l n’y a aucune raison de vous envoyer un avis à distance. Ce que Rabindranath m’a écrit une fois me vient à l’esprit : “En essayant d’éviter la mort, on est seulement attiré par elle ; tandis que ceux qui sont toujours préparés à recevoir la mort les bras ouverts jouissent pleinement de la vie.”
Dans le jeu ininterrompu de la vie et de la mort, tant que la vie persiste, on ne peut que vivre avec la croyance que cela va continuer… Tandis qu’il garde son esprit préparé à l’inévitable, le sage continue à agir dans le présent.
La fonction de l’intellect est de préparer l’homme pour n’importe quelle situation nouvelle en le gardant toujours alerte et attentif envers les circonstances. La vitalité se trouve seulement dans cette préparation. Un homme ignorant, dépourvu d’intelligence et aveuglé par ses émotions reste perplexe devant une situation nouvelle et n’essaye d’y faire face qu’après qu’elle s’est produite. Un homme intelligent anticipe toutes les éventualités. Pourquoi parler de mort, même si la maladie de Shoban vous a donné un choc sévère ?
Alors, il y a aussi un autre point, continua-t-il. Si on est déjà victime d’un conflit intérieur en raison d’un désir considéré comme un péché, naturellement l’action sera faite à contrecœur, elle sera par conséquent incomplète. L’élément de peur et de culpabilité va colorer l’action aussi bien que son résultat et, par là même, annuler l’effet de l’action. À moins qu’il y ait une jouissance complète dans son accomplissement, le désir restera non satisfait. Cette action ne donnera pas en réalité une jouissance profonde, mais seulement un simulacre de jouissance. La satisfaction du désir ne vient que d’une jouissance délibérée et active.