Malgré une première rencontre pas vraiment réussie, je retente ma chance avec le poète de l'hermétisme, à l'accès du coup forcément difficile. C'est toujours mieux de le savoir avant...
Le recueil La Gloire des rois est un recueil de transition entre Les poèmes de jeunesse d'Eloges et le recueil "de la maturité" qu'est Anabase. Il a en plus l'originalité d'être très composite puisque regroupement de poèmes écrits entre 1907 et 1945. Près de quarante ans d'écart et pourtant presque plus de logique que dans Eloges, puisqu'une histoire d'une famille régnante semble même se dessiner au fils des poèmes. La reine est évoquée dans "Récitations à l'éloge d'une reine", le roi dans "Amitié du prince", les risques de révolution qui couvent dans "Histoire du régent", la malheureuse héritière qui n'est pas un garçon dans "Berceuse".
Tout en ayant pas totalement saisi certaines évocations, je suis parvenu à trouver un sens d'ensemble, et cela fait apparemment partie de la recherche de l'auteur, dans une forme de composition surréaliste du recueil, qui na existé que parce que les textes se sont succédé à des années d'intervalle et ont créé la cohérence du recueil par eux-mêmes.
Malgré tout, je ne me suis jamais senti transcendé par le texte, le rythme, la musicalité. Pourtant en essayant de lire certains critiques plus savants que moi sur l'auteur, il devrait se dégager une "puissance des images" et une "richesse du rythme" qui m'ont donc échappé.
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"Et dit encore, menant mes yeux comme de jeunes hommes à l'écart:
.... Reine parfaitement grasse, soulève
cette jambe de sur cette autre; et par là faisant don du parfum de ton corps,
ô Affable ! ô Tiède, ô un-peu-Humide, et Douce,
il est dit que tu nous
dévêtiras d'un souvenir cuisant des champs de poivriers et des grèves où croît l'arbre-à-cendre et des gousses nubiles et des bêtes à poche
musquée !"
Et toi plus maigre qu’il ne sied au tranchant de l’esprit, homme aux narines minces parmi nous, ô Très-Maigre ! ô Subtil ! Prince vêtu de tes sentences ainsi qu’un arbre sous bandelettes,
aux soirs de grande sécheresse sur la terre, lorsque les hommes en voyage disputent des choses de l’esprit adossés en chemin à de très grandes jarres, j’ai entendu parler de toi de ce côté du monde, et la louange n’était point maigre
Amitié du Prince
I
Actualités du 2 /11 1960
INA