Ce livre est un récit d'une rare sincérité, et qui est le premier livre que je lis qui décrit parfaitement l'impossibilité totale de comprendre ou d'accepter la mort. L'auteure, avec beaucoup de courage, rend compte de son parcours suite au deuil terrible qui l'a frappée, et nous livre les rituels qu'elle a inventés et qui l'ont aidée à accomplir le terrible travail du deuil. Les passages concernant la foi catholique m'ont moins touchée, mais eux aussi sont d'une grande sincérité.
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Un témoignage fort sur la manière de surmonter la perte d?un être cher. À lire en ces temps pascaux.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Au fil des jours du deuil, le lecteur se laisse emporter par ce récit intimiste. Il suit la narratrice dans les rites qu’elle accomplit, les funérailles catholiques mais aussi des rites personnels qu’elle invente et qui donnent sens à sa traversée.
Lire la critique sur le site : LaCroix
J'affirme donc d'entrée que j'étais et suis toujours croyante, chrétienne et inscrite dans la tradition catholique.
La première chose qui me vient à l'esprit pourtant est que la foi ne sert de rien. Elle ne console pas, n'évite aucune douleur, aucun chagrin et elle ne m'a pas laissée moins démunie que n'importe qui dans cette situation. Mon amour a les bras désespérément vides et rien de ce que je crois n'y changera quelque chose. Pour moi qui suis en vie, dans la vie ordinaire et contingente de ce monde, celui où on mange chaque jour, où on dort, travaille et paie des impôts, Claude mort est devenu inatteignable. Quelle que soit la foi en une vie après la mort, elle n'atténue rien ni de l'absence ni du manque, sauf à caresser des chimères. La mort est irrémédiablement une séparation, une béance et un vertige.
La justice de Dieu n'est pas une justice qui juge mais une justice qui ajuste, qui rend juste et bon ce qui était faux et mal fichu. Les vies humaines sont suffisamment pleines de misères ; qui peut se targuer de ses mérites alors que tant d'inégalités, tant d'injustices nous sont imposées par notre naissance, par les circonstances de notre existence ? Même si je crois qu'il nous reste suffisamment de liberté pour faire pencher nos actes et nos décisions vers le bien, je me garderais bien de juger les fautes des autres ; suis-je bien certaine que j'aurais fait mieux si j'avais reçu les mêmes cartes qu'eux, si j'avais été moins estimée, moins choyée ? La phrase du pape François : «Qui suis-je pour juger ? » me semble être l'ultime vérité de nos relations avec les autres humains... Elle reprend d'ailleurs l'un des Commandements les plus difficiles de l'Évangile, souvent oublié tant il nous contrarie : « Ne jugez pas afin de ne pas être jugés. » Il s'agit là d'une vérité spirituelle, car il appartient légitimement à la justice humaine de juger et protéger; à la justice humaine, pas à la justice divine qui, elle, est une véritable justice de réhabilitation - si peu que nous acceptions de nous laisser ajuster.
Une messe célébrée au bout de l'an, à la date du premier anniversaire de la mort, dit bien tout ce que cette première année a de douloureux.
C'est l'année de toutes les premières fois sans celui qui n'est plus là, premier anniversaire célébré sans lui, premieres vacances, premier Noël...
Dans ce temps du passage, j'ai marché tantôt dans la nuit, tantôt dans la lumière.
Chaque pensée du monde d'avant est une douleur. Parce que la mort a été d'une absolue brutalité, mon monde a été fendu en deux sans qu'il y ait rien entre l'avant et l'après.
J'ai parlé du bonheur dès les premiers instants. Le jour des obsèques, à l'église, j'ai prononcé moi-même le mot d'accueil. Tous ces gens, stupéfaits, sidérés pour beaucoup, étaient venus pour Claude, pour moi, il était naturel que je leur parle, que je leur dise quelques mots. J'ai expliqué ce qui était arrivé, la brutalité de la mort alors qu'il allait dans son jardin. J'ai dit aussi que le bonheur que nous avions vécu ensemble ne pouvait pas devenir du malheur. J'ai dit très exactement : « Je ne crois pas qu'on puisse fabriquer du malheur avec du bonheur. » Cela me semblait une évidence aussi certaine que le fait qu'on ne puisse transformer l'or en plomb. Quand je repense à ces mots, il me semble qu'ils étaient la promesse de l'avenir, de la vie qui ne manquerait pas d'advenir. Ce que j'ai dit ce jour-là est devenu réel. Le chagrin, la douleur ne sont pas le malheur. Le malheur est une impasse. Le malheur est là quand on croit qu'on ne peut pas s'en sortir, à tous les sens du terme. Moi, je voulais croire que je traversais, qu'il y avait un après.
Le deuil est une marée noire. Elle est là, elle dérive lentement et on sait que tôt ou tard elle va arriver, frapper la côte et couvrir tout ce qu'elle touchera de son épaisse couche visqueuse.
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