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EAN : 9782884453585
Calligram (01/03/2004)
4.25/5   2 notes
Résumé :
la Jarre , une nouvelle publiée en 1906, est adaptée au théâtre par l'auteur quelques années plus tard.
Don Lolo est un riche fermier, avare et exigeant , la récolte d'olives s'annonce belle mais la nouvelle jarre qu'il vient de recevoir se casse...Panique mais le Père Dima passe par là .
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La Jarre est un bel exemple du théâtre farcesque de Pirandello, très loin de Six personnages en quête d'auteur. Composée en 1915 ou 1916, la pièce est l'adaptation d'une nouvelle écrite en 1906.


On y trouve des personnages très typés, dont le propriétaire Don Lolò Zirafa, titillant son personnel à propos de tout et de rien, et de plus horriblement procédurier - ce qu'on appellait dans le village de ma grand-mère un "chicanou". Fort de son argent et de son ascendant sur son entourage, il rend rend la vie insupportable à tout le monde, jusqu'à son avocat, qu'il a pris soin d'inviter chez lui, et qui n'en peut plus de ses récriminations et de ses envie de procès. La grande question du moment, c'est une jarre énorme, que Don Lolò estime avoir payé trop cher. Elle est dans la cour de la propriété, personne n'a le droit d'y toucher. Puis soudain, il est urgent de la transporter à la cave. Et là, malheur, on découvre que cette jarre toute neuve est cassée. Brisée net en deux. C'en est trop pour Don Lolò, et il faut toute la persévérance de son personnel pour le convaincre de la faire réparer par un professsionnel, Zì Dima Licasi, inventeur d'un mastic... magique. Seulement Don Lolò n'a évidemment aucune confiance dans le savoir-faire de Zì Dima et exige qu'on pose des agrafes en plus du mastic, ce qui est une stupidité d'ignorant, selon le réparateur de jarres. Voilà donc Zì Dima qui pose son mastic, puis entre dans la jarre, comme il le fait toujours (c'est une très grosse jarre) pour percer et poser les agrafes. Mais comme l'ouverture est anormalement étroite, et que Zì Dima est bossu, une fois que la jarre est réparée de l'intérieur... arrive ce qui doit arriver. Bon, il va bien falloir faire sortir Zì Dima, quitte à cassser la jarre. D'où colère de Don Lolò, velléité de procès, demande de remboursement, intervention de l'avocat. C'est compter sans la force d'inertie de Zì Dima...


La farce fonctionne à plein, mettant nez à nez le puissant Don Lolò, qui entend écraser tout le monde sous le poids de son argent, détestable à souhait (j'ai connu un boulanger dans son genre que j'ai eu pour voisin, mais je ne sais pas pourquoi, je le trouvais aussi détestable mais beaucoup moins drôle que Don Lolò) et un pauvre artisan, Zì Dima, qui vit sa vie comme il peut, n'est jamais pris au sérieux par sa clientèle, et raconte des histoires fantastiques sur la recette de son mastic. Entre les deux, le riche et le pauvre, le propriétaire les deux pieds dans la terre et l'artisan fantasque, pas moyen de s'entendre. Ou si, mais alors seulement à condition que Don Lolò l'emporte, ce qui ne relève pas franchement de l'entente à proprement parler. Don Lolò se soucie peu de saigner à blanc Zì Dima en lui réclamant de l'argent sur lequel il pourrait facilement faire une croix, ni de se montrer charitable en cassant sa précieuse jarre pour délivrer Zì Dima. Aucun arrangement possible, et c'est là le volet farcesque, léger, d'un leitmotiv de Pirandello qui se fait parfois lourd dans son théâtre : l'impossibilité de communiquer.


L'action est bien rythmée, les dialogues à l'allant, et les personnages savoureux. On retrouve avec cette pièce le chemin de toute l'histoire de la farce italienne depuis la Rome antique et, surtout, une facette de Pirandello qu'on met, en tout cas c'est ce qu'il me semble, sous cloche, pour constamment être obsédé par son méta-théâtre. Alors bon, oui, ce n'est sans doute pas sa plus grande pièce, mais ma foi, on s'en fiche pas mal puisqu'on y prend un réel plaisir.


Comme quoi on peut toujours être surpris par un auteur.




Challenge Théâtre 2020
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La Jarre, une pièce en un acte qui me donne l'occasion de découvrir l'univers de Luigi Pirandello, prix Nobel de littérature 1934 et croyez moi je compte bien renouveler cette superbe expérience!
Que vous dire de plus? Rythme, mouvement, cris, morale tout y est . C'est magique ..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
LE PÈRE DIMA. [...] Tiens fort, moi j'entre dans la jarre.
TARARA. Ah, du dedans ?
LE PÈRE DIMA. Bien sûr, asinus. Si je dois faire des points, il faut que je les fasse de l'intérieur. Attends. (Il cherche dans le panier du fil de fer et des tenailles. Il prend l'un et l'autre et s'enfonce dans la jarre.) Toi, maintenant, attends que je me place bien, lève le bord et applique-le, qu'il joigne bien... doucement... bravo, c'est bien. (Tarara obéit et l'enferme dans la jarre. Peu après sortant la tête de la jarre.) Maintenant tire tant que tu peux. Et il n'y a pas encore d'agrafes. Tu vois bien que ça ne se détache plus. Il faudrait dix paires de bœufs pour la décoller. Va-t'en le dire à ton maître.
TARARA. Mais, père Dima, vous êtes sûr que vous pourrez en sortir maintenant de la jarre ?
LE PÈRE DIMA. Et comment donc ? Je suis toujours sorti de toutes les jarres.
TARARA. Mais celle-ci, il me semble qu'elle a une ouverture bien petite.
(Par le sentier de droite revient 'M Pari Pè.)
LE PÈRE DIMA. Je ne peux plus en sortir.
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SCIMÈ, levant les mains et les agitant. - Ah ! là, là, là. Demain matin, à l'aube, je rentre chez moi. Il est en train de me faire tourner en bourrique.
'MPARI PÈ. - II ne laisse personne en repos. Et Votre Seigneurie lui a fait un drôle de cadeau avec ce petit livre rouge. Avant, à la moindre contrariété, il criait : « Sellez-moi ma mule ! »
SCIMÈ. - Oui, pour galoper en ville à mon bureau et me faire tourner en rond comme un tamis. C'est pour ça mon ami, que je lui ai fait cadeau du code. Il le tire de sa poche, il s'en va le consulter de lui-même, et, pendant ce temps, j'ai la paix. Mais c'est certainement le diable qui m'a soufflé de venir passer ici une semaine! quand il a su que le docteur m'avait ordonné quelques jours de repos à la campagne, il m'a tourmenté jusqu'à ce que j'accepte son hospitalité. Je lui ai posé comme condition qu'il ne me parlerait d'aucune affaire. Or, depuis cinq jours, il me casse la tète avec une histoire de jarre, de je ne sais quelle jarre...
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Vidéo de Luigi Pirandello
Dans ce film, la romancière et critique littéraire italienne Daria Galateria et l'auteur et traducteur Jean-Luc Nardone, présentent le roman "Les Dix mille mulets" de Salvatore Maira à paraître le 2 juin 2021.
Sicile, 1949. le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d'obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l'Italie. Il devra trouver les bêtes dans toute l'île, les conduire à Messine, les soumettre à une commission et les embarquer pour le Pirée, cent cinquante à la fois, en anticipant les dépenses avec de l'argent qu'il ne possède pas. Pepino doit faire face en outre à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu'il tient là l'occasion de sa vie. Il trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, l'autre personnage central du roman qui, marqué par l'assassinat de son épouse, nourrit son désir de vengeance. Son enquête fait apparaître les puissances politiques, religieuses et mafieuses qui, dans l'ombre, intriguent pour mettre la main sur l'Italie. L'aventure individuelle de Pepino se fond ainsi dans l'histoire générale d'une Italie qui s'efforce de renaître et ne s'est pas débarrassée des forces maléfiques de la Seconde Guerre mondiale. "Les dix mille mulets" est une épopée populaire tragi-comique qui mêle faits historiques réels et intrigue romanesque, dans laquelle on croise toute une foule de personnages désespérés, comiques, solitaires, qui essaient avec autant d'énergie que d'imagination, et sans trop de scrupules, de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. C'est aussi un roman choral qui recrée une Sicile disparue, à la fois séduisante et impitoyable, tragique et incroyablement vivante.
Salvatore Maira, né à San Cataldo en Sicile en 1947, a enseigné le cinéma à l'université La Sapienza à Rome. Il est l'auteur d'essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Pirandello et Verga. Il a écrit et réalisé des longs métrages reconnus dans de nombreux festivals internationaux : "Valzer", par exemple, conçu avec un unique plan séquence a reçu le prix Pasinetti à la 64e Mostra de Venise. Il est également l'auteur d'un deuxième roman "Ero straniero" (2019).
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