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EAN : 9782729116897
572 pages
Editions de La Différence (23/08/2007)
3.83/5   12 notes
Résumé :

Si Un été mémorable, premier roman de Jean Pérol, fut le roman de la douleur noire, peut-être Le soleil se couche à Nippori est-il le roman de la douleur rouge. Et de toutes celles d'un homme devenu adulte, dans un temps qui a perdu ses illusions. Les traverse la chaude lumière des amours, de quelques femmes aimées, et d'une plus que les autres, Eiko, qui marque à jamais une vie. Sa présence, sensuelle et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Coup de cœur!
Quelle excellente surprise d'avoir découvert par hasard ce magnifique auteur contemporain lors d'un "désherbage" de bibliothèque! De la vraie littérature avec un grand L ! Une écriture finement ciselée, parfois engagée, parfois rêveuse, qui nous emmène loin, très loin. le Japon, le pays et la culture, y sont décrits comme jamais, évoquant aussi bien le meilleur que le pire. Attention, quelques scènes d'un érotisme cru, ainsi que quelques rappels historiques d'une cruauté sans nom. Pour lecteurs avertis tout de même, donc. Mais le voyage vaut vraiment le détour car l'auteur possède un véritable talent d'écriture. Chaque page recèle une pépite !
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j'ai adoré ce livre ,hymne d'amour au japon et surtout à la femme japonaise
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Un roman majeur
Par son écriture brillante
Son thème planétaire
La finesse de son caractère
le Japon est là décrit dans toute sa complexité à travers le portrait de quelques personnages
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J'ai adoré cette déclaration d'amour au Japon et à la femme japonaise
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Rien. Aucune trace de passage : seul le parfum de sa chair dans le futon froissé, et la porte coulissante laissée à peine quelques centimètres entrouverte, sur sa disparition.

La terre était déjà devenue une orange, c’est bien qu’elle devienne enfin une agate, verte et bleue, lancée dans la cour d’école de l’enfance du monde.

Un saute-mouton diabolique avec le péché.

Contrairement à tous ceux qui disent que partir ne change rien, et qui le disent parce qu’ils ont toujours été des paresseux ou des peureux, il sait de plus en plus que le bonheur de l’ailleurs, c’est qu’il volatilise.

Et plus que jamais notre sourire perpétuel doit demeurer notre politesse envers la fatalité. Être léger, c’est notre flottement victorieux sur les forces maléfiques du monde, les nôtres et celles des autres.

Le sport, cet ersatz de raison de vivre pour cervelles élémentaires…

Si vieillir est rouspéter et se plaindre, manière de gratter ses nostalgies, il va falloir que je commence à me surveiller et à me soigner.

Pour venir au Japon, il fallait maintenant prendre l’avion. Ça vous raccourcissait la terre et vos rêves d’enfant. On l’avait privé du plaisir des préliminaires. « On ne voyage plus, on arrive ».

Son visage à la fenêtre lui permettait de percevoir et recevoir la nuit veloutée de Tokyo et son tiède crachin, mais aussi ses lumières bariolées et ses lueurs douces de lanternes de papier. Calé sur la confortable banquette arrière, il se laisse dériver dans l’engourdissement causé par le décalage horaire et cette moiteur dont il a l’impression qu’elle est en train de lui changer la peau, de le faire déjà glisser, il le sent, sous d’impalpables influences.

Leurs pieds, chaussés, pour ne pas dire gantés, de tabi en tissu blanc au seul gros orteil détaché, avaient glissé à petits pas chuintants entravés, sur des planchers sombres, tout au long de couloirs obscurs, où régnait le silence. Ces pieds de tabi blancs des servantes, après les mains gantées de blanc du chauffeur, lui avaient semblé continuer de dérouler, dans la pénombre de l’hôtel, les rites feutrés de l’accueil du plus lointain des pays lointains.

On procède au vide pour accueillir l’oubli. Le soulagement des idiots quand le passé les juge. C’est encombrant la mémoire, vous savez, encombrant, pesant…

Son sourire, encore plus rapide que le silence, s’est fait cruel.

J’ai voulu fuir qui j’avais été, et tout un pays qui chaque jour un peu plus me semblait de moins en moins le mien. J’ai voulu lâcher la France, et me quitter, ensemble.

Il n’y aura plus que du quantifiable, des chiffres, ou du froid, dans les rouages glacés des cervelles impassibles. Qui tourneront sans fin, en nous et au dehors, enserrant la terre de leurs petits comptes. Tout sera chronométré, mesuré, pesé, opposé : des olympiades perpétuelles, le cauchemar ! Le muscle et le chiffre ! Le corps et l’objet ! Les deux veaux d’or des temps qui viennent ! On va les retrouver souvent devant nous, nos deux ennemis les plus terribles… Et les hommes seront comme des chiens malheureux, vous savez, comme ces chiens du Grand Nord, aux vastes yeux bleus élargis de manque, qui vous fixent, muets, moitié perdition et moitié envie de mordre, par manque d’espace, de neige, de tourbillons, d’horizons.

Les clichés défilent comme dans une soirée diapos mais, pour l’écouter, ma politesse est sans faille.

Enfant solitaire, infime vie arrimée au flanc d’un paquebot de l’histoire, il en percevait vaguement les rumeurs.

Tout au bout de la vallée, au plein sud, où la lumière tendait son grand transparent, le train n’était plus que ce panache oblique de fumée transpercée de rayons.

Il avait choisi, pour sa santé mentale, et l’accompagner dans ce long voyage, Mallarmé, Cocteau, Nerval, Michaux, tout ce qui pouvait se situer au plus loin de l’air qui circulait dans les casernes. De l’esthétisme. Du précieux. Du maladif. Du nerveux. De l’anti muscle. Du vrai désespoir d’adjudant.
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Enfin ce pays avait eu une autre chance, et l'habileté de la maintenir : celle de n'avoir pas à se crisper sur une seule religion, comme tant d'autres pays, jusqu'à l'idiotie et à l'aveuglement, sur un seul livre divin brandi comme un poing. Il avait pris au contraire le plus grand soin de n'en jamais avoir. Ce qui lui avait donné, et laissé, au fil des siècles, loin des croix, des croissants et des étoiles fatidiques, une vie douce et subtile, plutôt réussie, sauf cet épisode raté de la Seconde Guerre mondiale, totalement raté, et mal mis en scène par une poignée de militaires victimes du virus occidental, envahis par l'idée fébrile d'un empereur pour une fois un peu trop unique et trop Dieu. (pp 130-131)
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Dans cette maison que j'avais choisie pour y finir mes jours, après m'être débarrassé de presque tous mes biens personnels, m'appliquant à ce qu'elle ressemblât de plus en plus à une retraite monacale, qu'avais-je fait depuis quelques années, si ce n'est de me souvenir ? La mémoire, inchassable, s'entêtait à demeurer mon plaisir et ma douleur. On ne vide pas sa mémoire comme une maison. (p. 523)
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À côté des grands livres, les films vieillissent mal, en quelques années ils ne montrent plus que leurs ridicules, ceux de l'époque où ils ont été produits. (p. 216)
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(...) le sport, cet ersatz de raison de vivre pour cervelles élémentaires, cette scie des temps modernes, commence à me taper sérieusement sur les nerfs. (p. 290)
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