L'abomination humaine dans toute sa splendeur qui agit en toute légitimité. Voilà ce qui ressort de ma lecture.
Ni plus ni moins.
C'est un livre assez particulier pour moi dans le sens où elle raconte une partie sombre de l'Histoire du Chili, une période que mon père a vécu, une période où s'opposait à une idée pouvait signer votre arrêt de mort.
C'est donc avec une émotion particulière que j'ai commencé ma lecture et très vite la colère et l'indignation ont pris le pas sur tout le reste. Tellement de questions qui me viennent en tête sans trouver de raisons valable qui puissent expliquer l'horreur qui a pu se dérouler au Chili, l'horreur qui a pu se dérouler à la Colonia Dignidad.
Je vous parle aujourd'hui de L'abominable Docteur Schaefer de
Frédéric Ploquin et
Maria Poblete aux éditions La mécanique Générale.
Je ne pense pas pouvoir dire grand chose de ce livre qui se construit sous forme d'enquête menée par deux journalistes.
Tout simplement parce qu'il faut le lire pour comprendre ce que j'ai pu ressentir. Hors le contexte personnel, c'est une vraie claque que l'on se prend dans le sens où l'on s'aperçoit assez vite que la justice est souvent biaisée et qu'il faut se battre longtemps, parfois vainement, pour obtenir ne serait-ce qu'un semblant gain de cause.
Alors clairement c'est rageant, je ne comprends toujours pas pourquoi le système judiciaire a pu fermer les yeux devant une abomination comme la Colonia Dignidad qui s'est construite un peu avant la dictature en 1973.
Et des incompréhensions, j'en ai rencontré pas mal durant ma lecture.
Non vis-à-vis des témoignages que nous partagent les auteurs mais par rapport à ce qui a pu se passer loin des regards dans un lieu où encore aujourd'hui on ne sait pas grand chose. Certes, le voile se lève peu à peu mais aura-t-on un jour l'ampleur de toute cette horreur ?
J'ai beau me creuser les méninges, je ne trouve pas les mots exactes que je voudrais poser sur mon ressenti. Ce que je peux dire c'est que
Frédéric Ploquin et
Maria Poblete nous restitue des faits de la façon la plus objective possible même si on peut deviner une certaine colère ici et là… et à juste raison. Une colère sur des vies volant en éclat après avoir séjourné de plein grè ou non là-bas.
Et cette colère elle s'est insuflée lentement en moi, entre indignation et incompréhension, le cocktail est parfait ! Je vous conseillerai limite de vous procurer un p'tit feel good à côté pour que vous oubliez le temps de quelques heures les mots de ce livre. Des mots, des témoignages qui me suivent encore maintenant alors que cela fait quelques semaines que je l'ai terminé.
Ce n'est d'ailleurs pas ma première lecture de décembre mais c'est par elle que je voulais commencer, comme si le besoin était primordial de partager avec vous mon ressenti. Il n'engage que moi, mais pour en avoir vu ici et là, on est quand même pas mal à se rejoindre.
En bref,
Alors oui ça me touche au plus profond de mes tripes, vraiment. J'ai lu ce livre en riant jaune, très jaune par endroit. Rester de marbre devient difficile surtout quand on sait ce qui était fait à ces pauvres gosses mais pas que. Je n'oublie pas que la Colonia Dignidad était aussi un centre de torture qui a servi pendant la dictature. Beaucoup sont tombés, peu sont revenus. Et ça non plus je ne l'oublie pas.
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