Les sphères du privé et de l'intime sont, depuis quelques années, malmenées pour ne pas dire attaquées par nos institutions nationales et mondiales.
De l'inviolabilité du corps à l'éducation sexuelle "réaliste" des plus jeunes, il faut bien reconnaître que la ResPublica s'est invité dans nos foyers et dans nos lits..
Dans ce court, mais dense texte,
Vincent Pavan propose un exercice assez fascinant en plaquant la grille de lecture de
la Philosophie dans le boudoir du divin marquis sur les paradigmes innovants de notre siècle aux fins de décrypter ce que je considère avec lui comme des dérives alarmantes.
Souvenons nous, le 15 décembre 2020,
Jean Castex annonçait la fermeture des bars et restaurants, fâcheuses machines à clusters. Paradoxalement, les portes des clubs échangistes restaient grandes ouvertes, ces institutions étant défendues avec véhémence par Marlène Shiappa: "Mais je rassure tout le monde. On ne va pas interdire les plans à trois, on ne va pas interdire l'infidélité, le polyamour, les trouples. " (sic).
Eh oui, les trouples comme le "iel" d'un genre nouveau et non normé alimentent désormais une novlangue ubuesque.
Fi de la biologie, de nos X ou Y gravés dans chacune de nos cellules, la science peut, et même doit, pallier dès le plus jeune âge à ces dysfonctionnements séculaires qui entravent plaisir et réalisation narcissique. Notre marquis serait heureux, lui qui faisait de l'individualisme une priorité absolue toute entière dévolue au plaisir quitte à l'arracher à l'autre.
Autre exemple. Dans son Boudoir,
Sade fait dire à Damalcé que toute sexualité réussie doit en passer par une éducation réaliste et pratique.
Les Standards de l'OMS ne disent rien d'autre, et nombre de parents dans mon entourage s'affolent de voir l'esprit de leur bambin effracté par des images tellement réalistes qu'elles sont pornographiques.
Il serait possible de multiplier les exemples tant il semble à cette lecture que la Philosophie du boudoir est devenue le manuel pratique de la modernité du XXIe.
Et l'on ne peut se défendre de penser à Foucault et à la Naissance de la biopolitique qui vient se juxtaposer parfaitement au courant de la bio-ingénierie transhumaniste.
Le même Foucault nous avait prévenu. le futur sera panoptique ou ne sera pas. La transparence exhibée et revendiquée de l'intime, l'intrusion du politique dans la sphère privée pour en définir les contours conformes à cette idéologie ne peut que conduire à l'obscénité.
C'est une lecture stimulante. Comme tout exercice intellectuel, il mérite approfondissement et controverses. Mais il a le mérite incontestable de nous inviter à protéger la dimension métaphysique de l'humanité, laquelle n'est ni "hackable" ni compostable. Il est des lois non écrites universelles et intemporelles qui invitent au respect de certains tabous.