AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 168 notes
Ce livre-ci commence par un coup de poing. L'auteur a su retranscrire parfaitement les paroles de Mary Lee, la grand-mère, sa colère face à Marcus, son petit-fils. Nous rentrons très vite dans l'intimité de cette famille de Louisiane, qui, malgré la descente de police, malgré les soucis, s'apprête à passer une journée au bord du fleuve. Une journée "de détente", pensaient-ils.
Chaque personnage est vraiment vivant, fortement caractérisé, attachant, chacun à sa manière. La suite n'en est que plus difficile.
Puis vient le retour en arrière, la tragédie vécue par Mary Lee et son frère dans sa jeunesse. Elle n'est pas la cause de ce qui survient au bord du fleuve. La cause véritable est à chercher dans la ségrégation qui sévissait aux Etats-Unis il y a un demi-siècle à peine.
Je n'ai pas envie d'en dire plus, tant la force de ce texte se suffit à lui-même.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          110
le sujet est très fort et l'intention est évidemment louable et loué mais malheureusement le résultat n'est pas à la hauteur des ambitions de l'auteur. trop appliqué, trop linéaire.. on imagine ce qu'un grand romancier américain aurait pu faire d'un tel sujet!!
Commenter  J’apprécie          130
C'est un roman puzzle, on découvre un personnage, puis un autre, puis un autre et encore un autre et ainsi de suite. C'est l'histoire d'une douleur, d'une famille noire américaine, de la Grand-mère aux petits enfants, dont le destin m'a émue. A travers cette famille, c'est la tragédie du peuple noir et du chemin qui reste à faire qui nous est racontée. Les dernières pages m'ont laissé une immense émotion. « Ma ville en ruine et moi, on se ressemble, on est deux vieilles mal en point, on suffoque en août et on grelotte en janvier, on a les mêmes souvenirs, les mêmes fantômes, la même nostalgie, on a cru trouver de l'or, connu la folie des grandeurs et des cadences infernales, ici Ford, General Motors et Chrysler ont dicté la taille du capot et des routes, ici a été calibré le rêve américain… ».YR
Commenter  J’apprécie          30
« Les Faibles et les forts « Judith Perrignon
Ce court roman polyphonique, librement inspiré par un fait divers, retrace les heures sombres de la ségrégation aux Etats-Unis et fait ressurgir de façon magistrale et sans concession, une page de l'Histoire. Servi par une écriture simple et percutante où le moindre mot est juste où tout fait sens
.Ce livre ne vous lâchera pas. A lire absolument
Commenter  J’apprécie          10
La construction du roman "Les faibles et les forts" est assez originale, désarçonnante. La première partie se déroule en 2010 et voit se succéder des chapitres correspondant aux voix de différents membres d'une famille. le lecteur est mis dans une position omnipotente est "lit" les pensées de chacune des personnes qui a assisté à la perquisition brutale de la police. A la recherche de drogue les policiers ont brutalisé Marcus, le fils aîné, l'obligeant à se dessaper dans le salon familial, à s'exhiber le cul à l'air en présence de sa grand-mère Mary-Lee, sa mère Dana – mère des cinq enfants avec trois différents père –, ses frères Wes l'indépendant malicieux et Johna en totale admiration pour son grand-frère, la petite Déborah à l'orée d'une adolescence qui s'annonce tortueuse et la petite Vickie.
Après avoir mis la maison sans dessus-dessous les flics sont partis, laissant derrière eux des tempêtes de frustrations et de rages dans les esprits de chacun.

L'exercice est bien mené. le lecteur passe successivement dans la tête de chacun et vit avec chaque personnage l'épisode brutal de la fouille. Nous naviguons dans les colères de chacun, les désespoirs, les récriminations d'une famille à la dérive sociale. le pire c'est qu'on a l'impression qu'ils se tiennent plus, les uns et les autres, responsables de l'humiliation plutôt que la brutalité policière. Elle leur semble à tou(te)s normale, évidente. C'est perturbant.

Puis, brutalement, Judith Perrignon nous ramène en Juin 1949, à Saint-Louis. Cette fois-ci nous sommes dans une narration classique qui nous met dans la tête d'une Mary-Lee adolescente qui vit les premières heures de l'ouverture des piscines aux Noirs. Son frère Howard fait partie de ces premiers intrépides qui osent s'aventurer dans des bassins "publics" réservés pourtant aux blancs. Et les réactions qui s'en suivent. le lecteur ne subit ni les coups ni les crachats, mais c'est d'une violence psychologique telle que des larmes de rage pourraient vous humidifier les yeux. Pourraient.

(Suites... http://www.loumeto.com/spip.php?article423)
Lien : http://www.loumeto.com/spip...
Commenter  J’apprécie          70
J'ai refermé cet ouvrage secouée et frustrée. Secouée par la cruauté des drames, frustrée par l'injustice et l'impuissance qui s'en dégagent.
Ce livre, intense et poignant, m'a profondément marquée. L'écriture est habile. Au coeur des protagonistes, elle nous maintient dans la connexion, pour se terminer par une réflexion sur le lien entre l'épouvantable accident et la ségrégation.
A lire avec résistance (et non force, pour reprendre le terme si juste de l'auteure).
Commenter  J’apprécie          90
Une info, accompagnant un fait divers, a entraîné des questionnements forts et une révolte certaine chez Judith Perrignon:
Aux États-Unis, en 2010, 60% des enfants afro-américains ne savaient toujours pas nager.

Cette "statistique" a inspiré à Judith Perrignon l'histoire de ce drame, de cette famille afro-américaine victime d'injustice, de la cruauté du sort parfois fatal causé par le poids de l'histoire, les "habitudes", les croyances ancrées.

C'est l'histoire d'innocences, de vies gâchées par l'intolérance.
La mort causée par un droit que d'autres refusent au nom de rien, d'une différence,
d'une couleur...
Et la nature qui, elle, ne fait aucune distinction, ne pardonne rien.

La suite:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
Commenter  J’apprécie          30
"Quand les Européens sont arrivés en Afrique de l'Ouest, ils ont découvert des peuples qui nageaient, les hommes, les femmes ,les enfants, depuis tout petits, dans les rivières et le long des côtes, les Africains étaient de grands nageurs. Mais l'esclave qui nage est devenu l'esclave qui s'enfuit ! Et donc passible de mort. La peur s'est transmise de génération en génération."
Partant de cette constatation, Judith Perignon écrit un magnifique roman sur une idée commune " les noirs ne savent pas nager, c'est dans leurs gènes", et nous raconte l'histoire d'une pauvre famille noire du Sud des Etats Unis, de l'accès aux piscines des noirs ainsi que des lieux communs et du racisme latent qui persistent dans la tête des blancs.
Une très belle construction, une écriture qui coule comme une poème, tout est dit en pudeur, un récit poignant.
Commenter  J’apprécie          50
Louisiane, 2010. Les flics viennent de pénétrer dans la maison, fouiller les pièces, et Marcus, l'aîné de 17 ans. Nous sommes chez une famille de Noirs, c'est classique. La mère, Dana, est résignée pour le sort de ses garçons, elle ne leur souhaite plus que d'intégrer l'armée. La grand-mère Mary Lee prie avec ferveur pour qu'ils s'en sortent, pour qu'il brise le cercle vicieux qui enferme cette communauté, alors que par le passé elle a vécu les luttes raciales, les espoirs d'égalité, l'ouverture des piscines aux Noirs en 1949. Hélas, le sort s'acharne et un drame en résonance viendra obscurcir la moiteur de cet été 2010.

Cette grand-mère et ses prières de vieille femme lucide, cette femme témoin de l'Histoire, cette femme pilier d'une famille fragile. Les enfants sont élevés sans les pères, les enfants adolescents sont à la dérive, les femmes sont épuisées, la ségrégation sociale perdure encore dans la société. Mais elle est là, et sa voix résonne comme celle d'une mamie Toni Morisson.

De l'amour il y en a, même parmi les faibles, même entre ces frères et soeurs qui n'accéderont pas à tout ce que la société peut offrir d'épanouissant.
Le roman de Judith Perrignon s'ouvre comme un monologue de la grand-mère, suivi d'autres monologues de chaque membre de la famille. Puis il se poursuit avec des flash back importants dans le passé familial, pour revenir en 2010, tragiquement, sur les rives de la Red River. Avec brio, elle a relié ce roman familial à un récent fait divers tragique qui a vu la noyade de 6 jeunes afro-américains aux Etats Unis. Ou comment le fait de ne pas savoir nager est ancré socialement dans les conscience des Noies américains, et ceci depuis les sombres années de la ségrégation.

(..........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
Roman chaudement recommandé par la blogosphère et à lire pour ne jamais oublier le poids négatif du racisme dans les sociétés.
L'auteure est française et connaît visiblement bien la société américaine, comme à chaque fois qu'une étrangère pose son regard critique sur le fonctionnement d'une société , je suis toujours moins convaincue que lorsqu'un écrivain du pays le fait lui-même.
Et sur le sujet les Américains décrivent fort bien ce qu'a été la condition des noirs et les retentissement sur les comportement actuels..

Je pense, par exemple, au livre incontournable « le temps où nous chantions » de Richard Powers
On va mieux depuis l'élection d'Obama qui rassure enfin cette communauté et nous a donné confiance dans la société américaine.




Le sujet du roman tourne autour d'une tragédie : des adolescents d'une même famille noire meurent parce qu'ils ne savent pas nager.
S'ils ne savent pas nager , c'est que le fameux poids du racisme fait que les enfants noirs ont été si longtemps interdits de piscine , qu'ils en sont venus à penser qu'ils n'étaient pas faits pour la natation.
Tragédie qui permet d'en évoquer une autre, celle où un jour en 1949, des enfants noirs ont cru qu'ils pourraient eux aussi jouer dans les piscines.

La vieille femme noire, enfermée dans ses propres souvenirs et dans ceux, encore plus horribles, de ses parents, ne peut pas comprendre la façon de vivre de sa fille , avec des enfants sans père et de son petit fils qui risque d'aller vers la délinquance.

C'est un roman très fort, mais un peu trop démonstratif.



Lien : http://luocine.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (324) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
861 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *}