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Les filous ressemblent à des honnêtes hommes, l'homme d'affaire n'est qu'un voleur, les journalistes appliquent des recettes pour écrire des articles à sensation, les morts sont parfois encore vivants au fond de leurs tombes, le diable prend forme humaine pour rendre visite au philosophe...Lors d'un voyage en ballon se dévoile notre avenir lointain, on l'entre-aperçoit lors de la mille et deuxième nuit de Shéhérazade...mais tout y est plus vrai que la fiction car seule la vérité est terrifiante...Poe en profite pour régler quelques comptes aux éditeurs de magazine qui payent les écrivains avec des mois de retard...une fois qu'ils sont morts de faim ! Ces quelques textes traduits par Félix Rabbe et présentés par Antoine Volodine font parti des "Derniers contes" d'Edgar Poe, moins connus que les célèbres "Histoires" traduites par Baudelaire, mais restituent merveilleusement son univers fantastique, celui du grotesque et de l'étrange, un monde dans lequel il faut se méfier des apparences, où les frontières entre la vie et la mort restent souvent très floues...comme celles entre l'honnêteté et la filouterie. Beaucoup d'humour, un peu d'horreur, une bonne dose d'imagination, une excellente façon de (re)découvrir ce grand auteur classique de la littérature américaine. + Lire la suite |
Edgar Allan Poe : La Vérité sur le cas de M. Valdemar (France Culture / Samedi noir). Diffusion sur France Culture le 17 juin 2017. Illustration par Harry Clarke (1889-1931). Publié en 1919. • Crédits : Harry Clarke. Le récit d’une (fausse) expérience scientifique, pratiquée sur un sujet à l’agonie qui, non sans ironie, nous emmène loin dans l’épouvante : comment exprimer un état — la mort — qu’avant, on ignore, et qu’après, on est dans l’incapacité de nommer ? Adaptation : Hélène Frappat, d’après la traduction de Charles Baudelaire. Une réalisation de Michel Sidoroff. Conseillère littéraire : Caroline Ouazana. « “La Vérité sur le cas de M. Valdemar”, publié en 1845 par Edgar Allan Poe, fait partie d’un triptyque traitant des effets du magnétisme, autrement dit de l’hypnose, avec “Morella” et “Révélation magnétique”. Charles Baudelaire l’a traduite en français, comme l’ensemble des “Histoires extraordinaires”. Il s’agit de la nouvelle la plus fascinante du recueil, car elle en livre l’art poétique. À travers ce récit d’une (fausse) expérience scientifique, pratiquée sur un sujet à l’agonie, Poe radicalise, d’une manière unique dans l’histoire de la littérature, les potentialités, et simultanément les limites du langage humain.
Comment faire parler un mort ? Comment dire ce qui n’est pas ? Avec quels mots donner vie au néant ? Comment exprimer un état — la mort — qu’avant, on ignore, et qu’après, on est dans l’incapacité de nommer ? “La Vérité sur le cas de M. Valdemar” n’exprime donc d’autre vérité que celle de la condition humaine : définie par le langage, et butant contre lui ; se débattant de toutes ses forces contre l’innommable qui ronge toute expérience, et toute nomination : la mort. Pour un être humain, et un écrivain, cette expérience « entre la vie et la mort », selon le titre de Nathalie Sarraute, nous emmène loin dans l’épouvante, mais aussi dans l’ironie, de la prison où l’homme se débat, et dont, seule, la littérature peut faire reculer les murs. »
Hélène Frappat
Avec :
Olivier Cruveiller (Oscar Preston)
Igor de Savitch (Ernest Valdemar)
Jean-Luc Debattice (Samuel Fisher)
Laurent Lederer (Daniel de Moine)
Caroline Breton (Theodora Langdon)
Bruitages : Bertrand Amiel
Prise de son, montage et mixage : Jehan-Richard Dufour et Lidwine Caron
Assistante à la réalisation : Léa Racine
Poème d’Edgar Allan Poe traduit par Stéphane Mallarmé, lu par Olivier Cruveiller
Source : France Culture