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EAN : 9782260003243
240 pages
Julliard (31/05/1983)
3.5/5   1 notes
Résumé :
1983.

En 1933, le jeune Henri Pollès reçoit le Prix du roman populiste, récemment fondé, pour son premier ouvrage, Sophie de Tréguier (1932), portrait sensible et pathétique d’une jeune trégoroise. L’ouvrage s’inscrit dans la vogue ruraliste et régionaliste largement saluée par les membres du jury de prix littéraires depuis le début du siècle. Appartenance qui ne peut que séduire le théoricien de l’école populiste, Léon Lemonnier, fervent défenseur de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
1er roman qu'il écrit à 23 ans et qui recevra en 1932 le "Prix Eugène Dabit du roman populiste" (l'adjectif n'ayant sûrement pas le sens d'aujourd'hui), Sophie de Tréguier m'a, au début, intéressé et amusé, notamment par ses dialogues qui sont une traduction en français de dialogues en breton (et plus précisément en trégorois qui, selon Pollès, "abîme également le français et le breton" et " qui sait fort bien insinuer des choses méchantes"), ce qui apporte un peu d'originalité, d''humour et de cruauté. En effet, en breton le sujet principal du message est placé avant le verbe, ce qui fait que les personnages parlent comme Maître Yoda dans Star Wars (qu'on a bizarrement traduit par "la guerre des étoiles" alors que c'est "les guerres de l'étoile".. mais on est loin là de Tréguiers..).
Ensuite le livre m'a un peu impatienté, voire agacé, car l'auteur prend beaucoup de temps avant de nous présenter le personnage du titre du livre, choisissant de nous faire un portrait à l'acide des femmes (et aussi un peu des hommes, souvent alcooliques) de Tréguier (pas toutes, mais on a l'impression que c'est quand même la majorité) qui sont de vraies langues de vipère (pas sympa pour les vipères), pour rester poli, et puis il y a plusieurs passages qui me sembl(ai)ent être des digressions un peu "folkloriques", sans trop de lien avec le récit.
H.Pollès a semble-t-il vécu jusqu'à ses 10 ans à Tréguier puis y revenait chaque été et son roman me fait l'effet d'être le regard très très critique qu'un ado puis un jeune homme "qui a vu autre chose" ( sa famille est allée à Nantes quand il avait 10 ans) porte sur sa petite ville natale serrée autour de sa cathédrale. Je ne sais pas si beaucoup de Trégorois ont lu ce livre mais je pense que si sa tombe est à Tréguier, il ne doit avoir là-bas ni statue ni école portant son nom (Ernest Renan doit lui faire un peu d'ombre). le livre est d'ailleurs sous-titré, à l'origine, "moeurs de village". C'est vrai qu'à l'époque - moins aujourd'hui - Tréguier comptaient environ 3000 habitants, un très grand village quand même..
C'est assez loin dans l'avancée du récit que Pollès se met à décrire son personnage principal et j'ai de plus en plus apprécié. Comment, enfin, ne pas avoir d'empathie, de sympathie, pour cette Sophie dont le portrait se précise et dont on suit les pensées, les états d'âme, les rêve(rie)s, les émotions ?
Le style est assez alerte, audacieux voire, dans quelques cas, pas évident à comprendre. Il y a quelques (rares) passages qui m'ont semblé très réussis et la fin est assez forte.
C'est au final un roman plutôt réussi pour un jeune homme de 23 ans qui, semble-t-il, ne se remettra pas très bien de ce 1er succès.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle prétexte une course pour aller errer à travers le désert de la ville, sous son fichu, méconnaissable, dans la nuit tôt venue. Il fait froid, mais elle marche fort, la bouche ouverte comme pour gober la petite pluie glacée; la méchante petite pluie qu'elle aime tant cependant, bien qu'elle la fasse mourir (et c'est ainsi que tout ce que l'on aime nous rend notre amour); elle la fait mourir lentement, mais elle veut mourir vite. Elle tousse comme un homme, respire comme un soufflet. Elle prend de préférence les petites rues où il faut avoir peur, où les terre-neuvas vident leurs querelles. Le vent dans les arbres de la place proclame l'immense aspiration de la terre à s'envoler. Les volets grincent, les gens geignent. Tout semble gueux, mais rien n'est mesquin; toutes les grandes loques du monde vivent comme des drapeaux. Les lumières des boutiques clignent comme des étoiles condamnées à la terre. Sophie est l'étrangère et s'enchante de l'être; une bohémienne qui rêve d'un amant dans l'ombre à son flanc brûlant.
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Les jours n'ont plus d'aube, de crépuscule; chaque jour est un long soir qui devient la nuit sans qu'on puisse remarquer un vrai changement, comme vieillissent ces humains qui n'ont jamais été jeunes. On dirait que l'hiver cet hiver a oublié sa méthode. La chaîne de pluie de l'automne garde lié à la terre le ciel qui semble le miroir des terres labourées. Il est si noir que les fumées montent blanches. Le vent secoue les arbres, leurs grandes torches et leurs grands bras lépreux et leurs grands fouets comme des ailes de grands oiseaux enlisés.
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