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EAN : 9782226438140
384 pages
Albin Michel (28/10/2020)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Bruno n'a pas connu son père, tué par balle, en avril 1964, dans des conditions troubles. Le retentissant procès qui avait suivi sa mort laisse de lui l'image d'un ex blouson noir impliqué dans une tentative de cambriolage. Trop simple, ce portrait de paria d'un clan familial avide de respectabilité.
Sur les traces de son père, Bruno endosse le rôle de justicier, lève le voile sur l'enfer des passions tristes pour enfin s'inventer d'autres chemins, dire oui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bruno, le narrateur, trentenaire, n'a pas connu son père mort avant sa naissance.
Il est élevé par sa mère, aimante et protectrice . Tous deux sont accueillis dans l'appartement contigu à celui des grands-parents paternels. A Paris.
Les vacances se passent à Chantenac, près d' Albi.
Les deux familles y sont voisines, mais tellement différentes : :le grand-père paternel, latiniste, issu d'une lignée de professeurs a acheté La Bastide ,tandis que l'autre, le maternel, y vit à demeure et dirige un club hippique.
D'un côté, l'austérité, l'autorité, de l'autre, la générosité, l'amour sans condition.
Le jeune Bruno est tiraillé entre ces deux modes de vie et ne sait pas qui il est vraiment au fond de lui.
"Je n'étais sans doute pas près de savoir qui était le Bruno Guède de base. Peut-être juste un caméléon, qui changeait sans arrêt de goûts et de couleurs. ".

Ce n'est qu'à l'âge de treize ans qu'il apprend brutalement la cause de la mort dramatique de son père. le lecteur, lui, en est informé dès le premier chapitre.
Il voudra savoir ce qu'on lui a soigneusement caché (pour le protéger) et pourquoi il somatise.
Au fil des pages, avec des retours dans le passé, Bruno raconte. Ses ressentis sont analysés avec justesse et finesse psychologique.
Les autres protagonistes ont une réelle présence. Je me sentais parmi eux.
Les chevaux tiennent une large part dans le roman et on ressent tout l'amour éprouvé.
C'est un livre riche d'érudition , et miroir de la société.
De belles pages lumineuses aussi, d'amour partagé, de reconnaissance.

Que l'auteur pardonne mon manque de disposition pour écrire une belle chronique à la hauteur de mon admiration.
Un coup de coeur.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ça,c'est un vrai problème. La compétition on n'y peut rien, c'est la société qui veut ça, mais qu'on la confonde avec la religion, non. Tel que je le vois, Dieu se moque bien que nous soyons premier ou dernier de la classe. Si on laisse penser aux élèves qu'ils doivent bien travailler non pas seulement pour réussir dans la vie, mais pour devenir de bobs chrétiens, pour échapper au péché originel, c'est un vrai problème. D'ailleurs, le péché originel en est peut-être un. C'est une arme de destruction massive, il faudrait seulement la lâcher sur les cœurs les plus endurcis, ceux qu'on ne peut pas fissurer autrement. Pas la faire entrer dans le catéchisme pour tous. p 280
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« Mon père est un homme impulsif,
c’est sans doute regrettable, mais il n’est pas du genre à se laisser intimider par
un voyou » – au cours de laquelle l’intrus avait trouvé la mort ; hélas, une balle
perdue avait également atteint sa belle-mère, qui était morte sur le coup. L’enquête
permettrait de préciser le déroulé des événements, conclut-il, avant de les remercier
de leur attention et de regagner la maison, sans répondre à aucune question.

Ces propos eurent le don de mettre en fureur le procureur de la République de Versailles
en charge de l’affaire. Il avait pris la peine de se déplacer sur les lieux, au lieu
d’y envoyer un substitut, et il n’aimait pas du tout qu’on piétine les plates-bandes
de la Justice. Le soir, il convoqua les journalistes au tribunal de grande instance
de Versailles et fit un point presse à leur intention.
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Les ingrédients du parfait roman-feuilleton émergèrent rapidement, comblant les espoirs
des journalistes. La différence d’âge, trente et un ans, entre le mari et la femme ;
et ce qui allait avec, l’un chauve, trapu et bedonnant, l’autre une belle Italienne,
dont c’était le deuxième mariage, et qui avait été mannequin dans sa jeunesse. Les
journaux exhumèrent des photos d’elle, parues dans des magazines italiens, en bikini
sur une plage ou riant au bras de jeunes hommes – en omettant parfois de souligner
que ces photos remontaient à quinze ou vingt ans. Arnaud Fabre d’Estival, lui, pouvait
facilement endosser le rôle du jeune amant, qu’elle aurait pris pour pimenter sa vie :
belle gueule (il ressemblait à Gérard Blain), fils de famille dévoyé au passé mouvementé,
tour à tour « blouson noir » et militaire en Algérie.
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De fait, l’armée parut lui convenir, au point qu’il intégra un peloton d’élèves sous-officiers,
et qu’il s’engagea pour cinq ans. Dans un premier temps, cela rassura plutôt sa famille,
malgré les dangers encourus ; Arnaud avait trouvé, sinon sa voie, au moins une voie.
Mais il apparut, au cours de l’année 1961, que le capitaine auquel il devait sa vocation,
Hornung, en qui il avait trouvé une sorte de mentor, faisait partie des officiers putschistes d’Alger ; pire, après sa démobilisation en 1962,
avec le grade de sergent-chef, le nom d’Arnaud Fabre d’Estival apparut dans plusieurs
documents de l’OAS saisis par la police et les journaux s’en firent l’écho.
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Autre bizarrerie à mes yeux : le Christ qu'on apercevait là-haut, sur son grand crucifix. il était nu ou presque , comme sur tous les crucifix, mais ici, cela paraissait plus étrange qu'ailleurs. Ces notables aux riches habits, dans cette riche cathédrale, trônaient au nom d'un homme nu. Réprouvé, supplicié. (...) . On pouvait donc avoir été créé par Dieu, et pourtant rester toute sa vie nu et le corps couvert d'écailles.
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