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3,88

sur 102 notes
Malheureusement moins connu que le chef d'oeuvre des auteurs qu'est "La planète des sages", cet ouvrage nous conte plutôt les déboires de Platon dans une entreprise regroupant de nombreux philosophes. L'humour constant de la BD se fait notamment autour d'une assimilation des philosophes les plus connus au travail de bureau. Je me souviens encore quand j'ai lu ce livre pour la première fois (j'étais en seconde), j'ai dû faire des recherches sur certains philosophes que je ne connaissais pas ou seulement de nom. Par la suite, quand j'ai commencé les cours de philosophie, j'avais une longueur d'avance sur le reste de ma classe, en partie grâce à ce livre. Car le côté ludique du livre crée une sorte de curiosité. C'est pourquoi je ne peux que recommander ce livre (ainsi que "La planète des sages") à tous ceux qui souhaitent s'initier à la philosophie ou tout simplement à ceux qui se souviennent encore d'une partie de leurs cours de philo du lycée et veulent prendre du bon temps.
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« Savez-vous que le mot « travail » vient d'une terme latin « tripalium » qui désigne un instrument de torture à trois pieux capable d'infliger aux esclaves rebelles le plus atroce et le plus lent des supplices. »
Dans cet ouvrage, Jul et Charles Pépin expliquent le monde du travail contemporain à travers la pensée des grands philosophes. Platon se retrouve stagiaire à la Cogitep, une entreprise gérée par Jean-Philippe Dieu. Là-bas, il croisera Nietzsche le DRH, Derrida, Montaigne, Descartes… Jul dessine les péripéties rencontrées par Platon, tandis que Charles Pépin interprète chaque situation, à travers le filtre des courants de pensées philosophiques.
Il ne s'agit pas à proprement parler d'une bande dessinée traditionnelle puisque les planches se mêlent au texte. Au fil de la lecture, certaines situations, descriptions, nous rappellent ce que nous avons déjà pu vivre. C'est drôle, c'est juste, c'est bien écrit, bien dessiné, bien pensé !
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Ah le travail c'est la santé !!! TRALALA... LALERE... joie et galère ?

L'entreprise, un collectif, mère de toutes les managements, de hiérarchie, de règles et de codes...Jul nous balade dans ce monde professionnel avec un stagiaire en "mode Gaston Lagaffe" et nous amène à digresser en compagnie de célèbres philosophes : Platon, Socrate, et d'autres personnages inattendus ! ils nous exposent leurs modes de pensée au travers de notre histoire jusqu'à nos jours, Illustrés par des mises en situations pleines d'humour.
C'est drôle, intelligent, un regard lucide et décapant sur le monde du travail qui tient une place prépondérante dans nos vies ....et une manière agréable de découvrir ou se rafraichir la mémoire sur la philosophie.

de nos jours, la vie professionnelle grignote insidieusement la vie privée grâce aux technologies de pointe : téléphones et ordinateurs ont pris le pouvoir...! Oui oui!!!impossible de ne pas répondre aux mails, aux courriels! en tout lieu et à toute heure .. tout est URGENT !..vive le télétravail? dans quelles conditions? L'open space : espace de liberté surveillée ou " convivialité"?
De burn out, en dépression...allons voyons, travaillons encore et toujours plus!! ! traversons la rue !

Pertinent sujet et à l'heure du bac pour les bacheliers un sujet en philo très intéressant
le travail : une aliénation de l'homme ? Un déterminisme et un marqueur social ? Une absolue nécessité vitale...ou un carcan dont on peut se sortir pour vivre autrement ?
Voilà, quel bonheur que de lire cet album sur son transat, une glace à la main...! aujourd'hui j'ai piscine !!

A déguster sans modération !BONNE LECTURE à tous et toutes !




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Merci à ma bibliothécaire préférée de m'avoir fait découvrir ce petit bijou d'humour et de philosophie. Platon est stagiaire à la Cogipro où travaillent Voltaire, Nietzche, Spinoza, Bourdieu, Thérèse d'Avila, BHL et Derrida sous la direction de Jean-Philippe Dieu (Caméra café en mode philo). Il est question de travail bien sûr mais aussi de liberté, d'autorité, de puissance, de soumission et de moussaka.
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Le monde de l'entreprise vu par les philosophes, avec beaucoup d'humour.
Chez Cogitop, on retrouve les principaux auteur de l'univers de la philosophie : Frédéric Nietzsche est aux ressources humaines (trop humaines), Michel Montaigne est toujours en période d'essai... Et on suit Kevin Platon, le stagiaire. C'est franchement drôle, un humour plein de références bien sûr, chaque planche de bande dessinée est suivie d'un texte explicatif qui éclaircit certains points, et qui fait le rapprochement avec la pensée d'untel ou d'untel avec le monde de l'entreprise d'aujourd'hui, pour ceux qui veulent approfondir. Un cours de philosophie où on rit aux éclats !
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Platon, un jeune qui commence un stage à la Cogitop, va découvrir le monde de l'entreprise guidé par son maître de stage, Socrate, et d'autres collègues tous inspirés par la crème des philosophes.
L'ouvrage alterne entre des (trop) courtes planches de Jul, toujours aussi drôles et fines, et des analyses de Pépin sur différents aspects du monde du travail que j'ai trouvées particulièrement intéressantes et qui m'ont fait réfléchir.
Je ne m'attendais pas complètement à cela en ouvrant cet album, mais j'ai été agréablement surprise au final. Bien sûr, j'aurais aimé quelques planches de plus car elles sont tellement réussies qu'on reste un peu sur sa faim au bout de 2 pages, le côté humoristique y aurait gagné. Par contre, j'ai beaucoup apprécié la clarté de la présentation des concepts philosophiques.
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il est initialement paru en 2013, écrit par le philosophe Charles Pépin, avec des pages de BD réalisées par Jul. Ce tome est sorti entre La planète des sages, tome 1 (2011) et La planète des sages, tome 2 (2015).

Le tome commence par un organigramme de la société Cogitop, comprenant 34 philosophes, affectés aux différents services comme le comité de direction, le service des ressources humaines, la comptabilité, le service de reprographie, ou remplissant des fonctions comme chargé de clientèle, juriste, contrôleur de gestion, délégué syndical, etc. L'ouvrage est structuré sur une alternance de 2 pages de bandes dessinées de Jul, suivies par 2 pages de texte de Charles Pépin (bénéficiant d'un petit dessin en haut de la première page).

C'est l'histoire d'un stagiaire nommé Kevin Platon qui arrive dans les locaux de l'entreprise Cogitop pour y effectuer un stage. Cogitop est une entreprise prestigieuse de communication. Il est accueilli par Jean-Claude Socrate, l'un des cadres de Cogitop. Socrate commence par présenter La Gaffe au responsable du personnel (Lionel Nietzsche) qui essaye de lui refourguer son bouquin (Par-delà le bien et le management). Puis il lui demande d'aller lui chercher un café à la machine à café. C'est Jean-Jacques Rousseau qui le conduit jusqu'à son poste de travail. Par la suite, le jeune stagiaire découvre le monde de l'entreprise, du système de vidéosurveillance (sous la responsabilité de Michel Foucault), au bourrage papier de la photocopieuse, en passant par la secrétaire peu commode (Thérèse d'Avila) du patron (Jean-Philippe Dieu) inaccessible. le stage se déroulera jusqu'à un pot organisé par le chef, et le retour à la mise à disposition sur le marché du travail.

Il faut bien le reconnaître le lecteur est d'abord attiré par les pages de bande dessinée, faciles à lire, drôles et enlevées, fournissant un point d'entrée accessible et divertissant dans un ouvrage au thème austère et peut-être même inquiétant. S'il a déjà lu un tome de la Planète des Sages, il connaît déjà les points forts de l'écriture de Jul. Cet artiste dispose d'un talent quasi surnaturel pour capturer l'apparence des individus qu'i représente, en exagérant les caractéristiques de leur visage jusqu'à la caricature, tout s'appropriant leur représentation iconique passée dans l'imagerie populaire. Impossible d'oublier la moustache de Friedrich Nietzsche après avoir lu cet ouvrage (et ses sourcils).

L'enjeu pour Jul est assez complexe puisqu'il doit à la fois fournir une trame narrative s'étendant sur l'ensemble de l'ouvrage, et servir de support pour les pages de texte. Dès les premières séquences, il apparaît comme une évidence que les 2 auteurs ont collaboré de manière très étroite. Dans un premier temps, le lecteur du haut de sa suffisance présomptueuse se dit que Jul a largement aidé Charles Pépin, en lui écrivant ses titres, et en lui passant une ou deux blagues par chapitre. Il se fait également la remarque que Pépin lui a rendu la pareille en lui procurant des petites phrases, ou une idée majeure par philosophe pour ses pages de bandes dessinées. Indépendamment de la réalité de cet échange de bons procédés, le résultat final est bien plus intégré qu'un simple coup de main de l'un pour la partie de l'autre. Les pages de BD racontent autant de moments de l'expérience professionnelle du stagiaire (la machine à café, la photocopieuse, les pots, l'utilisation des ressources de l'entreprise à des fins personnelles), dans lesquelles chaque rencontre avec un autre employé / philosophe éclaire cette pratique de manière naturelle. de la même manière, les pages de texte construisent sur la base des 2 pages de BD précédentes, pour analyser cette pratique à a lumière de plusieurs courants de pensée.

En ce qui concerne les pages de BD, Jul commence par utiliser une structure rigoureuse de 8 cases par page, 4 rangées de 2. Par la suite, il s'autorise des variations fondant 2 cases en une seule sur une ou plusieurs rangées. Il commence par détourer chaque case par une bordure tracée à main levée, mais assez régulière, puis s'affranchit de ces bordures dès la page 13, laissant les dessins juxtaposés les uns à côté des autres, sans séparation matérialisée par un trait. Ces pages de BD s'inscrivent dans le registre de la comédie de situation, reposant essentiellement sur les dialogues. L'artiste conçoit donc ses cases en conséquence, privilégiant les personnages et leur langage corporel.

Les décors et les accessoires ne sont donc représentés que de manière sommaire, et quand il y a interaction avec les personnages. Cette approche graphique permet de focaliser l'attention du lecteur sur la famille de l'objet ou sa fonction, plutôt que sur une marque particulière. Ainsi il reconnaît sans difficulté l'objet photocopieur, sans pouvoir en identifier le modèle ou la marque, encore moins les différentes options. Il en va de même pour la machine à café ou le dérouleur de papier toilette (séquence saugrenue de Descartes sur les toilettes). Dans le même ordre de simplification, le lecteur reconnaît immédiatement l'écran, la souris et le clavier, même si ce dernier ne comprend qu'une quinzaine de touches, grossièrement délimitées par des gros traits rapides.

Il y a beaucoup d'humour, dans des registres de comique différents. Il y le gag en fin de séquence qui peut reposer sur un jeu de mots (la période d'essais, de l'employé Montaigne), sur un comportement (le coup de pied de Nietzsche pour faire redémarrer la photocopieuse), une référence culturelle décalée (Diogène entamant une chorégraphie en s'exclamant Gangnam Style), une interprétation au premier degré d'une expression (Jacques Derrida se livrant à une déconstruction du photocopieur, en le démontant). En y prêtant attention, le lecteur se rend compte que l'artiste a également disséminé quelques gags visuels, comme l'affiche présentant l'employé du Moi (à savoir Sigmund Freud, page 6).

Chacune de ces 22 séquences de 2 pages dépasse le simple dispositif du gag, ou de la chute comique à la dernière case. Jul réalise des gags drôles, tout en établissant la trame narrative, basée sur la découverte d'employés de l'entreprise, ou de situation de travail. de séquence de BD en séquence de BD, il aborde différentes situations de travail de bureau. La mise en situation correspond à une société de prestations intellectuelles, il n'y a pas de tâches manuelles, ou artisanales, ni de fabrication d'un produit matériel. Il y a également une forme discrète de progression narrative, puisqu'au fur et à mesure certains employés font référence à des situations déjà vues, ou à d'autres employés déjà rencontrés. Il y a une forme de clôture puisque l'ouvrage se termine avec la fin du stage de Kevin Platon, dans des circonstances un peu particulières. L'intérêt principal de l'ouvrage ne réside pas dans son intrigue, mais elle n'est pas totalement inexistante. Jul (et Charles Pépin) a réussi à introduire une forme de tension narrative, contre toute attente.

L'ouvrage commençant par une séquence de 2 pages de BD, le lecteur arrive sur la première séquence de texte, avec le sourire aux lèvres, et dans une disposition d'esprit plutôt bienveillante, tout en se demandant ce que Charles Pépin va lui servir. Sans surprise l'auteur se réfère aux philosophes intervenant dans les pages de BD, en évoquant un de leurs concepts majeurs, appliqué au monde du travail. Il peut s'agir d'une utilisation directe (Max Weber pour justifier la nécessité du travail, sa valeur), d'une projection d'une démarche (le marteau de Nietzche pour (1) casser, (2) sonder et tester les réactions, (3) réparer en se servant de cet outil). Il peut aussi s'agir d'une contextualisation plus globale, par exemple sur la notion de travail du point de vue des penseurs grecs de l'antiquité. À de rares reprises, l'auteur se sert de la situation de travail pour critiquer une approche philosophique, c'est ainsi que l'apparition de Bernard-Henri Lévy donne lieu à des remarques acerbes non dénuées d'humour sur la tyrannie de l'urgence. Enfin, il peut analyser un aspect du travail en croisant plusieurs points de vue philosophiques, comme il le fait pour le caractère répétitif du quotidien professionnel.

Finalement ce regard sur le monde du travail s'avère assez gentil. Les auteurs ne partent pas de situation de souffrance au travail, n'évoquent ni le chômage ni les risques psychosociaux. Ils évoquent des situations banales avec humour et perspicacité, pour leur donner un éclairage philosophique à l'aune d'un ou plusieurs courants de pensée, offrant ainsi au lecteur une prise de recul étonnante et éclairante. Il ne s'agit pas de donner des clefs de compréhension pour lui permettre d'acquérir un avantage stratégique sur ses collègues, mais plus un regard sur le sens à donner à l'organisation, l'obéissance, les relations sociales dans le milieu professionnel (de bureau). Néanmoins il ne s'agit ni d'un ouvrage sociologique, ni économique, ni historique, ni politique.

Toutefois il se produit un phénomène singulier au cours de la lecture. le texte en page 19 aborde la question des bureaux en espace partagé (open space), le confrontant aux idées de Diogène et Montaigne. le lecteur le plus perspicace détecte alors un deuxième niveau de lecture. Un lecteur plus terre à terre aura besoin d'encore un ou deux chapitres pour en prendre conscience. Mais arrivé à la page 23, le doute n'est plus permis. Ce texte aborde la dimension philosophique de la surveillance au travail, celle qu'exerce le chef sur ses subalternes, ou qu'il délègue à des encadrants intermédiaires. Charles Pépin invoque Michel Foucault et Blaise Pascal, et l'argumentaire dérive vers le travail en temps qu'occupation, et l'encadrement en tant que regard de Dieu. Il devient alors manifeste que le terme société (employé pour désigner la structure de la Cogitop) peut aussi s'entendre comme un assemblage d'êtres humains unis par des lois. Il ne s'agit plus alors simplement de survivre au travail (comme le propose le sous-titre de l'ouvrage), mais d'envisager quelques mécanismes de la société des hommes. Ce deuxième niveau de lecture se retrouve à chaque chapitre, et est confirmé de manière explicite lorsque Charles Pépin évoque l'invention de la notion de vie privée (page 59).

Qu'il ait lu ou pas les autres ouvrages de Jul et Charles Pépin, le lecteur est vite séduit par la forme de l'ouvrage (des pages de BD, des textes courts) et sa promesse de fournir un éclairage philosophique aidant à survivre au travail. Il prend un grand plaisir à l'humour protéiforme et intelligent de Jul, ainsi qu'aux jeux de mots des titres des pages de texte, et à l'écriture concise et dense sans être lourde ou indigeste de Charles Pépin. Il apprécie le recul que lui fournit l'éclairage de Charles Pépin sur le quotidien professionnel, et il s'amuse de l'intelligence des mises en situation imaginées par Jul. Il voit 2 auteurs qui ont travaillé en étroite collaboration, à tel point qu'il devient impossible de dire où s'arrête le travail de l'un et où commence celui de l'autre, et mieux encore au point que BD et textes soient complémentaires, se répondent et s'enrichissent. Au bout de quelques séquences, il prend également conscience que ces analyses rapides à partir de concepts de grands philosophes s'appliquent aussi bien à la vie de bureau, qu'à la vie en société, dans d'autres formes de socialisation. Il mesure la culture des auteurs et leur capacité de réflexion à plusieurs reprises, et en particulier au clin d'oeil qu'ils adressent à Gaston Lagaffe, en s'appropriant le gag sur les contrats de monsieur de Mesmaeker.
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Chez COGITOP, Société à Rationalité Limitée, le P-DG est M. Dieu, Thérèse d'Avila étant sa Secrétaire de direction, Nicolas Machiavel son Conseiller particulier, secondés par MM. Sartre, Directeur de la Communication, Nietzsche, DRH, Michel Foucault, Chargé de la vidéosurveillance et de la sécurité. le jeune Kevin Platon effectue un stage d'observation dans cette entreprise, sous la tutelle de M. Socrate, et, ma foi, il ne fait que des bêtises, dont la première est de confondre la machine à café avec le distributeur de ciguë...
Au cours de son stage, il apprend les arcanes de la boîte et lui sont présentés, outre les employés sus-mentionnés, M. Rousseau, Commercial, M. Diogène, Créatif, M. Montaigne qui cumule les CDD, M. Spinoza qui l'introduit à Foucault, à Pascal, à Thomas d'Aquin, qui le présente à Machiavel, incapable de lui arranger une entrevue avec Dieu. Autour de la photocopieuse, il fait la connaissance de Walter Benjamin, d'Epicure, puis de l'inefficace Jacques Derrida, Chargé de maintenance. Après avoir risqué de se faire occire à coups de faucille par le délégué de la CGT, un certain K. Marx, il convie par erreur BHL, le coursier confondu avec DHL, assiste à un exposé de Bourdieu et au sévère jugement du Contrôleur de gestion, Manu Kant, et participe enfin au désastreux pot de départ d'Héraclite, qui constitue l'apogée du drame et le prétexte pour de nombreuses réflexions.
Par cet énoncé, je n'ai rapporté que la moitié exacte du livre, à savoir la série de micro-chapitres graphiques, en BD, de 2 p. chacun, qui constituent l'action du récit. Chacune de ces parties est suivie par un texte de réflexion (qui en est largement inspiré), tout en prose et de longueur égale, qui concerne certains aspects du monde bien réel de l'entreprise, tels qu'ils pourraient être envisagés et critiqués par les philosophes convoqués, ou par l'interaction fictionnelle de leur pensée avec celle de Platon. Il en résulte une vulgarisation philosophique pleine d'humour, de légèreté, et pétillante d'intelligence par les renvois à la réalité du monde du travail en entreprise, ainsi que par les jeux de mots et autres références intratextuelles incessantes.
Voici les titres des chapitres "réflexifs" :
- La planète des stages
- Ressources humaines, trop humaines
- Process tam tam : la norme en entreprise
- Espèce d'open space
- Flic ou voyeur : la surveillance au travail
- Mon Dieu, mon boss ! : comment peut-on être patron ?
- En avoir ou pas : le pouvoir
- Friends : les collègues de bureau
- le zèle du désir : révolutionner le travail ?
- Course toujours : la tyrannie de l'urgence
- Autant en emporte la vente : le métier de commercial
- Powerpoint, point de pouvoir
- le petit coin du bon sens : du CV au WC
- Intime building : la vie privée au bureau
- Patron, une pression ! : visages du harcèlement
- Vendredi ou la vie sauvage : la révolution du Friday Wear
- Melting pot du départ
- le jour sans fin : la répétition au travail
- La voix de son maître : l'obéissance en entreprise
- Faut qu'on parle : le discours en entreprise
- le pire du milieu : quand l'entreprise regarde vers la Chine
- Acropôle-Emploi
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COGITOP
Voilà la société dans laquelle Kevin Platon effectue son stage d'observation.
Il y est reçu par un nombre impressionnant d'illustres employés.
Il y a Nietzsche le DRH, Foucault le responsable de la vidéo surveillance, Pascal le parieur en ligne, Thérèse d'Avila la secrétaire de direction, Rousseau, Montaigne en période d'essais, etc...
Chacun y exprime ce et comment il pense.
Mais ce qu'il pense s'applique ici au monde de l'entreprise qui n'en sort pas glorieux.
Tout y passe : l'open space, le mode de fonctionnement, la pension, etc...
Philosophie certes mais aussi un nombre impressionnant de références à la vie en entreprise et à la vie actuelle.
Humour, calembours, caricatures, ironie, contradictions de pensées, BD et textes (deux pages chacun) se répondent et font se croiser deux mondes de manière impertinente et réussie.
Pour en jouir pleinement, une certaine connaissance préalable est souhaitable.
"Philosopher" avec légèreté?
C'est aussi... une "manière de survivre".
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Le monde du travail m'intéresse. Parce que j'aime travailler, d'abord, mais aussi et surtout parce que je me régale à y observer les petits travers, les grosses hypocrisies, les mélodrames et les jeux de pouvoir qu'il créé ou exacerbe chez tout un chacun.

La philosophie me paraissait une nouvelle clé d'entrée, amusante et intelligente, pour à la fois rire de nos vanités et comprendre au-delà de l'ironie. J'avais donc tous les atouts en main pour apprécier cette BD platonicienne.

Pourtant, le premier rdv fut plutôt raté : j'ai lu quelques pages dans la voiture en attendant et... bof, pas ri, pas appris grand chose, pas compris les parallèles. Alors j'ai tout repris au début, tranquillement, sur mon canapé et j'ai vraiment pu rencontrer Platon La Gaffe et tous ses collègues philosophes.

Platon La Gaffe, c'est le stagiaire naïf qui arrive dans une entreprise et enchaine les boulettes dans de courtes BD de 2 pages. C'est aussi et surtout le prétexte à des explications, courtes également, sur quelques théories philosophiques et principes du monde du travail, en vrac des rappels sur le rôle du travail pour les sages antiques ou chrétiens, l'absence de morale chez Nietzsche, l'arnaque de l'open space, Machiavel et le pouvoir, le grand cinéma des prétendues urgences, le changement de perspective entre vie publique et vie privée...

Si le lien entre BD et texte est souvent pertinent et parfois très drôle (ah les bulles de textes de BHL le coursier ! ah Diogène qui danse le gangnam style pour fêter le Friday wear !), l'ensemble est plutôt succinct (92 pages bulles comprises), et surtout très pessimiste. Heureusement qu'il nous reste les caricatures des philosophes sur la couverture pour sourire !

Challenge Petits plaisirs : 24/xx
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