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Ô, LA BELLE BLEUE ! Ô, LA BELLE ROUGE !

Quoi de plus universel, quoi de plus anodin, quoi de plus neutre que les couleurs, penserez-vous peut-être ? Et bien, détrompez-vous, car c'est à peu près tout le contraire : rien de plus lié à son époque, à son ère géographique, aux us et coutumes, aux religions, aux modèles sociaux et, bien entendu, aux sciences, aux modes de fabrication et de reproduction que nos couleurs !

Sous la forme d'un amical entretien d'un peu plus de cent pages passionnantes, le grand historien, médiéviste de renom, spécialiste des... couleurs, mais aussi paléographe et héraldiste de renom Michel Pastoureau se livre, avec la passion, le sens de la formule et une clarté jamais mise en défaut, à un rapide mais enthousiasmant petit survol de l'histoire des principales couleurs qui ont marqué l'humanité à travers les âges, les cultures (les différences de perception, d'usage, d'interprétations symboliques sont encore notable entre l'Asie et l'Occident d'aujourd'hui, pour ne prendre que ce distinguo), les sphères sociales, les utilisations. Évitant toute froide érudition, Michel Pastoureau répond ainsi aux questions choisies avec intelligence et curiosité par le journaliste, écrivain, essayiste, journaliste et amateur d'art Dominique Simonnet dont les interventions relancent et rythment cet échange plein d'esprit et de subtilité.

Ainsi, on prendra conscience de cette espèce de guerre culturelle que se livrent le rouge et le bleu à travers notre histoire. Que si le jaune est une couleur plutôt mal perçue chez nous - cocu un jour, cocu toujours...- malgré la promotion réalisée par un certain maillot cycliste, il n'en est franchement pas de même en extrême Orient où cette couleur vit des jours plutôt heureux !
Se servant et de l'histoire et des sciences les plus récentes, Michel Pastoureaux en profite aussi pour faire la peau aux supposées "couleurs primaires" et autres "complémentaires" qui ne se justifient guère plus que par des conventions et des astuces inventées pour l'essentiel à partir du XVIIIème siècle et consolidées à partir du XIXème. Ainsi, avant le siècle des "lumières", nul ne se serait lancé à mélanger jaune et bleu pour obtenir du vert. Et pour cause : si l'on a mis fort longtemps à stabiliser les pigments verts obtenus naturellement (ce qui a d'ailleurs longtemps fait de cette couleur celle de l'extravagance, de l'instabilité, bien avant d'être celle de la... nature !), on savait cependant parfaitement le réaliser sans tour de passe-passe !

Ainsi, Michel Pastoureau n'hésite-t-il pas à redéfinir, ou plutôt à bousculer nombre de nos certitudes concernant ce que nous croyons acquis de tout temps (et qui ne l'est, en vérité, que depuis deux ou trois siècles). Voici d'ailleurs ce qu'il en dit, sans ambages :

«Elle [la théorie des couleurs primaires et secondaires] ne repose sur aucune réalité sociale, elle nie tous les systèmes de valeurs et de symboles qui se sont rattachés à la couleur depuis des siècles, elle refuse d'admettre que celle-ci est d'abord un phénomène culturel. Une telle classification témoigne d'une étonnante méconnaissance de l'Histoire.»

Systèmes de valeurs et de symboles, voilà les maîtres mots lorsqu'il s'agit d'évoquer ce que sont, en réalité, nos si courantes, si sympathiques, si faussement évidentes couleurs !

Et de remettre le blanc et le noir dans la courses - mais surtout pas dans cet espèce de néant chromatique où ces deux COULEURS ont été maintenues par ce classement aussi arbitraire qu'inconséquent -, ainsi que le jaune, donc, ainsi, bien sûr, le vert (couleur fétiche de notre médiéviste, il est important de le préciser).

A la suite de ces six couleurs principales, on trouvera ce que l'historien appelle les "demi-couleurs". Pourquoi un tel semblant de dénigrement ? Pour une raison fort simple, c'est que ces couleurs sont d'un cortège infini de nuances tandis que, nous explique-t-il, les six couleurs de base «se définissent de manière abstraite sans avoir besoin d'une référence dans la nature, au contraire de ce qu' [il] appelle les demi-couleurs : le violet, le rose, l'orangé, le marron ; le gris, quant à lui, est un peu particulier.» Et de s'en expliquer plus longuement dans la suite de sa démonstration.

Et de conclure, sur la portée et l'importance de cette (re)connaissance du rôle et de la symbolique des couleurs :

«Mais, malgré les découvertes technologiques, l'essentiel ne change pas. En Occident, nos six couleurs de base seront rigoureusement les mêmes dans les prochaines décennies. Des changements affecteront peut-être les nuances, mais pas notre système de symboles. Nos couleurs sont des catégories abstraites sur lesquelles la technique n'a pas de prise. Je crois qu'il est bon de connaitre leurs significations, car elles conditionnent nos comportements et notre manière de penser.»

Petit ouvrage s'il en est - par ses dimensions modestes - le petit livre des couleurs est de ces ouvrages tout à la fois passionnant, sobrement didactique, enjoué, et parfaitement abordable par quiconque est un tant soit peu curieux du monde qui l'entoure. Les plus épris de cette Histoire Ô! combien fascinante pourront satisfaire leur appétit symbolique et coloriste en allant fouiner du côté des autres ouvrages - onéreux dans leurs versions "beau-livre" mais sublimissimes - de ce très grand bonhomme : Bleu : Histoire d'une couleur, Vert : Histoire d'une couleur, Noir, Histoire d'une couleur, Rouge, Histoire d'une Couleur (à noter que ni le blanc ni le jaune n'ont eu leur publication dans cette collection à ce jour) ou encore, regroupant l'ensemble des couleurs abordées dans la présente édition poche, ce très bel ouvrage : Les Couleurs expliquées en images ...

Autant d'idées de cadeaux intelligent et beaux à la fois pour cette fin d'année approchante ! Précisons que nous n'avons pas d'action ni un quelconque intérêt aux éditions du Seuil où sont tous édités ces riches volumes... Hélas !
Disons que, considérant ce grand esprit - peu médiatique malgré son immense jovialité et son sens inné de la vulgarisation - comme l'un de ceux parmi les plus élevés de notre temps, au moins dans le domaine historique, il faut parfois mettre un point d'honneur à leur faire une promotion aussi méritée qu'elle est injustement rare.
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Elles sont partout et pourtant les hommes ne cessent de les chercher, les inventer ou les recréer.
De nombreux ouvrages de Michel Pastoureau apportent un éclairage passionnant sur les couleurs d'un point de vue historique, anthropologique et culturel, ce qui est d'autant plus intéressant que l'histoire des couleurs offre un témoignage de l'évolution des moeurs et des pensées d'une époque.

« Le petit livre des couleurs » est écrit en sept chapitres sur le mode vivant de l'entretien avec Dominique Simonnet, journaliste et écrivain, autour de six couleurs : le bleu, le jaune, le rouge, le vert, le blanc et le noir. Les six premiers chapitres sont consacrés chacun à une couleur, le septième aux demi-couleurs. A l'instar d'Aristote, Michel Pastoureau compte en effet 6 couleurs de base qui sont incontournables. Viennent ensuite les demi-couleurs, celles dont les noms sont principalement issus de la nature tels l'orange, le rose, le mauve…

Ainsi apprend-t-on que c'est au XIIe siècle que l'on passe de trois couleurs de base - le blanc, le rouge, le noir - à un système à six couleurs avec le bleu, le vert et le jaune. Au fil du temps, le rouge va rentrer en concurrence avec le bleu. « A la fin du Moyen Age, la vague moraliste, qui va provoquer la Réforme, se porte aussi sur les couleurs, en désignant des couleurs dignes et d'autres qui ne le sont pas. La palette protestante s'articule autour du blanc, du noir, du gris, du brun… et du bleu. » L'approche de Pastoureau consiste essentiellement à décrire comment est perçue la couleur à diverses époques.

Ce « petit livre des couleurs » se lit rapidement et nous présente l'essentiel des connaissances sur la symbolique des couleurs en tenant compte de leur poids culturel et historique. Celles-ci sont en effet chargées d'histoire, et consciemment ou non, nous sommes influencés par le passé dans le choix de nos couleurs (vestimentaires, décoratives…). Comme nous le rappelle l'auteur, chaque culture appréhende différemment les couleurs, le savoir occidental en la matière n'a pas force de loi. Avec des mots simples et justes, à travers des anecdotes liées à l'histoire, aux arts ou aux religions, Michel Pastoureau s'adresse à tout public et s'attache à faire connaître et comprendre les émotions liées aux couleurs aujourd'hui.
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Saviez-vous que jusqu'au 19ème siècle, la couleur de la robe de la mariée était le rouge ?
Rouge qui signifiait alors prospérité.
Saviez-vous que le bleu était une couleur fort dépréciée du temps des Romains, à tel point que les femmes qui avaient les yeux bleus étaient mal vues, car supposées mener une vie de débauche ?
Saviez-vous que le noir a été la couleur du deuil réservée aux nobles et aux membres des classes supérieures jusqu'au 19ème siècle ? ceci en raison du coût élevé pour obtenir des vêtements de cette couleur.

Michel Pastoureau, célèbre historien anthropologue, interrogé ici par Dominique Simonnet, auteur de romans et d'essais, nous relate l'histoire des couleurs, ou plus exactement l'histoire de la perception des couleurs au travers des âges.
C'est un essai que j'ai trouvé réellement passionnant.

Bien sûr il y a des constantes au cours de cette Histoire : ainsi même si certaines couleurs comme le blanc, le rouge gardent globalement le même symbolisme au travers des âges, le blanc étant apparenté à l'innocence, la pureté et le rouge au pouvoir, et à la guerre, certaines couleurs ont eu un statut qui a fortement « bougé » au travers des siècles.
Le meilleur exemple est la couleur bleue, qui va être « méprisée » tout au long de l'Antiquité, symbolisant alors la débauche, tout simplement parce qu'à cette époque elle était une couleur difficile à obtenir et chimiquement instable.
Ce n'est qu'au Moyen-Age que le bleu va acquérir un statut de couleur « noble », en étant associée au divin et aux cieux.
Depuis le 18ème siècle, cette couleur devient la couleur préférée des Occidentaux, à l'inverse des Japonais qui lui préfèrent le noir.
Une histoire passionnante.

Michel Pastoureau nous montre tout l'enjeu et l'importance de cette perception des couleurs.
Les couleurs ne sont pas anodines. Elles véhiculent des tabous, des préjugés conscients ou inconscients.
Elles possèdent aussi des sens cachés et ont une histoire mouvementée qui raconte l'évolution des mentalités.
L'art, la peinture, la décoration, l'architecture, la publicité, nos produits de consommation, nos vêtements et même nos sous-vêtements, tout est régi par ce code non écrit.
Michel Pastoureau nous montre magnifiquement que cette perception évolue certes au fil du temps mais aussi en fonction des variables géographiques et sociales : ainsi l'Europe occidentale est moins colorée que l' Asie, l'Afrique ou l'Amérique du Sud.
De même, il nous montre fort bien que l'on ne vit pas la couleur de la même manière selon les milieux sociaux. Et encore de nos jours, dans les quartiers défavorisés, vous verrez beaucoup plus de couleurs que dans les quartiers «huppés ».
J'ai adoré ce livre, court et passionnant ;
La couleur qui m'a passionnée le plus est la couleur blanche, la plus ambivalente finalement.
Une couleur aussi bien associée à l'enfance qu'à la vieillesse, à la naissance et à la mort…
Quel exploit…
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Dominque Simmonet interroge Michel Pastoureau, historien, anthropologue, spécialiste de l'histoire des couleurs. Il nous raconte l'histoire du bleu, du rouge, du blanc, du vert, du jaune, du noir et enfin des demi-couleurs en s'appuyant sur des textes anciens, des tableaux et à la fin de cet ouvrage, on ne dira plus jamais « les goûts et les couleurs, c'est personnel » tant nous sommes inconsciemment conditionnés dès notre plus jeune âge.
Ses réponses fourmillent d'anecdotes passionnantes, il nous permet d'apprendre un tas de choses sans jamais être ennuyeux.
C'est un petit livre qui se lit d'une traite et dont on a envie de mettre à chaque page, une citation sur Babelio tant le propos est intéressant !
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Les couleurs, elles ont envahi notre quotidien depuis des siècles… Et pourtant, on en sait finalement très peu sur elles… On connait quelques significations comme le rouge, symbole de l'amour, ou le blanc, celui de la pureté, mais saviez-vous qu'il n'en a pas toujours été ainsi ? La symbolique de certaines couleurs change réellement au fil du temps et résulte souvent d'une mutation sociale, religieuse ou idéologique… C'est justement ce que va nous apprendre cet essai. J'ai passé un moment agréable et intelligent avec cet ouvrage faisant un point sur les teintes suivantes : le bleu, le rouge, le blanc, le vert, le jaune, le noir ainsi que les demi-couleurs. C'était très intéressant !

Grâce à un système d'entretien avec des questions/réponses, les auteurs permettent au lecteur de découvrir l'histoire de chaque couleur de façon ludique : sa place à tel ou tel siècle, son emploi dans le langage courant (blanc comme un linge, rouge de honte, main verte, cordon bleu, etc.), sa représentation au quotidien, sa symbolique ainsi que sa place dans la société. Par exemple, j'ai appris que les robes de mariées étaient autrefois rouges et non blanches. J'ai également été intéressée par l'évolution du vert, aujourd'hui représentatif de la nature et de la santé. La place du bleu, autrefois mal vu puis apprécié dès le XVIII ème siècle m'a également captivée.

Cet essai se lit vite (entre trente minutes et une heure) qui aurait presque pu être un peu plus développé. Même si les anecdotes sont sympathiques, on va quand même souvent à l'essentiel. On est plus sur une introduction à la sémantique des couleurs. de ce fait, on en redemanderait !… En tout cas, le contenu est instructif et léger. On tourne les pages facilement. Si, comme moi, vous souhaitez faire une petite pause entre deux romans, « le petit livre des couleurs » m'a semblé l'idéal. D'ailleurs, j'ai été conquise par la version collector avec les rayons de couleur que l'on peut tourner à sa guise. On a là un beau livre objet ! Merci à ma mère pour cette découverte aussi divertissante qu'enrichissante.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Une relecture de ce petit livre d'entretien de l'historien Michel Pastoureau avec le journaliste Dominique Simonnet.
Michel Pastoureau historien spécialiste du Moyen- Age et plus spécialement de l'héraldique, a aussi publié depuis 2000 des livres passionnants sur l'histoire des couleurs, à commencer par le bleu en 2000, pour finir en 2022 par le blanc, livres denses dont je n'ai lu que ceux consacrés au bleu, au vert et au noir.

Ce petit livre, qui se lit rapidement, est en quelque sorte un résumé des autres. Il se présente sous forme d'un entretien au style alerte et simple.

Michel Pastoureau y donne ce que les couleurs bleu, vert, jaune, rouge, noir et blanc, ont voulu dire par le passé, ce qu'elles signifient maintenant, aussi que leur symbolique varie selon les pays de la planète. Ainsi le jaune qui a plutôt mauvaise réputation en Occident est apprécié au Japon.

Il fait aussi une mise au point et démonte le concept pseudo-scientifique que l'on nous enseignait de mon temps, à savoir que blanc et noir n'étaient pas des couleurs, qu'il y avait les couleurs primaires bleu, jaune, rouge, les « pures », et puis les dites secondaires, violet, orange, vert, les « métisses ». Certes, on peut les obtenir en mélangeant les couleurs primaires, ainsi jaune et bleu pour le vert, mais elles ont une existence indiscutable,k des longueurs d'onde bien à elles pour ce qui concerne les couleurs bleue, verte, jaune, rouge, on peut les voir lors de la décomposition de la lumière solaire par un prisme.

On y apprend aussi en quelques pages des tas de choses, par exemple que le bleu avait mauvaise réputation dans l'Antiquité, considéré comme la couleur des personnes fausses ou dépravées, mais qu'à partir du 12ème siècle,le culte marial a conduit à la promotion du bleu, que cette couleur reste toujours la préférée dans la population occidentale. Que les couleurs ont souvent une symbolique ambivalente. Ainsi le noir à la fois couleur du diable a une certaine époque (tout comme le rouge), mais qui sera vu (comme toutes les teintes sombres) comme le signe du dépouillement, de la sobriété par la Réforme protestante, en opposition à la magnificence, le tape-à-l'oeil des couleurs des ornements de l'Eglise catholique.

Mr Pastoureau explique aussi comment des découvertes, des progrès techniques, ont facilité l'utilisation de telle ou telle couleur.

Chaque chapitre du livre d'entretien traite d'une des 6 couleurs.
Puis vient le tour des demi-couleurs, violet, orange, marron, rose, pas très aimées, à l'exception peut-être du rose, et même détestées comme le marron ou le brun.
Et puis la palette de toutes les nuances dont on apprend que notre oeil ne peut en distinguer que 180 à 200, et pour lesquelles les appellations font souvent appel aux noms de fleurs ou de fruits, ou à des noms plus fantaisistes..

En conclusion, un livre plaisant, que l'on peut considéré comme une introduction aux livres plus complets et remarquables consacrés à chacune des 6 couleurs.
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Ce petit entretien d'une centaine de pages est une introduction historique à la symbolique des couleurs.
Au fil des questions, l'historien Michel Pastoureau retrace les significations morales, géopolitiques, religieuses, populaires successives auxquelles les couleurs ont été associées ainsi que les contingences des sciences et techniques qui ont propulsé une couleur sur le devant de la scène ou au contraire précipité le déclin d'une autre.

Cet ouvrage révèle toute l'ambivalence des couleurs chargées d'affects et d'aspects versatiles, parfois contradictoires et de versants positifs et négatifs.

Ainsi le blanc fut symbole de deuil quand le noir fut celui de l'humilité.
Le vert doit tout au hasard et le jaune porte une sombre histoire.
Le bleu fait désormais consensus mais nos sens continuent de voir rouge.

Les autres couleurs sont brièvement abordées, le violet excentrique, l'orange électrique, le rose inverti et le gris synthétique.


Cet essai très accessible reste néanmoins un petit aperçu seulement de l'histoire des couleurs et pour les plus désireux d'approfondir le sujet, l'auteur a publié des ouvrages “monochromes” sur le bleu, le rouge, le vert ou le noir.

Qu'en pensez-vous ?
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Ecrit sous la forme d'une conversation, d'une interview entre Dominique Simonnet et l'historien Michel Pastoureau, "Le petit livre des couleurs" se propose de faire découvrir au lecteur l'histoire de chaque couleur, les différentes significations qu'elles ont pris au cours du temps et pourquoi certaines se sont imposées, affirmées plus que d'autres.

Articulé autour de six chapitres, faisant chacun la part belle à une couleur, ce petit livre décode d'une manière très plaisante successivement le bleu, le rouge, le blanc, le vert, le jaune et le noir, avant de consacrer son dernier chapitre aux "demi-couleurs".

Le tout se lit très vite, très facilement et avec beaucoup de plaisir. C'est un petit livre au contenu extrêmement didactique pour qui s'intéresse aux arts graphiques et à l'histoire. Cependant, les non initiés y trouveront aussi leur compte, voire même une invitation à mieux connaitre l'histoire de chacune des couleurs mentionnées ici.
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Petit essai introductif sur l'histoire des couleurs et de leur symbolique qui varie selon les pays et les cultures, se modifie, voire se contredit avec le temps et l'évolution des sociétés.
Michel Pastoureau est le spécialiste mondialement reconnu des couleurs. Dans ce court ouvrage, il est interrogé par L'écrivain Dominique Simonnet, qui joue les Candide... c'est à dire le lecteur... vous et moi.
On y apprend qu'il y a six couleurs "basiques" , le bleu, le rouge, le blanc, le jaune, le vert et le noir.
Cinq demi-couleurs, le violet, le rose, l'orangé, le marron et le gris.
Et une foultitude de nuances... " D'après les tests d'optique, l'oeil humain peut distinguer jusqu'à 180, voire 200 nuances, mais pas davantage. Ce qui rend stupide les publicités pour ordinateurs où on vous parle de millions, de milliards de couleurs !"... tient à préciser Michel Pastoureau.
Pour vous donner une idée plus précise du contenu de cet essai, et peut-être vous donner l'envie de le lire, deux petits exemples.
Le bleu, couleur préférée des Occidentaux... mais "pas qu'eux", était méprisé dans l'Antiquité. À Rome, c'est la couleur des barbares. Avoir les yeux bleus pour une femme était le signe d'une mauvaise vie. L'histoire change pour cette couleur à partir des XIIe et XIIIe siècle... grâce à la lumière et à... la Vierge, qui habite au ciel...
Le rouge, au contraire du bleu, était LA couleur, et sa suprématie s'est imposée très tôt à tout l'Occident. Et puis arrive le Moyen Âge, Luther et la Réforme. Pour Luther, le rouge, c'est Babylone... "il faut donc chasser le rouge du temple et des habits de tout bon chrétien". L'ambivalence symbolique aidant, le rouge est la couleur des mariées et l'obligation de la pièce de vêtement que devaient porter les prostituées...
Je m'arrête là... c'était une mise en bouche.
À vous de décider si vous avez envie de visiter Chromoland et de vous y attarder, sachant, comme je l'ai dit d'entrée, que ce livre est un petit essai introductif... pour des ouvrages plus fouillés, dans lesquels Michel Pastoureau traite de chaque couleur de manière beaucoup plus approfondie.
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Si vous voulez découvrir de façon simple l'univers coloré de Michel Pastoureau, lisez ce livre
C' est très court , très simple alors que nous sommes avec le plus grand spécialiste de l' histoire des couleurs à travers les âges
On sent derrière la simplicité du propos une érudition sans faille
Ce petit livre se lit d ‘une traite
Vous y découvriez des tas d' anecdotes sur les couleurs , vous changerez d' avis en découvrant que la perception du noir , du blanc ,du rouge, du vert, du bleu et du jaune ont beaucoup changé au fil des siècles . Vous verrez aussi que il n' y a pas de perception universelle
Que notre vision occidentale peut être à l' opposé de celle des asiatiques.Que les religions ont profondément modifié le sens des couleurs.Et plus près de nous la mode ou le cinéma
Cet ouvrage donne surtout envie d' approfondir le sujet à travers les nombreuses publications de Michel Pastoureau
A conseiller sans modération.Un livre plein de fraîcheur qui nous apprend beaucoup de façon légère
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