Les maîtres des Iles, tome 3 : Saint-Pierre, Martinique

Saint-Pierre, Martinique, 1848.

Alors qu'en métropole, un soulèvement ouvrier est violemment réprimé dans le sang, la colère gronde sans les îles, et les esprits s'échauffent de toutes parts.

Les propriétaires blancs, chauffés à blanc par le grand-père Huc en personne, ne jurent que par la répression dans le sang.

Pory Papy, désormais adjoint au maire, et à la sécurité de la ville prône une solution encore plus révolutionnaire, proclamer directement l'abolition de l'esclavage, sans en attendre la promulgation officielle, et profiter de facto d'une paix insulaire.

Quant à Julius, lui, il a pris le parti de regrouper tous les esclaves en fuite et de les guider, tel un nouveau Spartacus, pour renverser les propriétaires blancs et s'emparer de leurs richesses.

Au milieu de ce tumulte, Eliza Huc entend bien faire changer les moeurs à son niveau.

Tour d'abord, elle doit donner naissance à sa fille, et comme elle sera à coup sûr au minimum métissée de par son père Pory Papy, il faudra canaliser les réactions extrémistes de son grand-père.

Ensuite, avec l'aide de son père, faire fructifier sa production de rhum afin d'en innonder la métropole, qui dans le même temps, a décidé de se passer du sucre produit dans les îles.
Mais en le travaillant et en faisant de l'alcool avec, Eliza entend bien contourner cette décision pour assurer la survie de sa distillerie.

Et enfin, au grand dam de son grand-père, elle compte bien octroyer la liberté à tous les esclaves occupés sur sa propriété, leur laissant le choix de rester et de travailler pour une partie des bénéfices, ou de tout simplement quitter la plantation.

Mais en attendant, l'île est bien sur le point de basculer dans l'insurrection la plus totale et meurtrière, sans oublier que Paul, le mari éconduit d'Eliza a juré la mort de cette dernière et de sa fille...

Les prochaines heures risquent d'être chaudes à Saint-Pierre, et dans toute la Martinique, et cette fois-ci, ce n'est pas à cause du climat...

Abolition !
La saga familiale historique et romanesque des Maîtres des Îles s'achève donc avec ce troisième tome qui marque la fin d'une époque et l'avènement de la liberté pour des dizaines de milliers d'esclaves.

Car, comme beaucoup l'apprendront en lisant cet album, la Martinique n'a pas attendu que l'application du décret du 27 avril 1848 pour abolir l'esclavage… Elle l'a conquis par la force des armes, contre vent et marée et malgré les békés soucieux de garder leurs sinistres privilège…

Porté par une galerie de personnages fort bien écrits, le scénario de Stéphane Piatzszek s'organise autour de la figure moderne et féministe d'Eliza Huc, à la fois spectatrice et actrice de l'action et s'avère joliment mise en scène par le trait plein d'élégance de Gilles Mezzomo…
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