Essai politique quelque peu daté. Les citations littéraires ne font pas illusion dans un ensemble que l'auteur reconnaît lui-même comme décousu: un littéraire eût pu quand même travailler quelque peu ce qui va s'avérer un testament politique.
Certes, il faudra faire la part à l'époque de l'effort à déployer pour dénoncer ce qui rétrospectivement nous semble une évidence, l'aporie à l'Union soviétique en termes économique et social, qu'il condamne violemment. Et l'on mesure la lassitude de l'intellectuel face à l'étalement démagogique et verbeux , illustré entre autres par le discours des nouveaux pédagogues.
Malgré cela, l'essai n'est pas abouti. Mai 68 est diagnostiquée comme crise civilisationnelle, sans que l'auteur ne propose d'analyse ni de solution à la hauteur. Elle est plus condamnée, dans une veine politique simpliste et éculée, comme l'expression d'une immaturité politique. Il s'agit plutôt donc d'un pamphlet autobiographique.Le pire, pour un lecteur, est qu'on pourrait souscrire, à la rigueur, à certains constats présentés comme des evidences, notamment sur l'indiscipline, mais elles sont formulées avec si peu de conviction que cette absence est communicative.
L'ébauche de programme qui en ressort est plutôt légère. On peut lui reconnaître le merite de promouvoir une politique culturelle ou des champions territoriaux plutôt qu'un aménagement egalitariste, mais les investissements dans le tertiaire supérieur manquent à l'appel, et l'on se retrouve dans un vieux manuel de géo poussiéreux.
le titre est deceptif, justifié in extremis par des idées sorties de nulle part, notamment sur le risque de fascisme.
A raté sa sortie.
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Cette analyse de la société et des institutions a 50 ans, MAIS quelle perspicacité, quelle profondeur ... et surtout, Pompidou avait vu juste sur de très nombreux points !
Que ce soit sa vision de mai 68, de l'avenir des institutions, l'université, la chute du marxisme et du communisme, de la société en général, c'est impressionnant de voir que cet homme, de par ses fonctions éloigné de la vie de tous les jours, ait une capacité de projection aussi réaliste et pertinente 50 ans après ...
Lecture très instructive !
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Le confort de vie généralisé comporte en lui même une sorte de désespérance, en tout cas d'insatisfaction.
Je ne vois de précédent dans notre histoire qu'en cette période désespérée que fut le XVème siècle, où s'effondraient les structures du Moyen Age et où, déjà, les étudiants se révoltaient à la Sorbonne
La République doit être celle des "politiques" au sens vrai du terme, de ceux pour qui les problèmes humains l'emportent sur tous les autres.
Les théoriciens peuvent, dans l'abstraction, accumuler les raisonnements subtils et compliquer à l'envi les noeuds du problème humain.
Le fascisme n'est pas si improbable ; il est même, je crois, plus près de nous que le totalitarisme communiste.
Georges Pompidou, la maladie du pouvoir.
Un jour, un destin - Documentaire de 2012, présenté par Laurent Delahousse (France 2).