Dans ce petit roman jeunesse, Alexandre continue sa correspondance avec sa tante qui vit à Paris. Mais plus pour très longtemps, elle commence à avoir le mal du pays et songe à rentrer à Montréal. de toutes façons, le jeune garçon ressent de moins en moins le besoin de se confier. C'est qu'il n'est plus un enfant. Dans les deux tomes précédents, le jeune homme, orphelin de mère, est passé à travers l'infarctus de son père, la mort d'un de ses amis (qui a succombé à la leucémie), ses démêlés avec les filles et tous les aléas d'une vie ordinaire… Maintenant, dans
Les grandes confidences, il doit gérer deux nouvelles situations. D'abord, sa relation amoureuse avec Maryse, d'un an son ainée. Ça a ses avantages et ses inconvénients. Ensuite, l'arrivée inattendue de sa grand-mère paternelle, qu'il n'a jamais vue et qui a ses propres secrets.
Ces nouvelles expériences amènent Alexandre à constater que le monde des adultes, dans lequel il a maintenant un pied, est certes plus complexe qu'il ne l'aurait cru. Et il commence à faire les erreurs qu'il reprochait lui-même à son entourage il n'y a pas si longtemps. Est-ce possible d'éviter ces pièges ? de ne pas tourner comme son père et son enseignant de français ? Il découvre aussi qu'il ne peut pas toujours compter sur les adultes, qu'ils ont leurs propres problèmes, qu'on ne peut pas toujours les aider et qu'il faut apprendre à faire ses propres choix et à les assumer. C'est une vraie leçon de vie. Mais Alexandre est optimiste, il croit pouvoir faire mieux. Je peux résumer sa pensée comme suit : si on reste fidèle à soi-même, on ne se débrouille pas trop mal.
Quand j'étais adolescent, j'adorais Alexandre et cette petite trilogie. Je l'ai lu et relu de nombreuses fois. Et c'est en grande partie dû à l'écriture de
Jean-Marie Poupart. Il a réussi à me faire croire à cet adolescent. Ces lettres qu'il écrivait, elles ressemblaient beaucoup à celles que j'aurais pu envoyer moi-même. le vocabulaire est un peu relevé pour un gars de seize mais, après tout, il est premier de classe en français et un champion d'échec par-dessus le marché. Mais ça reste suffisamment accessible pour tous. Bien sur, un lecteur intéressé par les grands drames sera un peu déçu mais ce n'est pas vraiment ça la vie. Non ? Celle d'Alexandre (et de ses amis Edward, Hervé – comme j'ai détesté ces deux noms, toutefois ! – Angela, Agnès et les autres) est plus proche de la réalité des jeunes. du moins, celle des jeunes des années 1990. Mais bon, l'adolescence n'a pas trop changé…