Elfes, tome 18 : Alyana

Dans ce tome 18 intitulé "Alyana", nous suivons l'enfant maudite de la princesse guerrière Teshanep et de Fall l'elfe blanc au coeur noir, ecowarrior qui a longtemps marché dans les pas de Shiryû du Dragon de "Saint Seiya" avant d'être touché par Lashaa la nécromancienne qui a lâché la horde des non-morts sur le monde d'Arran...
Alyana naît avec des yeux pairs et des ailes membraneuses, une intelligence inouïe et des pouvoirs qui les siens jugent impies, à commencer par les dons psioniques de son géniteur (dont elle découvre la triste histoire en parcourant la mémoire de son Dragon Blanc désormais rebaptisé Coccinelle)... Tandis que son grand-père Orbotesh parcourt le monde en quête de réponses, les Anciens soumettent l'enfant à la question mais l'Île des Elfes Blancs bascule alors dans le cauchemar ! Attention Zone Spoiler
Leur cité est envahie par les fées noires qui se nourrissent des âmes et des araignées géantes qui dévorent les corps, et on entre dans un survival qui n'est pas s'en rappeler la Forêt Noire traversée par Bilbo et ses compagnons nains et Toreh Ungol traversée par Sam et Frodon... Mais Alyana n'est pas seule puisque de mystérieux maîtres de la l'ombre lui ont envoyé l'orkelin dénommé La Poisse au langage peu châtié mais aux capacités martiales redoutées pour qu'elle survive assez longtemps pour atteindre le seuil du monde noir à partir duquel la Mère de tous les monstres gouverne et dirige sa nombreuse progéniture...

J'ai beaucoup aimé l'idée de faire d'Alyana une nouvelle Alia Atréides (mâtinée d'Elizabeth l'enfant miracle de "V, les Visiteurs", même si ici cela ne sert à grand chose dans le récit), plutôt qu'un énième "Damien, la Malédiction" : l'enfant elfe entend la voix de tous ceux qui l'ont précédé et parmi elles se cachent des monstres qui veulent mettre le monde à feu et à sang, et celle de Lashaa qui a connu sa rédemption est loin d'être celle dont il faut se méfier le plus...
Mais au final un tome confus, et la confusion est la malédiction de plusieurs tome de la série : Attention Zone UltraSpoiler
Déjà on reprend l'idée du tome 17 de prendre un personnage pour un introduire un autre, Alyana et La Poisse remplaçant ici et Ilaw et Sriza mais cela vient parasiter la narration puisque La Poisse s'exprime à la 1ère personne dans un tome raconté à la 3e personne, du coup on ne sait plus de qui on raconte l'histoire ! Ensuite on réécrit l'Histoire d'Arran avec des titans, un monde astral et un seuil pour y accéder en chair et en os... Sauf que tout est raconté par l'un des nombreux esprits qui habite Alyana et rien ne nous oblige à un croire, donc c'est tout naturellement qu'on multiplie les twists sur les motivations des uns et des autres mais j'y ai perdu mon latin : qui voulait quoi au final ? La Mère de tous les monstres s'est allié aux Elfes pour emprisonner l'âme des titans dans le monde astral, mais pour sauver l'humanité, pour se débarrasser de ses concurrents, ou pour préserver son garde-manger ? Les Elfes ont-ils été les auxiliaires, les dupes ou les traîtres de la Mère de tous les monstres ? Qui étaient les mystérieux commanditaires de la Poisse, et quels étaient leurs plans concernant Alyana ? Mystère et boule de gomme, à moins qu'on ne soit comme dans Les Maîtres Inquisiteurs avec des crevards comploteurs néocons et ultralibéraux ??? Pourquoi Orbotesh s'est-il allié à eux : pour sauver ou éliminer sa petite fille ?... Ce flou artistique devient même factuel quand Teshanep vient aider Alyana et La Poisse sans que personne ne l'ait libérée des fées noires et des araignées géantes...

Les graphismes à quatre mains de Stéphane Bileau et Pierre-Denis Goux bonifié par les couleurs de Merli ne sont pas en cause (magnifique double planche de Dame Nature venant assister à la Nativité), et Olivier Peru a fait ses preuves dans les tomes précédent consacrés aux Elfes Blancs. Je mise plutôt sur Jean-Luc Istin qui doit être un peu dépassé par le succès de la série qui a atteint les 20 tomes en moins de 5 ans... (par comparaison la série "Thorgal" a mis 15 ans pour atteindre les 20 tomes, et la série pourtant prolifique "Lanfeust" 18 ans !)
Mais n'en doutez pas, après avoir achevé un arc inspiré de "World War Z" la saga "Elfes" inaugure un arc inspiré de "L'Attaque des Titans" ! Fantasy & Kaijû Ega, Oh Yeah !!!

J'espère bien que ce tome ne sera pas essentiel pour comprendre la suite de la série Elfes car je me suis perdue dans les méandres des souterrains nébuleux des origines des terres d'Arran sans jamais parvenir à me raccrocher à un quelconque fil solide...

Cependant, le personnage d'Alyana, fille de Fall et de Tenashep, porte en elle toutes les promesses d'une suite palpitante. La présence à ses côtés de l'orkelin la Poisse apporte également une note amusante à l'ensemble et promet des aventures pittoresques...

Ce tome ne m'a pas transcendée. Il m'a juste fait espérer une suite plus captivante !

Mon avis sur ce tome 18 demeure mitigé. Il m'apparaît très confus dans le déroulement de l'histoire, le scénario semble sorti d'un esprit tordu qui ne sait pas trop où il va, ni ce qu'il souhaite raconter, et qui pourtant fait preuve d'une foultitude d'idées. Ce n'est certes pas chose facile que de relancer l'intérêt pour une série déjà longue, après la bonne période que constituait l'arc consacré à Lah'saa.
L'on sent plusieurs directions vers lesquelles Olivier Péru souhaite clairement nous orienter. L'introduction de cette petite fille aux origines plus que sombres et lourdes, représentera à n'en pas douter le prochain arc narratif de la série. Son copinage plutôt sympathique avec " la poisse" l'orkelin, annonce très clairement une ouverture vers la prochaine série Orcs et Gobelins du même univers, qui arrive dans les bacs... le jour de mon anniversaire!! Péru s'offre également le luxe d'étendre la mythologie propre de la série en introduisant les géants ancestraux, et leur guerre avec toutes les races d'elfes. Plein de bonnes idées semblent sortir de l'esprit de l'auteur et nourrir de nouveau cette série, mais alors c'est dans un fouillis inextricable pour ne pas dire un bordel sans nom qu'il a choisi de nous livrer tout cela. le scénario se perd au profit d'un renouvellement presque forcé ( arrivé à ce stade, on comprend le souci des auteurs et des créateurs de chercher absolument d'excellentes idées pour vendre encore leur univers) comme s'il fallait vite boucler et blinder ce tome ras la gueule avant la suite qui promet d'être aussi intense. N'oublions pas que le Nains tome 9 et l'Elfes tome 19 sortent à priori le même jour que la série sus citée. Il ne faudrait que les impératifs de sortie ( même si je suppose qu'Istin et toute sa bande contrôle plutôt bien toutes les dimensions commerciales et éditoriales de leur univers!) sacrifie la cohérence de la série dans sa globalité, ou qu'une série consacrée à un peuple soit reléguée, qualitativement, à un rang moindre. Cela nuirait gravement à l'ensemble.
Tout cela pour dire que ce tome m'est apparu clairement brouillon !! ( peut être est ce son rôle dans ce qui se prépare ensuite!), mais non dénué de nouvelles idées, qui ne demandent qu'à être judicieusement exploitées et développées, pour garder la qualité exceptionnelle de cette série, et maintenir son lectorat fidèle...

Taneshep donne naissance à son bébé maudit. Elle a un oeil noir, des ailes de chauves-souris et elle sait déjà parler : elle s'appelle Alyana et porte le destin du monde dans les voix qui chuchotent dans sa tête.

On se doutait bien que l'enfant des elfes blanc Taneshep et Fall, dans lequel s'était réfugiée une part de l'âme de Lashaa aurait un destin hors du commun et pas forcément dans le bon sens du terme.
On voit donc Alyana naître et grandir à la vitesse d'une étoile filante. En quelques jours elle a déjà le corps d'une jeune femme. le pouvoir que renferme son jeune corps est si puissant qu'il la dépasse, elle va ouvrir la porte aux cauchemars...
L'intrigue est assez dense et complexe. Il faut donc un minimum de concentration pour bien suivre tous les événements qui s'y déroule. Les explications semblent parfois tirées par les cheveux mais l'ensemble se tient. Il introduit de nouveaux personnages dont on ne sait pas trop encore s'ils sont du coté du bien, du mal ou tout simplement du leur. L'histoire d'Alyana est loin d'être finie et elle sera désormais accompagnée par l'orkelin la Poisse (et j'ai comme l'impression qu'il fera l'objet d'un tome de la nouvelle série orc et gobelin!).

Les dessins sont comme d'habitude très bien, bien colorisés.

Sans doute le tome le plus bizarre que j'ai lu depuis que j'ai commencé la série, mais loin d'être désagréable.

Avec sa note globale plus que moyenne (l'un des moins bien notés de la série), je souhaitais me faire ma propre opinion, d'autant que le résumé au dos de la BD me paraissait ultra prometteur. On parle de la fille de Fall, quoi...

Eh bien j'ai trouvé ce scénario très culotté. Olivier Péru ne nous épargne pas en nous faisant tourner en bourrique, et j'avoue que quand la lumière a commencer à poindre je me suis chevronné à ne surtout pas la lâcher, de peur de perdre le fil. C'est qu'on finissait par ne plus comprendre qui voulait quoi. Je crois que c'est le rôle d'Orbotesh qui m'a laissé le plus dans l'inconfort mais on finit par comprendre son rôle ... tu parles d'un rôle, on se fout quand même bien de sa gueule .

Alors oui, c'est un peu plus compliqué à suivre mais, au moins, le scénario est audacieux, ce qui n'est pas le cas de tous les tomes de cette série : je fais référence aux aventures de Gaw'yn qui me déçoivent beaucoup (mais ce n'est pas le sujet). La Poisse est l'ingrédient parfait pour assaisonner le tout, j'apprécie décidément beaucoup les Orcs & consorts, et pense m'atteler au tome 5 d'Orcs et Gobelins pour le retrouver).

Quelques petits points noirs tout de même :
la mort du Dragon blanc intervient de manière quasiment anonyme au cours de l'histoire, c'est dommage : on n'a pas assez accordé d'importance à ce fait, je trouve .

Je trouve également que l'ouverture des portes et quand même très brutale, j'ai été totalement désarçonné pendant plusieurs pages et j'ai craint que le reste du scénario ne m'échappe. À ce moment-là de l'histoire, il ne valait mieux être interrompu dans sa lecture ...

Je serai au rendez-vous pour le tome 23, évidemment.