Je continue sur ma lancée musicale: quittons le Cap Vert pour le Brésil cette fois-ci.
Toujours aux éditions Demi-Lune et dans la collection Voix du Monde, je suis tombée nez à nez avec un visage au sourire contagieux et un nom aux sonorités solaires.
Ricardo Pessanha et
Carla Cintia Conteiro se sont penchés sur le cas assez singulier de
Caetano Veloso, ou simplement Caetano ainsi qu'il est connu au Brésil: artiste polyvalent, il a une réputation qui le précède, celle d'un personnage qui a révolutionné la culture musicale brésilienne et qui a été à l'origine d'un mouvement culturel plus global, appelé Tropicalià.
En effet, lorsque Caetano quitte Salvador de Bahia pour Rio de Janeiro dans les années 1960, c'est pour ébranler et moderniser les structures de la musique brésilienne: en intégrant rock et instruments électriques aux sonorités traditionnelles de la capoeira et de la bossa nova, Caetano n'a jamais cessé de surprendre, de choquer et de remettre en question les acquis de la musique de son pays.
Ajoutant à tout ca une âme profondément poète et musicale, Caetano est considéré comme "l'intellectuel érudit du monde musical brésilien" et n'a jamais renié son objectif premier: bousculer les idées reçues, que cela soit par ses textes, ses sons ou ses prestations scéniques.
Une phrase du critique José Wisnik résume assez bien la personnalité de Caetano: "Si une grande partie des gens, de façon consciente ou pas, vivent en fonction de ce que la vie est surveillée et réprimée, Caetano semble, lui, affirmer que rien ne peut contrôler la vie."
Une phrase qui me parle et qui prend tout son sens lorsqu'on écoute les chansons de Caetano, retrouvant les sonorités brésiliennes entre les accords rock ou les accents reggae, devinant les instruments traditionnels derrière les instruments électriques, ressentant la samba en-dessous des accélérations funk.