Moi qui avais tant apprécié le tome 1, je peux vous dire que j'ai été heureuse de pouvoir avoir la suite !
Cette fois-ci, c'est la sortie du désert qui nous est contée au travers du jeune Joseph, puis de maître Tobiya, le scribe en chef de l'atelier ou travaille le jeune garçon. Ce deuxième personnage va narrer le temps des Juges, et c'est un conteur renommé, ancien scribe aveugle, qui s'occupera du règne de David ainsi que de son descendant, Salomon.
Vous le savez sûrement, tout ce qui touche à la religion, à la Bible, a tendance à me fasciner. Je suis très preneuse des écrits qui parviennent à rapprocher ces textes de notre époque, à nous les rendre plus accessibles. C'est exactement ce que
Christine Pedotti s'applique à faire ! Elle nous présente, au travers de personnages de fiction, ces grands temps et ces héros qui ont fondé la mémoire et l'identité du peuple d'Israël. Une façon pour nous de mieux comprendre ce que la Bible nous présente comme messages…
Parce que oui, c'est avant tout le dessein de la Bible, de présenter des messages. Les écrits de
Christine Pedotti vont aussi dans ce sens. Bien sûr, elle nous confie une histoire narrée de façon plus simple, toujours dans un langage qui reste biblique en majorité, sans pour autant devenir obscur. Néanmoins, on s'aperçoit tout de suite que parmi ces exploits guerriers violents et sanglants, il y a quelque chose à tirer en plus. du moins, c'est tout de suite ce que j'ai pensé. Il ne faut pas s'arrêter aux anathèmes, aux récits de ces épopées sanguinaires, mais plutôt se concentrer pour voir derrière, et percevoir les épisodes de façon plus claire est très aidant.
On découvre donc ici le temps de l'arrivée en Israël après 40 ans au désert. C'est bien, mais Israël n'est pas un pays vide et des peuples y habitent. Il va donc falloir conquérir la terre, et là commence la quête, se poursuit le dialogue entre Dieu et le peuple qu'il s'est choisi et qui a tendance à se détourner de Lui. Idem pour le temps des Juges, qui sont de vaillants guerriers qui vont empêcher Israël de tomber, toujours en essayant de ramener les gens vers Dieu. Quant au règne de David, sa magnificence n'est pas dépourvue de fautes et de taches.
Le roman de
Christine Pedotti nous plonge à la fois dans un récit de guerre et un récit qui décrit les conditions de l'époque, comme si nous écoutions à notre tour un conte, et il nous plonge dans une histoire férocement humaine. Parce que si vous relisez le paragraphe du dessus, en fait, Dieu passe son temps à essayer de ramener ses enfants, son peuple qui l'a aussi choisi, vers Lui. Cela nous montre la fidélité de Dieu, et l'inconstance, la difficulté des hommes à perpétuer un attachement à une religion avec le coeur.
C'est en cela que ce deuxième tome est aussi réaliste et humain que le premier : il met en avant l'imperfection de la relation entre le peuple d'Israël et Dieu qui l'a choisi. L'imperfection de l'humain, mais aussi sa grandeur, et toute sa capacité à faire le bien. Pour moi, c'est un bouquin qui m'a fait un résumé de plusieurs livres de l'Ancien Testament (puisque l'auteur résume quand même pas mal de trucs en 320 pages. Il a fallu faire des choix, et si je regrette de ne pas avoir plus lu à propos de la Reine de Saba, par exemple, je reste contente de tout ce que j'ai trouvé. C'est bien un condensé pour mieux aborder la Bible.
Je crois que je commence à tourner un peu en rond… que dire de plus ? La plume de
Christine Pedotti est accessible, et elle a su garder le style biblique dans son propos tout en nous le rendant proche. Elle a su éveiller des sentiments et des émotions à partir d'images et d'histoires qui se répètent depuis si longtemps que l'on ignore quand elles ont commencé. Elle a fait le choix, parfois, de condenser et de passer sous silence certains détails, mais on peut très facilement tirer de belles leçons de ce qu'elle nous a proposé, et aussi s'attacher aux personnages de sa propre fiction, comme Joseph ou Tobiya.
Une précision que je tiens à faire est la richesse explicative des Annexes en fin de roman. En effet, on y trouve des éléments qui font largement réfléchir sur ce que contient la Bible et sur les tenants et aboutissants historiques de ce qui est raconté. de quoi réaliser que la Bible n'est pas un récit historique, mais une histoire qui se transmet pour les messages et les leçons à tirer. David et Salomon n'ont peut-être jamais existé, mais le vécu qui nous est transmis est d'une richesse difficile à ignorer.
En conclusion de cette chronique peut-être un peu plus courte qu'habituellement,
La Bible comme un roman 2 a été encore une fois une super lecture à mes yeux. J'ai redécouvert des passages que je n'ai pas lu depuis longtemps et j'ai ainsi pu élever ma vision à partir d'éléments condensés. Ce bouquin est vraiment bien pour aborder plus facilement des contenus parfois complexes, et la vie de David ou de Salomon aura de quoi faire rêver, réfléchir ou questionner. C'est encore une fois un beau passage de l'amour de Dieu pour son peuple, et de l'humanité de la relation qui les lie : imparfaite mais belle.
Ce sera donc un 18/20 pour moi et je vous recommande ce deuxième opus, forcément !
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