'échappe d'une fenêtre une douce mélodie qui semble la sortir de sa torpeur. Chaque jour la musique se fait entendre et Camille a l'impression de revivre. Ne sachant pas qui est l'interprète de ces symphonies merveilleuses, elle décide de communiquer avec le mystérieux virtuose par l'intermédiaire de petits mots jetés par la fenêtre comme on jetterait une bouteille à la mer.
Pour Arnaud le destinataire de ses missives il s'agit bien là d'un appel au secours.
Il décide de continuer à jouer du piano pour cette énigmatique voisine et de mettre dans ses interprétations tous les sentiments qu'il peut. Jour après jour ils s'apprivoisent et la méfiance se dissipe. En plus de jouer pour Camille, Arnaud lui écrit également des histoires dont les personnages sont eux aussi malmenés par la vie mais tôt ou tard finissent par voir la lumière au bout du tunnel.

Ce roman est écrit avec une sensibilité à fleur de peau. L'histoire d'Arnaud et de Camille est dépeinte avec beaucoup de pudeur et de justesse dans la description de leurs sentiments aussi fort et douloureux soient-ils. Il y a une certaine douceur et luminosité qui se dégage de leur relation. Les histoires écrites par Arnaud pour Camille contribuent à la bienveillance qui se dégage de ce roman même si certaines sont un peu longues et nous détournent de l'histoire principale.

Ce roman nous rappelle que peu importe les difficultés rencontrées il faut continuer d'avancer car la vie nous réserve des lendemains meilleurs.
Lien : https://leslecturesdenelly.c..
Commenter  J’apprécie          51
Quand Arnaud, pianiste prodige et écrivain à ses heures perdues, croise le chemin d'une jeune voisine déboussolée, il se fait la promesse de lui redonner goût à la vie. Par le biais de récits qu'il écrit pour elle et de sa passion pour la musique, Arnaud surmonte lui aussi ses traumatismes et explore ceux de ses personnages : un jeune architecte qui n'a plus que trois mois à vivre, une femme d'affaire redoutable prête à tout pour sauver sa petite fille…

En découvrant ces tranches de vie, ce sont nos peurs les plus intimes qui se révèlent sous nos yeux. Des récits poignants qui s'entremêlent, pour mieux revenir à l'essentiel : le caractère précieux de la vie, l'amour et la bienveillance envers l'autre.fierais ce livre de nouvelles en roman.

Nous sommes au côté d'Arnaud, musicien et auteur. Pour lui, faire vibrer ses doigts sur un piano est libérateur de ses émotions,il ne se passe pas une journée sans qu'il ne joue. Pas une fois, il aurait pensé que les émotions qu'il ressent sont aussi ceux partagé par sa voisine discrète du deuxième étage, Léa. Une jeune femme qui n'a plus goût à la vie,attendant seule dans son appartement le moment ou tout ce finira…

Mais les notes qu'elle entend lui redonne durant ces courts instants, le goût de vivre, si bien qu'elle sortira de son mutisme et sa dépression en quémandant à Arnaud de continuer sa musique.

Emu par cette femme qu'il n'avait pas côtoyé avant ces instants, il jouera chaque jour pour elle et apprendra à les connaitre. C'est donc naturellement qu'un rendez-vous a lieu une fois par jour chez Léa, un moment calme ou Arnaud s'occupe d'elle en lui offrant un repas, une fleur ou un bouquet pour rechauffer son coeur et une nouvelle pour la faire voyager et nous permettre de voyager en même temps. le temps passe et les rendez-vous son quotidien, Léa apprend à s'ouvrir, jusqu'ou ira-t-elle ?

Un roman que j'ai trouvé magnifiquement troublant. Nous sommes plongés dans plusieurs univers réunis en un seul, j'ai beaucoup aimé cette façon dont l'auteur nous envoie dans des histoires différentes. Mais toutes ont ce point commun, l'amour ! Et je peux vous certifier que nous même, lecteurs, avons le coeur qui se gonfle à chaque page qui se tourne.
Lien : https://nostralectio.blogspo..
Commenter  J’apprécie          31
Au gré du temps est un roman singulier, autant par le style de l'auteur que par sa structure, brodée à partir de chapitres qui ressemblent à des nouvelles autonomes mais qui s'imbriquent tous dans la même histoire dont on réalise le dénouement à la fin du livre. Un roman passionnant, poignant et délicieux qui nous fait réfléchir sur nos comportements face à l'adversité. le joyau de cette oeuvre est le grand Amour, au fil duquel se tissent toutes les histoires qui jalonnent cette oeuvre, au vocabulaire ciselé, façonnée de main de maître. En dépit des sujets douloureux qu'il traite, l'auteur fait preuve d'une ingéniosité singulière pour nous faire parvenir les joies indéfectibles du roi Amour, essence suprême dont il fait le noyau central de son travail.
Au gré du temps est un hymne à la vie, une vie aux couleurs de tous les arts sublimés dans ce livre qui se lit d'un trait, tant il nous devient difficile de nous séparer de ses personnages, autant de reflets qui représentent la vérité de nos tréfonds. Un livre à lire et à partager...Un livre qui marque...Un livre qui nous rencontre...De la belle littérature au service de sujets universels...A recommander absolument
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Débarrassé du premier étage, il sauta directement au dernier, par commodité, car Leila n'y venait plus depuis plusieurs mois. Elle était dans la quarantaine aussi. Elle vivait seule, mais provoquait le destin et ne restait pas passsive. On l'entendait parfois, rentrant trad en companie d'un homme qu'elle avait arraché à la nuit, chuchotant les consignes à son partenaire d'un soir, celles du bruit qu'il fallait amoindrir pour gravir l'escalier en bois qui les trahissait. A présent, on ne l'entendait plus. Elle avait déniché un petit coeur à chérir et, depeuis, elle avait oublié qu'elle habitait ici. Elle était occupée ailleurs, à donner et recevoir du bonheur, comme si elle voulait rattraper le temps qui l'avait négligée autrefois.
Commenter  J’apprécie          31

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3677 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}