AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 103 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Par le plus grand des hasards, un de ceux qu'il ne convient pas de relater pendant trop longtemps, je me suis retrouvé à lire ce Platon La Gaffe sans trop savoir de quoi il retournait. Bien m'en a pris, finalement, puisque l'album concocté par Charles Pépin et Jul vaut le détour !

Notons d'entrée que ce duo d'auteurs a également La Planète des sages, une encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies. Autant dire, donc, qu'ils connaissent bien leur sujet (l'un est philosophe, l'autre s'est spécialisé dans la satire politique de notre société actuelle, notamment avec la série Silex and the City). Tous deux mènent une longue réflexion sur le monde de l'entreprise et la considération à avoir du travail. Ainsi, si vous cherchez une leçon de philosophie, accélérée mais très détaillée, sur le travail, c'est par là que ça se passe ! Sortez vos curriculums, car les places sont chères !
Et, en effet, quel casting nous proposent-ils ! Kévin Platon rencontre Jean-Claude Socrate, Jean-Philippe Dieu guide Thérèse d'Avila, Nicolas Machiavel côtoie Jean-Paul Sartre, mais aussi Frédéric Nietzsche, Michel Foucault, Baruch Spinoza, René Descartes, Héraclite, Sigmund Freud, Montesquieu, Leibniz, Manu Kant, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Soren Kierkegaard, Confucius, Alex Tocqueville, Bourdieu, Diogène, Walter Benjamin, Guy Debord, Sade, Aristote, Michel de Montaigne, Hannah Arendt, Schopenhauer, Blaise Pascal, Jacques Derrida, Épicure, Thomas d'Aquin, Jean-Karl Marx, et bien sûr BHL le coursier. Rien que ça, me direz-vous !
Même s'il met en scène des personnages qui n'auraient pas dû se rencontrer, cet album compose un certain réalisme teinté d'un fort pessimisme, mais d'une manière vraiment prenante. L'humour omniprésent active l'ensemble et nous laisse une impression de « finalement beaucoup trop courté : on en veut encore ! le contraste saisissant entre les philosophes, forme très abstraite de « métier », de « travail », et l'aspect très concret de l'entreprise remportera l'adhésion de la majorité des lecteurs. le déséquilibre en faveur du texte vis-à-vis du dessin (qui mériterait quelques ajustements) est dommageable, mais propose surtout de larges biographies décalées de la plupart des philosophes les plus reconnus, ce qui est finalement le but de cet ouvrage.

Ce Caméra Café au pays des philosophes de tous horizons ravira donc bien des profanes tout comme un bon nombre d'adeptes de la philosophie existentielle, c'est l'occasion pour vous de tenter l'expérience de la survie en entreprise par le simple biais de la bande dessinée.

Commenter  J’apprécie          612
Moi quand j'étais petiot, j'ai vécu un peu chez ma grand-mère, beaucoup maraichère, beaucoup catholique et convaincue en plus, persuadée que je ne ferais rien de mes dix doigts, qu'elle braillait quand je voulais me sauver footballer (verbe du premier groupe) et judokater avec les copains du village…

« Mais menuisier ce n'est pas mal » qu'elle disait la vieille dame… enfin si je ne devenais pas un voyou…

Le mardi c'était permis, « Docteur Quinn » en tête liste, toute violence était proscrite et le vendredi lorsqu'elle était assoupie, affalée et bien ronflante, je me régalais devant "USHUAIA", Je voyageais avec "nico" à travers le monde, moi qui voulais devenir éleveur de dauphins…

Mais parfois la vie est cruelle, à Gaza plus qu'ailleurs certes, l'Afrique est perdue, et l'Asie c'est trop loin, donc en tant que Français moyen chanceux car bien née, je ne suis pas devenu éleveur de dauphins, ni policier, ni informaticien, non, Je suis devenu comme elle a dit mémé :

Menuisier…

Fin de troisième (je me répète), ma professeure de maths décide à elle toute seule qu'en tant que burne (spécialiste en burnage) ou branleur (spécialiste en branlage), ne comprenant rien aux « fonctions infines » et aux « vecteurs », que j'imaginais spatio-temporel… et bien d'après elle, je me devais d'apprendre un métier et vite si je ne voulais pas crever la dalle quand je serai grand un peu comme les somaliens qui commencent tout petits eux, plus habitués que l'on a l'habitude d'oublier par chez nous, mais en mieux quand même avec Resto du Coeur à volonté… donc moi bien flippé d'avoir le ventre qui gargouille, j'ai choisi un métier parmi la liste fournie et menuisier ça rimait avec néné...

Quel beau métier, je n'ai jamais regretté, l'histoire de l'art me fascinait : des Égyptiens à maintenant, le style renaissance, Louis XV, Louis XVI, l'Empire, l'Art nouille… concevoir, dessiner, débiter les billes de merisier, de chêne ou de noyer… dégauchir, raboter, assembler… l'odeur enivrante du verni, de l'huile et des bois toupillés… quel bonheur de travailler.

A 16 ans je n'étais pas très doué manuellement, mais motivé ça oui, alors j'ai bossé sans briller, de l'ébénisterie à la menuiserie, me voilà fraichement diplômé après sept années d'apprentissage … Je prenais mon pied à me lever le matin pour aller bosser de 6h30 à 20 heures dans le froid ou la canicule, les heures supp oubliées qu'ils disaient les patrons engraissés à la sueur de mes mains ( ..culé va…).

Mais moi je voulais gagner de l'argent, plus que le salaire d'un ouvrier, alors j'ai vendu mon âme au capitalisme , avec ambition mais sans conviction, juste pour le gain quoi… Et pis les croquettes des chats ça coute un bras surtout quand ils sont à la diet…

Aujourd'hui je suis cadre, avec un salaire plus que correct, mais je me réveille moins motivé, je traine des pieds, je me plains tout le temps même bourré à l'humour… les gens que je côtoie sont des machines de guerre, sans sourire, leur costume bien repassé, sans humanité, pantin du capitalisme moderne et de la mondialisation, moi pecno de gauche, défenseur des requins, amateur de sommeil, plein d'illusions, chaussé de converses choupinou, style plongeur-beau-gosse, je m'ennuie tous les jours un peu plus, laissant mon imagination voguer sous les jupes des filles qui défilent sur les champs d'Élysées, les jambes au vent, moi dans les embouteillages de la capitale… m'enfin en été, ça défile…

Moi qui voudrait devenir tripoteur de gonzesses, compteur de fleurette, poète pour nénettes, toucher des fesses, au lieu de ça je me bourre au coca, noyé dans cette déprime d'un métier sans vocation… mais de quoi je me plains, de rien allons bon, car j'ai conscience de mes privilèges, celui de pouvoir encore me plaindre…

Cette BD est intelligente, drôle, pleine de vérités sur le monde du travail, tous ces philosophes mis en scène pour dénoncer l'absurdité, le fossé qui existe entre l'antiquité et aujourd'hui, bref un petit bijou d'ironie que l'on devrait mettre entre toutes les mains, pour comprendre, apprendre tout en se cultivant, quel pied…

Donc si un jour quelqu'un avait besoin d'un penseur du dimanche, qui aime les tongs et le monoï, philosophant sur sa médiocrité, prêt a rire pour le plaisir de vous faire plaisir, je suis votre homme, je sais me servir d'Excel, de Word, d'un marteau et d'un burin, je fantasme de farniente, et me prélasse sur les seins des femmes nues prêtent à faire tomber leur robe pour satisfaire mes illusions lubriques…

Mais mon imagination ne fait pas gagner d'argent…Chienne de vie, alors laissez-moi pioncer bordel de dieu...

et FUCK le lundi...

A plus les copains

Commenter  J’apprécie          4825
Ah le travail c'est la santé !!! TRALALA... LALERE... joie et galère ?

L'entreprise, un collectif, mère de toutes les managements, de hiérarchie, de règles et de codes...Jul nous balade dans ce monde professionnel avec un stagiaire en "mode Gaston Lagaffe" et nous amène à digresser en compagnie de célèbres philosophes : Platon, Socrate, et d'autres personnages inattendus ! ils nous exposent leurs modes de pensée au travers de notre histoire jusqu'à nos jours, Illustrés par des mises en situations pleines d'humour.
C'est drôle, intelligent, un regard lucide et décapant sur le monde du travail qui tient une place prépondérante dans nos vies ....et une manière agréable de découvrir ou se rafraichir la mémoire sur la philosophie.

de nos jours, la vie professionnelle grignote insidieusement la vie privée grâce aux technologies de pointe : téléphones et ordinateurs ont pris le pouvoir...! Oui oui!!!impossible de ne pas répondre aux mails, aux courriels! en tout lieu et à toute heure .. tout est URGENT !..vive le télétravail? dans quelles conditions? L'open space : espace de liberté surveillée ou " convivialité"?
De burn out, en dépression...allons voyons, travaillons encore et toujours plus!! ! traversons la rue !

Pertinent sujet et à l'heure du bac pour les bacheliers un sujet en philo très intéressant
le travail : une aliénation de l'homme ? Un déterminisme et un marqueur social ? Une absolue nécessité vitale...ou un carcan dont on peut se sortir pour vivre autrement ?
Voilà, quel bonheur que de lire cet album sur son transat, une glace à la main...! aujourd'hui j'ai piscine !!

A déguster sans modération !BONNE LECTURE à tous et toutes !




Commenter  J’apprécie          460
« Platon Lagaffe ». Plus qu'une bande dessinée comme je l'ai supposé à l'écoute de l'interview de Charles Pépin à la radio, il s'agit d'un album constitué d'un mille-feuille de textes à caractère philosophique et de planches de BD due au dessinateur Jul.

Le thème : l'entreprise et ses différentes fonctions, toutes représentées par un ou des philosophes. On trouve Frédéric Nietzsche à la DRH, Thérèse d'Avila au secrétariat de direction, Nicolas Machiavel comme conseiller principal du Directeur. le Directeur : Jean-Philippe Dieu, le seul qu'on ne voit pas, mais dont l'aura illumine l'entreprise, la Cogitop, une Société à Rationalité Limitée.

Notre guide dans ce monde si particulier que constitue l'entreprise : Kevin Platon, un collégien en stage de découverte du monde du travail.

Le mille-feuille en question : une structure commode composée de planches de BD, propices au calembour (« C'est encore Montaigne, le pauvre… ça fait 35 ans qu'il est en période d'essais » ou encore, Pascal : « je l'aurais parié ! ») et à la caricature - particulièrement réussie par le dessinateur Jul - des philosophes cités ; en alternance avec des pages de texte façon chronique permettant de présenter sommairement les dits philosophes, ainsi que les différents aspects et fonctions de l'entreprise.

Certes, il ne s'agit pas là du « Monde de Sophie », l'excellent ouvrage de vulgarisation philosophique composé par Jostein Gaarder, mais c'est frais, c'est plaisant, efficace et parfaitement réussi. On peut juste déplorer la mention de seulement deux philosophes femmes, Hannah Arendt et Ste Thérèse d'Avila … ce à quoi l'auteur répond que les femmes, en matière de philosophie ne sont pas aussi nombreuses que les hommes ; ceci expliquant cela…
Commenter  J’apprécie          250
Une semaine après vous avoir vanté les mérites de la BD jeunesse Mon père ce héron du décidement très prolixe Jul, revoici une chronique d'une BD de Jul, plus axée pour les adultes celle ci, mais tout aussi jubilatoire et tout à fait conforme à ce que je connaissais et j'aimais chez lui, tout en l'ouvrant sur un domaine autre, la philosophie.

Pour rappel, j'avais déjà dit tout plusieurs fois le bien que je pensais du talent de ce Jul, transfuge de chez Charlie Hebdo et auteur de cette série Silex in the City qui sortait vraiment des sentiers battus avec cette idée de revisiter les problèmes de société à la sauce préhistorique, avec un effet garanti sur les zygomatiques grace aux nombreux anachronismes particulièrement bien trouvés .

Ici, dans "Platon la Gaffe", une BD publiée chez Dargaud en mars dernier, Jul et le philosophe médiatique et chéri de ses dames Charles Pépin nous proposent une réflexion très pertinente autour du monde de l'entreprise et de ses rituels expliqués et décodés par les grands philosophes. le monde du travail est déjà la thémathique centrale de Silex in The City, mais l'approche philosophique, entre vulgarisation et érudition ( deux pages de BD pour deux pages d'explication plus théorique et philosophique analysant la planche qu'on vient de voir) est une approche nouvelle et parfaitement réussie de ce projet.

Jul et Pepin arrivent à rendre attrayants et accessibles les grands principes philosophiques et les idées principales de ces grands penseurs que l'on connaissait surtout de nom, et cette approche donne fortement envie de nous plonger dans leurs oeuvres respectives.

On y retrouve en effet , parmi les collègues de travail de (Kevin) Platon le jeune stagiaire qui ne connait rien au monde de l'entreprise, Socrate, Héraclite, Foucault, Montaigne, Bourdieu, Jean-Jacques Rousseau, bref de quoi réviser en douceur les classiques, les grands traits de leurs pensées, et apprendre à en connaître mieux les tenants et aboutissants.

Mais cette approche pédagogique ne doit pas entraver le principal et l'essentiel chez toutes les oeuvres de Jul : cette BD est avant tout très drôle avec un humour plutot fin et particulièrement bien vu sur le monde du travail dans lequel on retrouvera forcément pas mal de vécu (on appréciera notamment les problèmes de bourrage papier dans l'imprimante, la didcature de l'urgence, la mode du friday wear, la présentation des powerpoints)..Descartes qui va aux toilettes pour méditer, Montaigne en période d'essais, Derrida le déconstructeur en train de déconstruire la photocopieuse : toutes ces idées fonctionnent à merveille et font à la fois rire et réfléchir.
Finesse, humour, non sens et jeux de mots: la totale pour ce petit bijou qui mélange habilement le rire et la réflexion, bref le pari est largement réussi !!

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          220
Nietzsche, Platon, Spinoza et consorts ont eu la chance de se passer le temps agréablement, en écrivant leurs petits livres, parce qu'ils n'ont pas connu notre époque où le travail se résume le plus souvent à tourner en rond dans une société de services tertiaires. Pourtant, la tâche est propice aux questions philosophiques. Vous-même, travailleur éploré, cachez peut-être le philosophe du siècle nouveau lorsque, devant l'imprimante bourrée de papier, vous comprenez que la maïeutique grecque ne vous sera d'aucun secours. Entouré de collègues et de supérieurs aux noms aussi éloquents que Machiavel, Spinoza, Descartes ou Spinoza, ces lointains aïeux dont la pensée pouvait paraître désormais obsolète sauront démontrer leur pertinence contemporaine –il s'agit moins de divination que d'universalité et d'atemporalité de leurs idées.


Charles Pépin ne nous permettra pas réellement de sortir du cadre pédagogique de la philosophie. Il a beau foutre Platon à poil, ses private jokes philosophiques sont sévèrement gardées par des exposés de vulgarisation appliquée au monde du travail. Pas inintéressants, ils ne sont pas non plus indispensables si ce n'est qu'à l'instar du travail, qui nous permet de mieux apprécier notre temps libre, ces exposés didactiques font ressortir l'attrait de planches dessinées où Nietzsche, Spinoza et Platon luttent à bras le corps sous l'oeil sévère et distant de leur caméra-surveillance Dieu.
Commenter  J’apprécie          200
Le monde de l'entreprise vu par les philosophes, avec beaucoup d'humour.
Chez Cogitop, on retrouve les principaux auteur de l'univers de la philosophie : Frédéric Nietzsche est aux ressources humaines (trop humaines), Michel Montaigne est toujours en période d'essai... Et on suit Kevin Platon, le stagiaire. C'est franchement drôle, un humour plein de références bien sûr, chaque planche de bande dessinée est suivie d'un texte explicatif qui éclaircit certains points, et qui fait le rapprochement avec la pensée d'untel ou d'untel avec le monde de l'entreprise d'aujourd'hui, pour ceux qui veulent approfondir. Un cours de philosophie où on rit aux éclats !
Commenter  J’apprécie          180
Platon, un jeune qui commence un stage à la Cogitop, va découvrir le monde de l'entreprise guidé par son maître de stage, Socrate, et d'autres collègues tous inspirés par la crème des philosophes.
L'ouvrage alterne entre des (trop) courtes planches de Jul, toujours aussi drôles et fines, et des analyses de Pépin sur différents aspects du monde du travail que j'ai trouvées particulièrement intéressantes et qui m'ont fait réfléchir.
Je ne m'attendais pas complètement à cela en ouvrant cet album, mais j'ai été agréablement surprise au final. Bien sûr, j'aurais aimé quelques planches de plus car elles sont tellement réussies qu'on reste un peu sur sa faim au bout de 2 pages, le côté humoristique y aurait gagné. Par contre, j'ai beaucoup apprécié la clarté de la présentation des concepts philosophiques.
Commenter  J’apprécie          104
Un auteur et un dessinateur qui connaissent leur sujet, qu'il s'agisse de la philosophie ou de la vie en entreprise , et qui ont surtout beaucoup d'humour, et semblent s'entendre comme larrons en foire. le ton est donné avec l'organigramme de la société, la COGITOP, où sous la direction de Dieu, tous les postes sont occupés par des philosophes judicieusement choisis. de jeux de mots en regards ironiques bien vus, on ne s'ennuie jamais et on s'amuse en révisant nos souvenirs des grands philosophes, confrontés à la vie de l'entreprise.
Commenter  J’apprécie          100
Quel régal, quel plaisir... que dis-je, un vrai délice ! Combiner philosophie, temps reculés, références intelligibles et intelligentes pour un minimum de culture philosophique avec des moments réalistes du travail au XXIème siècle, et de l'humour, auriez-vous cru que tout cela puisse s'assembler un jour ? Eh bien, Jul, sacré dessinateur, à la pointe endiablé, accompagné de son fidèle Charles Pépin au style si particulier, l'ont fait : dans un album tirant sur la bande-dessinée humoristique, ils narrent les grands fondements du monde du travail en intérim, avec en prime, un choix singulier de personnages : des grands philosophes ayant marqués l'histoire.

Si insensé soit-il, cet amalgame de thèmes, aux paroxysmes les uns des autres, forme pourtant un cocktail détonnant, moderne et animé, pour un effet fulminant, explosif, à la limite de la perfection tant recherchée dans les albums.
Il faut dire que ce genre de livre n'est pas banal.

Usant d'ingéniosité, les deux compères Jul et Charles Pépin ont mis en pratique leurs facilités pour donner aux lecteurs une masse de données plus compréhensibles, à la portée de chacun, pour les goûts les plus ardus. Décryptant parfaitement les conditions de travail des employés modernes, Charles Pépin y ajoute une analyse toute personnelle, une critique intime agrémentée de références philosophiques camouflée, et d'une large dose d'humour. Pour couronner le tout, Jul donne vie aux philosophes, en les représentant dans des caricatures invraisemblables, à l'orée de la vulgarisation, avec toujours, une attache à la réalité.

Je puis dire que ce livre m'a surprise, il m'a étonnée autant qu'il m'a appris. le plaisir que j'ai pris à la lire m'a totalement fait oublier la difficulté et l'ennuie avec lequel je suis confronté en cours de philosophie. Ces deux messieurs ont le don de rendre attrayant ce qui ne l'est pas de base, un bon point dans un monde qui vire à l'extrême fainéantise. Les bases acquises en cours ont pu être mise en pratique ; retrouvant Socrate, Héraclite, Platon, Montaigne et ses essais, et d'autres grands auteurs français du XVIIIième siècle, dépendant du siècle des Lumières et philosophes à leurs heures perdues tels Jean-Jacques Rousseau et ses Rêveries du promeneur solitaire, ou son Contrat social, bien accompagné par Voltaire et son Candide. Que de belles références qui mériteraient une attention particulière, beaucoup plus assidue et approfondie de notre part, nous, pauvres lecteurs noyés dans ce flot d'informations.

Inutile de dire qu'une deuxième lecture est fortement conseillée, voire obligatoire pour les amateurs, pour acérer les renseignements, et permettre de repérer les détails qui ont manqués lors de notre première lecture.

En plus d'être fortement intéressant, ce livre est désopilant, tout en sachant garder une part des pieds sur terre. Je suis profondément épatée par cet album, en admiration devant tant de travail, de recherche et d'idées, qui forment, je le répète, un formidable mélange qui détonne.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (221) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}