Néocité, tome 1 : Les enfants de néocité

Je ne suis pas une adepte des romans futuristes, et je ne pensais donc pas tomber sous le charme de celui-ci. Mais il m'a emportée dans son hymne à la nature imparfaite de l'homme, à ses émotions, à ses fragilités et surtout à sa capacité d'émerveillement et d'amour. Elle invite chacun à se réconcilier avec lui-même mais aussi avec les autres.
A Néocité, cité autarcique, vivent des Êtres humains Génétiquement Améliorés. Tout a été créé pour éloigner d'eux les maux de la vie : maladies, vieillissement, querelles…. leurs émotions elles-mêmes ont été éradiquées afin de ne pas être sources de souffrances ou de conflits. Ils vivent ainsi dans un monde parfait…sans doute. Les Citéniens, tel est leur nom, s'opposent aux Naturels, les humains restés humains « normaux » et fauteurs de troubles. Il s'agit donc de rééduquer ces êtres déviants, dont la vie et les valeurs jugées primitives, permissives, représentent un danger pour l'ordre établi dans la cité. Vous rendez-vous compte, ils s'accouplent à la manière des bêtes, alors qu'à Néocité, tout rapport physique est interdit et remplacé par des jeux de scènes d'amour virtuels ! Traqués, pourchassés, les Naturels tentent de survivre.
Deux « peuples » donc, vivant sur la même terre, mais dans des territoires différents : les uns dans la Néocité, les autres « hors-cité ». Et entre eux, une frontière géographique presque infranchissable, mais surtout deux conceptions de vie irréconciliables.
A moins que… les habitants de Néocité, sont-ils aussi heureux qu'il n'y parait ? Sont-ils aussi dénués de sentiments qu'on le dit ? Leur modèle est-il si inébranlable que cela ? Parce que, aussi extraordinaire que soit la science, aussi forte que soit l'embrigadement, n'existe-t-il pas quelque part une faille, une fissure dans laquelle l'un d'entre eux, puis un autre, se glisseraient et bouleverseraient toutes les croyances des Citéniens ?

Lorsque Astrée, puis Virgile vont découvrir le monde des Naturels, être confrontés au désir, à l'amour, aux émotions, à la beauté de la nature, ils laisseront surgir tout ce dont ils croyaient avoir été privés et leur idée du monde idéal risque bien d'être bouleversée.
Roman qui est une ode à la tolérance, à l'Amour, à l'acceptation de soi avec ses fragilités. L'auteure parle de la vie, de ses mystères et surtout de tout ce qu'elle contient de beau. le lecteur est emporté dans une intrigue à rebondissements, ne s'ennuie jamais et surtout s'interroge sur sa place d'humain dans notre monde actuel, sur son respect de l'autre, différent.
Bravo !

L'auteure nous raconte la vie d'Astrée. Une jeune femme au destin tout tracé : elle sera chef de la Cité (ou néocité) à la suite de son père. Elle ne tombera pas malade. Elle ne souffrira pas de démence. Elle ne connaîtra jamais l'amour charnel. Elle n'aura pas d'enfant – ou alors un enfant programmé et génétiquement modifié. Surtout, elle n'aura pas d'émotion. Elle n'aura pas de désir. Elle n'éprouvera pas l'amour.
Avant de prendre la tête de la Cité, Astrée s'est donné une mission : infiltrer les Naturels, les capturer pour les rééduquer et, éventuellement nettoyer la Cité de ces déviants.
La redécouverte de ses émotions, des émois du coeur et du corps, transforment la jeune femme. Elle découvre un univers qui lui est inconnu, dans lequel la nature est reine.
Mais je ne vous en raconte pas plus, car je vous invite fortement à aller lire ce livre qui soulève beaucoup de questions à l'heure où le bonheur est devenu une obligation, tout comme la beauté, où la vieillesse effraie, où la peur des maladies influence nos sociétés.
C'est l'histoire d'Astrée, mais pas uniquement. Les personnages secondaires sont très complexes, entre Virgile, son ami/amant qui se débat avec des émotions qui l'effrayent et sa soeur cadette dont le désir de maternité est plus fort que les lois de la Cité.
C'est un livre qui interroge, qui questionne.
C'est par ailleurs un ouvrage rédigé avec un vrai sens du rebondissement, de l'action. L'auteure n'impose pas son point de vue (ou son poing de vue?), mais laisse ses personnages vivre.
Elle réussit par ailleurs à créer deux univers spécifiques avec leurs lois, leurs codes, leurs us et coutumes inventés de toutes parts et elle jongle avec dextérité entre les deux.
Bref, voici un cocktail savoureux entre le meilleur des mondes et 1984 !

Bonjour à tous,

Je viens de terminer « Les enfants de Néocité » d'Avelyne Peillet.

« À la Néocité, il n'y a pas de mauvaise surprise. Chaque enfant est issu d'un utérus artificiel et sa personnalité est minutieusement élaborée en amont, en fonction du futur rôle à tenir. À la Néocité, tous les EGéAs (Êtres humains Génétiquement Améliorés) sont égaux : ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont tout pour être heureux ! »


Entre tenues réglementaires, ambiances holographiques, majordomes-ordinateurs, cinémotion et plateformes de jeux, l'auteure nous plonge dans un monde futuriste où toutes les émotions sont depuis bien longtemps bannies, car génératrices de conflits.
Pourtant, malgré l'usage de la science poussée à l'extrême, celles-ci sont bien-là, enfouies au plus profond de ces êtres d'exception

Au travers cette dystopie, nous allons suivre les destins d'Astrée, Virgile et Hestia, Citéniens mêlés par choix ou hasard aux destins de naturels et de déviants.

Par ce récit, l'auteure nous amène habilement à nous questionner sur la valeur de ce qui nous entoure, sur la richesse de la nature en particulier, sur le don de la vie.

Écrit d'une plume fluide, ce roman donne à réfléchir sur les excès du modernisme (domotique, jeunesse éternelle…) qui empiète parfois sur les vraies valeurs et sur l'intérêt de ne pas oublier les leçons du passé.

Les enfants de Néocité d'Avelyne Peillet

Voici une dystopie intéressante : changer génétiquement les gens dès leur naissance (naissance non naturelle), afin d'éradiquer tout sentiment.
Neo cité semble être un lieu idéal : on ne manque de rien, tout le monde peut vivre jusqu'à 95 ans sans vieillir, sans être malade et avec un physique de rêve. La paix y règne puisque tout sentiment, qu'il soit positif ou négatif, a disparu.
Il est cependant interdit d'avoir des rapports physiques. Pour cela, il existe des jeux virtuels pour compenser et s'amuser.

Astrée notre héroïne citenienne voudrait infiltrer les Naturels( ceux qui sont restés des humains normaux) pour comprendre leur mode de vie et ainsi attraper ceux qui mettent le désordre à neocité. C'était sans compter sa rencontre avec l'un d'eux... sa vie va se retrouver toute bouleversée et son regard sur elle et sur le monde aussi.

J'ai passé un bon moment avec ce livre. L'histoire des sentiments effacés, de pouvoir vivre sans; cela paraît tellement inconcevable. Mais les enfants de neo cité sont élevés de cette façon.
Peut-on réveiller la vraie nature humaine ? C'est ce qu'on va découvrir dans ce livre à travers le périple d'Astrée.

Voilà une jolie dystopie. Un monde autarcique idéal où tout est contrôlé, où les émotions et sentiments trop « humains » doivent rester dans un certain cadre « virtuel », où ceux qui remettent trop en cause le modèle sont dits « déviants » et où les humains « hors-cité » naturels doivent être (ré)éduqués.
Et l'amour dans tout cela, me direz-vous ? Justement, les rapports sont doux, cordiaux, mais y a-t-il encore de l'amour ?
Et puis, ce n'est pas si simple un monde idéal, il ne faut pas d'écart. Or, parfois, justement, les émotions reprennent le dessus… Surtout quand on découvre peu à peu qu'un autre monde, là dehors, est possible. Et que la nature est belle.
Finalement, dans quoi réside notre nature d'êtres humains : dans nos émotions, nos rapports physiques, nos rêves… ? C'est quoi être un humain, amélioré, idéal ? C'est un peu toutes ces questions que ce roman pose.
Le thème n'est pas nouveau, mais le talent d'Avelyne Peillet réside aussi dans la délicatesse de la découverte progressive de l'autre : l'autre soi-même, celui qui est occulté par le système ; mais aussi l'autre du dehors, l'humain naturel… et la force des sentiments véritables, de l'amour, le vrai… et de ses fragilités, de ses élans comme de ses lâchetés.
Personne n'est vraiment mauvais, personne n'est vraiment parfait. L'auteure ne juge pas. Dans un suspens bien mené, elle nous offre un hymne à la tolérance, à l'acceptation de soi. Merci Avelyne PEILLET.