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EAN : 9782714447005
336 pages
Belfond (01/09/2011)
3.79/5   196 notes
Résumé :
Dans la lignée d'un Richard Ford, une révélation littéraire exceptionnelle, la fuite éperdue de trois personnages meurtris en quête de rédemption et d'espoir, un road trip plein d'alcool, de crimes et de colère au coeur de l'Amérique des déshérités.
1987.

La Nouvelle Orléans. Le même jour, Roy Cady apprend qu'il a un cancer du poumon et que Stan, son boss proxénète et dealer, lui confie une mission qui ressemble fort à un piège.

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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de refermer un excellent livre. Oui , je termine une admirable lecture.
Suis déjà fan des James Lee Burke, Daniel Woodrell, Donald Ray Pollock et Tim Gautreaux de ce monde et là, Nic Pizzolatto vient prouver qu'il fait partie de cette grande confrérie d'auteurs de romans très sombres, de romans noirs sur l'Amérique blanche paumée.
Comme on l'a vue avec la série télé True Detective dont Nic Pizzolatto est le créateur, on sent bien son sens de l'ambiance, des non-dit dans le dialogue.
Galveston n'est pas une histoire avec beaucoup de chair sur l'os, zéro complexité dans l'intrigue mais un récit prenant de la vie de personnages perdus. Ceux dont " le passé est irréel", ceux dont on ne peut imaginer la détresse, la gêne, et l'extrême fatalité qui leur colle à la peau. Tous ces êtres en perdition vivant de la rue dans des motels minables , des hotels de passes...l'auteur nous les dépeint quand même avec amour.
Ce "road trip", la fuite, de cette espèce d'homme de main de la pègre accompagné d'une jeune prostituée de 18 ans nous prend aux tripes. Cette fatalité où on se demande s'il peut s'en dégager une fin heureuse, une vie autre.
Prix du roman étranger 2011 hautement mérité et lecture chaudement recommandée.
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Roy Cady ou l'anti-héros typique.
Dès le départ, on sent qu'il n'est pas 100% bad guy mais comme tout white trash respectueux de son état, la pauvreté additionnée à la sous-éducation additionnée aux mauvais choix additionnés à la malchance l'ont très normalement amené à devenir le porte flingue d'un petit mafieux sans grande envergure, propriétaire d'un bar et ayant la main mise sur deux ou trois affaires louches, rien de bien transcendant mais toujours assez pour mettre sous ses ordres des types comme Cady, exécutants et exécuteurs, qui ne se posent pas trop de questions et surtout n'aspirent pas à devenir calife à la place du calife.
Enfin ça c'est jusqu'au jour où, dans la même journée, Roy apprend qu'il est atteint d'un cancer des poumons avant de se faire envoyer en mission suicide par son boss qui souhaite se débarrasser de lui pour une sotte histoire de bomba latina.
Mais autant de poisse, c'est pas possible, à un moment ça tourne et pour Roy Cady, c'est quand il se trouve à deux doigts de se faire étendre qu'il se met à être verjot, et de sa Louisiane natale, entraînant avec lui une pauvre gamine prostituée qui se trouvait là, le voilà parti sur les routes jusqu'au Texas où, dans un motel minable, il essaye de se faire tout petit en ruminant une potentielle vengeance.

Galveston n'est donc pas au sens propre un road trip, sauf si passer d'un état à un autre au volant d'un pick-up en est la définition mais on est tout de même loin de Thelma & Louise. Pas vraiment un polar dans le sens classique du terme non plus. Non, Galveston, s'il reste difficile à classer, serait plutôt un récit sur la rédemption et la possibilité ou non de regarder dans le rétro sans avoir à rougir quand d'un coup on nous annonce la fin prochaine du voyage.
Pour Roy Cady, dont la vie n'a été qu'une succession de meurtres et d'escroqueries en tout genre, même pas la peine de se retourner pour faire le bilan, c'est tout vu ; alors maintenant que ses poumons se préparent à lui faire leurs adieux, il se verrait bien changer de côté en essayant d'aider une ou deux personnes à ne pas finir comme lui. Mais difficile parfois de tourner le dos à ce qu'on est, même avec la meilleure volonté du monde. Pourtant il s'y emploie Roy, il s'y emploie aussi fort qu'il peut...
Ces événements se déroulent en 1987.
A une vingtaine d'années de là, l'ouragan Ike frappera le Golfe du Mexique et l'île de Galveston où Roy (poumons malades mais costauds donc) s'est réfugié ne sera pas épargnée, catastrophe climatique en forme de réflecteur à sa propre existence, la route qu'il a suivie ne pouvant l'amener qu'à la violence, la destruction et l'anéantissement définitif.

Une lecture plaisante à laquelle il m'a malheureusement manqué ce petit truc qui n'a pas de nom (la Pasión, peut-être ?!) mais qui fait la différence entre un bon livre et un petit bijou.
Le portrait se cette Amérique sans espoir qui noie son No Futur dans l'alcool et la drogue est pourtant parfaitement représenté par Nic Pizzolatto, le style est fluide, sans chichis et les instantanés s'entassent rapidement pour former une structure narrative intéressante, entremêlant passé et présent avec en prime le joli choix de la narration à la première personne. Malgré tout ça, il reste difficile de s'attacher à ce personnage de truand sur le retour qui n'ouvre jamais vraiment la porte et on arrive à la fin du récit bardé de la désagréable impression d'être toujours resté à la périphérie de l'histoire. Un peu dommage mais pas mortel, on passe quand même un bon moment dans le Noir, simplement le risque d'oubli à court terme est présent.
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Galveston est le roman noir par excellence. Des personnages hauts en couleur, bien dans le style d'une histoire à l'américaine. Tout y est le gangster, homme de main d'un mafieux, que l'on implique dans un réglement de comptes qui tourne mal. La jeune prostituée à qui il s'attache, survivante de la fusillade. La fuite, les motels pourris, les bars douteux, une ambiance moite à l'approche d'un cyclone, le décor est planté, il en est même presque caricatural. Mais il n'en reste pas moins que l'on s'attache à ces personnages et que l'histoire, même avec son air de déjà vu, se suit avec plaisir. L'écriture de Nic Pizzolatto sait captiver le lecteur, ses descriptions et le rendu de l'atmosphère sont remarquables. Finalement c'est un bon roman que je conseille aux amateurs du genre.
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Sur le fond, Nic Pizzolatto ne nous raconte pas grand chose.
La fuite éperdue de deux "déviants" dans le sud profond des Etats-Unis.
Elle ? Mineure, prostituée, paumée.
Lui ? Gros bras, vendu à la petite mafia de Crescent City, collecteur d'argent sale, malade du cancer.

L'histoire se résume en deux lignes, elle et lui vont tâcher de s'accorder le plus longtemps possible afin d'échapper à leur ancien boss et aussi aux flics.

Ça pourrait sembler banal, mais Nic Pizzolatto réussit à tirer tellement de cette situation, qu'il nous fait oublier la minceur du script initial. Il utilise tous les codes du roman noir mais son écriture réussit le tour de force de restituer la tension suprême qui pourrait exister lorsqu'on entreprend une telle fuite.

Finalement, c'est une nouvelle fois un très bon roman sur le Sud des USA, sur la marge qui ne cesse d'agiter les inspirations des écrivains américains, de James Lee Burke à Ernest Gaines ou Tim Gautreaux, ils montrent tous une Louisiane malade de son bayou, victime de son exploitation et dont les ouragans, les uns à la suite des autres, ne lavent jamais la lie humaine, se contentant de la transporter un peu plus loin.
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Nic Pizzolatto nait en 1975 à La Nouvelle Orléans, en Louisiane, et grandi dans une famille ultra catholique. Passionné par les livres, il entame des études de littérature à la Louisiana State University, avant d'immigrer au Texas. Pendant quatre ans, il est serveur dans un bar d'Austin, avant de sortir diplômé de l'université d'Arkansas. Il enseigne ensuite dans plusieurs universités, et publie ses deux premières nouvelles à l'âge de 25 ans. Ecrivain, scénariste et producteur, il a écrit deux livres, Galveston le premier, est paru en 2011.
En 1987 à La Nouvelle-Orléans. le même jour, Roy Cady apprend qu'il a un cancer du poumon et Stan, son boss proxénète et dealer, lui confie une mission qui s'avère un traquenard. Sorti vivant de ce piège, il s'enfuit en emmenant avec lui Rocky, petite prostituée, et Tiffany, quatre ans, en direction du golfe du Mexique jusqu'à Galveston au Texas. Un temps les fuyards envisagent un répit dans un motel perdu, mais comment échapper à une bande de tueurs quand on a en sa possession des documents compromettants et beaucoup de sang sur les mains ? Vingt ans plus tard, Roy vivote de petits boulots contre un modeste logement. Son corps porte les stigmates d'un terrible drame et il n'a pour seuls compagnons que sa chienne et ses livres, jusqu'au jour où son propriétaire l'informe qu'un homme est à sa recherche...
Nic Pizzolatto s'en tire plutôt bien avec ce premier roman, assez classique au regard du résumé mais astucieusement construit et rondement mené. Roy, la quarantaine, n'est pas vraiment un gentil garçon, sicaire d'un boss de la drogue, il vit dans la solitude depuis qu'il est séparé de la femme qu'il aimait mais « maintenant, j'avais l'impression qu'être seul n'était plus tout à fait satisfaisant. » Rocky, dix-huit ans, prostituée, chargée de la petite Tiffany et déjà démolie par la vie, partie en cavale entrainée par Roy, porte un lourd passé.
Un roman dur et touchant. Dur, car il y a quelques scènes de violence costaudes et une violence psychologique endurée par Roy et Rocky qui nous les rend sympathiques et auxquels le lecteur s'attache. Touchant, parce que derrière l'aspect gros dur de Roy, « je porte des jeans et des tee-shirts noirs avec un blouson et des santiags, comme je l'ai toujours fait, et j'ai les cheveux longs sur la nuque et je refuse de me raser la barbe », ses maladresses brutales avec les femmes et sa solitude induite, son père qu'il n'a pas connu, son cancer qui le bouffe de l'intérieur, sont autant de failles profondes qu'il a de plus en plus de mal à trimballer ; et Rocky, qui semble ne faire que de mauvais choix pour survivre, n'ayant jamais rien connu d'autre que le caniveau, n'oubliera pas Tiffany avant de s'enfuir. Roy et Rocky, deux solitudes qui ne fusionneront jamais, évoluant en parallèle vers leurs sombres destins, lui la portant comme sa croix, avec au bout une rédemption peut-être.
Un roman bien construit aussi. Deux époques alternent, la cavale et vingt ans après, laissant le lecteur dans l'impatience de savoir ce qui s'est passé entretemps, comment Roy a-t-il pu devenir cette épave physique, que sont devenues les deux filles ? Comme l'écriture est nerveuse et sans digressions, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. le bouquin s'achève sur une note d'espoir pour l'un des protagonistes, légère éclaircie dans ce ciel couvert de nuages noirs annonçant l'approche de l'ouragan.

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critiques presse (3)
Actualitte
11 mars 2014
À partir d'une situation initiale fort classique (le fameux règlement de compte qui tourne mal), il s'amuse à mélanger les genres et les temporalités, comme pour nous rappeler que le roman noir n'est pas un genre figé une fois pour toutes. Galveston tient à la fois du Road Trip, du polar, du drame. Et c'est toujours cohérent, voilà le tour de force.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
28 octobre 2011
Dans des paysages écrasés de soleil, le premier roman de Nic Pizzolatto vous saute à la gorge. Il est rempli d'émotions à craquer. Un solitaire y consume ce qui lui reste d'humanité. La beauté surgit là où on l'attend le moins, dans le cœur d'un petit malfrat, d'un gars sans illusions. À la fin, il s'aperçoit qu'il peut enfin mourir. On reçoit ça comme un uppercut.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
05 octobre 2011
Alternant dialogues et longues descriptions, traits d'humour grinçant et monologues d'une poésie retenue, ce roman parle autant d'amour et de détresse que de violence ordinaire.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Voici un livre que j’ai lu à sa sortie en 2011 mais que je n’ai jamais pris le temps de chroniquer et c’est bien dommage. Erreur que je tente de réparer aujourd’hui
1987, La Nouvelle-Orléans. Les temps sont durs pour les petits gangsters comme Roy Cady. Non seulement il apprend que ses poumons sont troués par un cancer, mais son boss l’envoie tout droit dans un traquenard. Il n’a plus qu’un horizon : la cavale. En compagnie d’une jeune prostituée écorchée par la vie, il fuit les représailles sur les routes brûlantes du golfe du Mexique, là où chaque heure conquise porte le goût de la poussière et du sang…
Nous allons suivre l’errance de trois personnages meurtris par la vie : Roy, brute repentie, Rocky, jeune prostituée détruite, et Tiffany, sa fille.
Et nous recueillerons le témoignage de Roy sur ces 10 ans passés de 1988 à 2008,
Gasveston c’est le portrait d’une Amérique misérable, où la violence côtoie l’entraide, où l’humanité se fait jour sous la crasse.
Ce premier bouquin a reçu le Prix du premier roman étranger 2011 et cela ne m’étonne pas tellement cette histoire est à la fois sombre et poignante. C’est noir, on le sait dés la première phrase, les premières lignes qui ne laissent rien auguré de bon :
« Un médecin a pris des photos de mes poumons. Ils étaient pleins de rafales de neige.Quand je suis sorti du cabinet, les gens dans la salle d’attente on tous paru soulagé de ne pas être à ma place. Il y a des trucs que l’on peut lire sur les visages. »
C’est noir très noir et pourtant ça et là on entraperçois quelques rais de lumières.
Avec ce premier roman Nic Pizzollato, nous entraîne dans un raod trip plein d’humanité à travers le sud d’une Amérique désenchantée que m^me le climat m’épargnera pas !
Aussi cette première incartade dans le monde de Nic Pizzollato me poussera à suivre une autre de ces histoires mais là ce sera sur le petit écran avec deux détectives aux trousses d’un serial killer dans la Louisiane des années 90. Et si je vous conseille la lecture de Gasveston, je vous conseille aussi le visionnage de la première saison de True Detective. Vous reconnaîtrez obligatoirement le patte de notre auteur devenu pour l’occasion scénariste.
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La peau de ma paupière me démange sous mon bandeau , et je le soulève. Mon oeil mort est trempé de larmes ; je les étale sur ma joue pour les chasser.
Je me trompais donc , quand je disais à Rocky qu'on peut choisir ce qu'on ressent . Ce n'est pas vrai. Il n'est même pas vrai que l'on puisse choisir le moment où on ressentira quelque chose . Ce qui se produit , c'est que le passé se coagule comme une cataracte, ou une une croûte - une croûte de souvenirs sur vos yeux . Et un jour la lumière la perce .
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Des gus comme eux, j'en avais connu toute ma vie, des abrutis de bouseux englués dans un ressentiment permanent. Ils torturent de petits animaux, puis, une fois adultes, battent leurs gosses à coups de ceinture, démolissent leur pick-up en conduisant bourrés, trouvent Jésus à l'âge de quarante ans, et se mettent alors à fréquenter l'église et les putes.
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J'ai gardé le cap à l'ouest, avec le soleil dans le dos, pendant que le sommeil envahissait de plus en plus le visage des filles. Cette vieille règle me revenait : tu dois purger ta propre peine, pas celle d'un autre. Mais une fois que tu l'as purgée ? J'ai baissé les yeux vers la petite endormie, un poing sous le menton.
"Pourquoi est-ce que tu as enlevé le silencieux ?"
Rocky a haussé les épaules et suivi des yeux quelque chose à l'extérieur. " Je me suis dit que ça aurait l'air plus méchant si je l'enlevais.
- T'es jamais allée à Galveston."
Elle a fait non de la tête.
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Je me souviens qu'un de mes potes m'a dit un jour que chaque femme qu'on aime est à la fois une mère et une soeur qu'on n'a pas eues ; et que ce que nous cherchons toujours, en réalité, c'est notre côté féminin, l'animal femelle en nous ou un truc comme ça. Ce garçon-là pouvait dire ce genre de chose parce que non seulement c'était un junkie, mais qu'en plus il lisait des livres.
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