AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les nouvelles enquêtes de Nestor B... tome 4 sur 5
EAN : 978B09FPZSQBC
193 pages
AZ éditions (10/09/2021)
3.17/5   3 notes
Résumé :
C’est tellement le temps des vaches maigres, que même Nestor Burma n’ose plus crier « Mort aux vaches ! » Alors, assis sur une chaise plantée au milieu d’un caniveau, devant la devanture fermée et triste de son rade préféré, il se souvient de sa dernière incursion chardonnaysque dans la recherche de la dignité et de la bienséance.
Une histoire bien glauque dans le Marais, là où, théoriquement, doit jaillir la lumière, mais où grenouillent aigrefins et argousi... >Voir plus
Que lire après Les nouvelles enquêtes de Nestor Burma : Le marais pot-de-vinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On ne présente plus Jean-Bernard Pouy (non, je ne répéterais pas une énième fois que c'est un génie), un auteur particulier, cultivé et généreux à qui l'on doit tout un tas de bons romans, principalement policier et qui est à l'origine de la saga « le Poulpe » dont il a créé le personnage et la franchise en mettant en place une Bible pour que d'autres auteurs, venus de tous les univers, puissent se lancer dans l'écriture d'une aventure du personnage.

On sait ce que cela a donné, des centaines de titres, des bons, des très bons, des moyens, des mauvais et une adaptation cinématographique sympathique.

Aussi, à 75 ans, se lance dans le pari de redonner une seconde jeunesse à Nestor Burma, le détective de Léo Malet, on peut être curieux du résultat, le redouter, ou bien s'en foutre totalement si l'on est hermétique à la fois à la plume de Pouy et à l'univers de Malet.

Pour ma part, plutôt que d'être exalté, j'étais dubitatif. Plus encore, je me demandais juste « Pourquoi ? ». Pourquoi Jean-Bernard Pouy, dont la grande qualité est, justement, de créer des personnages intéressants, allait-il s'emmerder (ou s'amuser) à faire revivre le héros d'un autre. Qui plus est le héros d'un auteur que certains affirmaient être proche de l'extrême droite dès les années 50, frange politique dont il partagea les idées au moins sur le tard (voir son interview à Libération du 11 juin 1985, à l'âge qu'à aujourd'hui Pouy), mais dont on peut déjà entrapercevoir les idées dans « le soleil n'est pas pour nous », excellent roman au demeurant, mais qui, inspiré par sa jeunesse, semble également l'être par sa vision de l'étranger, des Arabes, notamment, dans ce roman-ci.

Alors, que venait donc faire Pouy dans cette galère ? Double galère ? Celle de reprendre un personnage aussi identifiable et identifié que Nestor Burma et celui de se glisser dans les oripeaux d'une auteur aux antipodes de ses pensées ? Je ne sais, il faudra lui demander.

Mais intéressons-nous au roman.

Jean-Bernard Pouy décide donc de faire revivre Nestor Burma à l'heure de la pandémie mondiale actuelle. le bonhomme, face à la crise, a dû fermer boutique et s'est reconverti comme comédien d'obscur théâtre.

Mais, nostalgie oblige, à peine déconfiné, il retourne sur ses lieux de plaisir, un bistrot dans lequel il avait l'habitude de retrouver la même bande d'habitués et c'est l'occasion, devant les portes fermées, de se souvenir de sa dernière enquête, datant de 2019. Dans son troquet, un camarade, laveur de carreaux, est triste, un ami et collègue a été salement tabassé dans la rue au sortir du travail (il lavait les vitres d'une galerie d'art).

Nestor Burma, se demandant pourquoi on a voulu tuer un laveur de carreaux va s'intéresser à l'affaire et débusquer, derrière ce simple fait divers, un trafic de tableaux mêlant spoliation par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale…

Si Jean-Bernard Pouy fait revivre Fiat Lux, par l'intermédiaire des souvenirs de Nestor Burma, tout d'abord, et s'il glisse un peu tous les éléments des romans de Léo Malet (les arrondissements, ici seulement nommés par leur chiffre : le 4, le 2 ; la secrétaire, devenue africaine et se nommant Kardiatou, peut-être pour faire chier Malet, des coups durs, les difficultés financières de l'agence, le flic Faroux, devenu une fliquette, fliquesse dans le roman…) ne peut s'empêcher de faire du Jean-Bernard Puy (heureusement, d'ailleurs). Ainsi, Nestor Burma sent « l'affaire » alors qu'il est dans son bar favori, au milieu des habitués se racontant des conneries de comptoir (ce n'est pas le Pied de Porc à la Sainte Scolasse du Poulpe, mais l'esprit est le même). Et l'on retrouve avec plaisir les digressions de l'auteur, son humour, ses jeux de mots et ses références culturelles d'un autre âge (le sien)…

Mais c'est dans ce dernier domaine que le bât blesse, les références culturelles. Que Nestor Burma possède des références des années 50, 70, cela passe (on ne sait pas quel âge il a, mais il est censé être bien plus vieux que sa secrétaire). Mais que les autres personnages possèdent les mêmes références, que ce soit la fliquette ou, pire encore, la jeune Kardiatou ou d'autres, voilà qui me pose un petit problème.

Personnellement, j'ai toutes les références citées ou presque, bien que je sois nettement plus jeune que Pouy, mais j'ai une culture qui se penche plus souvent vers le passé que sur le présent, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Ensuite, le second problème, c'est l'intrigue. Difficile de croire à cette intrigue un peu tirée par les cheveux. Notamment la première partie de cette intrigue à propos de la galerie d'art (je n'en dirais pas plus de peur de faire des révélations qui pourraient nuire à la lecture du roman).

Enfin, dernier problème et peut-être le plus gros, le fait que Nestor Burma, pour moi, c'est Nestor Burma, celui de Léo Malet, celui qui se retrouva au Stalag et qui ouvrit son agence de détectives juste après la guerre. Pas un Nestor Burma moderne (même si Pouy ne le rend pas trop moderne). Ce n'est pas plus le Nestor Burma jeune que Pierre Pécherot tenta de nous vendre dans « Les brouillards de la Butte », pas plus, probablement (je ne puis l'affirmer sans les avoir lus) que les versions de Nadine Monfils, Michel Quint, Daniel Thiery, Serguei Nounovetz, Jacques Saussey ou Jérôme Leroy dans la collection « Les Nouvelles enquêtes de Nestor Burma » chez French Pulp Éditions, dont le titre de Jean-Bernard Pouy faisait partie avant qu'il puisse retrouver ses droits après la liquidation judiciaire de l'éditeur.

Du coup, est-ce à dire que Pouy va poursuivre la série ? Aura-t-il ou a-t-il déjà eu l'autorisation par le fils de Malet qui l'avait donné à French Pulp Éditions ? Vous le saurez au prochain épisode.

Au final, j'aime Jean-Bernard Pouy. J'adore Jean-Bernard Pouy, mais je préfère qu'il meure avec ses personnages plutôt qu'il vive avec ceux des autres.
Commenter  J’apprécie          20
Des nouvelles enquêtes pour Nestor Burma ?! En voilà une idée… faut être sacrément couillu pour oser prendre la suite de Léo Malet.

Jean-Bernard Pouy a osé… ce titre en forme de jeu de mots pourri nous rappelle pas mal de souvenirs… de Nestor Burma à Gabriel Lecouvreur dit le Poulpe, n'y aurait-il qu'un pas ? (si tu ne connais pas le Poulpe cherche dans mes chroniques…)

Toujours est-il qu'on retrouve ici la verve, que dis-je la gouaille légendaire de Pouy… c'est truculent, dynamique, ça digresse pas mal mais ça passe… Et avec Burma on retrouve Faroux, le flic… enfin la fliquesse car ici c'est de Stéphanie Faroux qu'il s'agit…

Du Burma dans le Paris d'aujourd'hui mais une enquête qui aurait pu avoir lieu dans les Nouveaux mystères de Paris entre 1950 et 1960… dans le monde de l'art et du pognon.

Au final, un petit polar à l'ancienne où on retrouve un Burma cynique et gouailleur comme toujours, le « premier détective de la littérature policière française » mérite bien de connaître, lui aussi, un petit revival et Pouy s'en sort plutôt pas mal.
Commenter  J’apprécie          20
Une nouvelle enquête de Nestor Burma ! Il est de retour, bien sûr à la recherche d'un boulot. Et un boulot cela ne traine pas les rues lorsque Paris se confine avec la peur du virus de la Covid. Fini les retrouvailles au comptoir avec les potes. Nestor assis devant son rade du Marais fermé à double tour se souvient d'une enquête au printemps 2019. Il raconte.

Début 2019, il était encore possible de siroter un verre de chardonnay au comptoir avec ses amis. On avait encore le coeur à rigoler. Sauf peut-être Lolo qui est sans nouvelle de son pote Marco le laveur de carreaux. Nestor n'hésite pas, l'amitié n'a pas de prix.

Lolo est à l'hosto. Qui a bien pu le passer à tabac et surtout pourquoi ? Il a peut-être vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir en nettoyant une vitrine du quartier Saint-Paul dans le Marais. Avec Nestor, le lecteur voyage, dans Paris comme avec Léo Malet. A Saint-Paul pas étonnant que la vitrine suspecte soit celle d'une galerie d'art.

Jean-Bernard Pouy est fidèle à l'oeuvre de Léo Malet. Des clins d'oeil en guise de référence, Stéphanie Faroux de la PJ tient bien son rôle mais les temps changent. Hélène a été remplacée par Kardiatou et Mansour l'indic à tout faire est un hacker émérite. Les temps changent mais l'esprit est là, pas étonnant, Jean-Bernard Pouy sait manier les mots et son humour rejoint celui du détective. Cynisme, regard critique, humour décalé sont au rendez-vous.

Faire revivre un héros d'autrefois ne se fait pas sans nostalgie mais elle n'occulte pas une énigme complexe et une enquête musclée. Lolo a posé ses yeux sur une sale affaire, une histoire de gros sous qui trouve ses origines dans une page sombre de l'Histoire du 4ème. Nestor croise une charmante spécialiste en Histoire du Lard, sort en boîte avec Faroux, planque dans une péniche et frôle la mort avant de faire la lumière.

Jean-Bernard POUY – le marais pot-de-vin . Parution septembre 2021, A Z Éditions . ISBN 978-2-38210-038-7 .
Lien : http://romans-policiers-des-..
Commenter  J’apprécie          10


Videos de Jean-Bernard Pouy (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Bernard Pouy
Marc Villard nous raconte les différents procédés d'écriture pour les livres écrits avec Jean-Bernard Pouy.
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Vous aimez lire ? Jean-Bernard Pouy....

Quel livre est représenté dans l'image de ce quiz ?

L'Homme à l'oreille croquée
Larchmütz 5632
Feuque !
Suzanne et les ringards

20 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Jean-Bernard PouyCréer un quiz sur ce livre

{* *}