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EAN : 9781095434123
192 pages
Do Editions (07/11/2018)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Ce célèbre roman fut écrit et publié avec succès en 1976 après l'avis enthousiaste d'Italo Calvino. Devenu culte, le livre n'a été réédité qu'en 2013, un an après la mort de son auteur.

"Malacqua" est la chronique de quatre jours de pluie en octobre d'une année indéterminée. Mais le mauvais temps ne provoque pas seulement des effondrements et des glissements de terrain. Dans l'incertitude hostile provoquée par le déluge, des faits inhabituels se mult... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Malacqua : quatre jours de pluie dans la ville de Naples dans l'attente que se produise un événement extraordinaire » de Nicola Pugliese, et traduit par Lise Chapuis (2018, Editions Do, 184 p.). C'est le bulletin météo, version RAI, mais essentiellement centré sur Naples. Désolé pour les touristes romains. le texte est fini d'écrire en1976. le livre a été découvert par Italo Calvino, puis édité par Tullio Pironti en 2013. Laquelle maison publie son second ouvrage « La Nave Nera » en 2008, recueil de nouvelles. Alors journaliste dans un journal quotidien de Naples, Pugliese s'ennuie. Il écrit « Malacqua » d'un trait. Lu et remarqué par Italo Calvino, ce dernier lui demande des modifications. « Mais Pugliese était fatigué ». Un roman autopublié « Gli anni dei malvestiti » (2018, autopublié, 189 p.) narre l'aventure du capitaine Nicodemo Fanuele pendant période historique durant laquelle le royaume sardo-piémontais de Savoie annexe le royaume des Deux-Siciles des Bourbons.

L'action commence le 23 octobre. « Et ce fut au deuxième jour que l'on se rendit compte. La pluie avait continué, oui, elle avait continué une nuit entière, exténuante, et des détachements de renfort avaient afflué dans la ville, venus des environs essentiellement, Torre del Greco, Castellammare, Salerno, Caserta : dans les rues on ne voyait rien d'autre que ce passage circonspect des camions de pompiers, moins périlleux désormais, les voitures rouges roulaient dans un sens et dans l'autre, sirène hurlante, et tout le monde collé aux vitres des fenêtres, comme attendant son tour, les voilà, ils arrivent, ils arrivent. L'attente était une maladie éreintante, progressive, qui vous prenait à la gorge, vous la serrait, serrait. Il vous venait cette idée : vous n'alliez pas mourir, peut-être, mais vous ne vivriez jamais plus comme avant ».
Comme le dit le titre, l'action se passe à Naples, « dans l'attente que se produise un événement extraordinaire ». On imagine donc une nouvelle éruption du Vésuve, lequel ne fait que sommeiller. Capri, Capoue et ses délices ne sont pas loin. Les lupanars de Pompéi sont provisoirement fermés pour cause de cendres, le ménage n'est pas fait.
En attendant, il pleut, depuis le 23 octobre, « premier jour ». C'est bien, cela simplifie pour trouver les titres de chapitres. de « premier jour » à « quatrième jour », mais avec une gradation, qui de 10 pages, culmine à 72 pages le 25 octobre. Est-ce que cela suit le niveau de l'eau, donc le nombre de maisons inondées ou des chats noyés. On est déjà rassuré, ce ne sera pas le Déluge, d'ailleurs, il n'y a pas dans le prologue d'indication sur une construction de l'Arche.
Et tout de suite, une autre surprise pour ce matin du 23 octobre du chapitre « premier jour » « qui était le jour suivant ». Donc le premier jour est déjà le lendemain de quelque chose. Et si c'est le lendemain, cela signifie qu'il y a eu une veille qui est avant le « premier jour ». Et pourtant « la pluie avait commencé à tomber vers trois heures du matin », donc le même jour. Mais « A sept heures du matin le 23 octobre, qui était le jour suivant » Annunziata Oslvaldo, la standardiste « ne comprit pas grand-chose ». Moi non plus. Surtout que « à l'autre bout du fil, le type parlait, mais il ne disait rien ». Ah ces napolitains qui parlent avec leurs mains. Et dire que Bip, le mime Marceau était strasbourgeois.
Mais, celà devient sérieux. La via Aniello Falcone s'est effondré, et plusieurs voitures sont tombées dans ce gouffre ouvert. C'est la rue qui domine le « Quartieri Spagnoli » (Quartiers Espagnols), entrelacs de petites rues, avec du linge aux fenêtres, le quartier historique de la ville. Et quand on descend vers le port cela ne s'améliore pas. « Les égouts à ciel ouvert de la Via Tasso étaient remplis à ras bord ». Et « au carrefour avec le Corso Vittorio Emanuele, c'était un torrent furieux ». Il est temps que Andreoli Carlo, le journaliste, arrive au Castel dell'Ovo.
Le deuxième jour, il pleut toujours. Que fait la météo ? Que pourrait faire San Gennaro « avec cette ampoule de son sang qui se liquéfie et qui perturbe, divise les pensées, crée de la confusion ». Il est vrai qu'il n'existe que trois dates pour que la liquéfaction ait lieu, 16 décembre, le 19 septembre et le premier samedi de mai. Réunion des élus municipaux au Maschio Angioino, où l'on entend des voix « comme un râle, et un long soupir, et des sanglots, et des paroles hachées, et des voix, des voix qui voulaient dire, qui voulaient sortir, peut-être, et ne pouvaient pas, ne pouvaient pas »
« Et pendant ce temps la pluie tombait, tombait ». Des signaux inquiétants se manifestent, en plus de ces voix. Ce sont des poupées toutes identiques trouvées parmi les ruines des immeubles effondrés, des pièces de monnaie qui émettent de la musique, de l'eau de mer qui pourchasse les enfants des ruelles et de la via Caracciolo. Et « la mer montait jusqu'à Montedidio ». « Ce qui était sûr, c'est qu'il y avait une marée qui monte et une marée qui descend ». Il devient enfin clair que « si les gamins n'étaient pas allés à la mer, c'était la mer qui pour une fois, était allée à eux ». La mer et Lagardère unis dans un même élan.
Le troisième jour. « A coup sûr quelque évènement extraordinaire allait se produire, quelque part dans la ville de Naples ». Et cela arrive « les petites pièces de cinq lires se mirent à faire de la musique ». C'est à ces détails infimes que l'on constate que le remplacement des espèces européennes par l'euro a stabilisé la monnaie. « Voilà, cette lente, interminable pluie avait changé la perspective des choses : votre existence ne serait plus la même, jamais plus, parce que maintenant la vie à venir était conditionnée par l'eau qui tombait, tombait, par l'eau qui arrêtait les voitures dans les rues, l'eau que les goûts régurgitaient vers le bas, sur les pentes de la colline et vers la mer, et des vagues enflaient, venant heurter les amarres, et il faut dire aussi qu'au deuxième jour on se rendit compte, ou du moins on commença à comprendre : il ne s'agissait peut-être pas de la pluie des autres années, des autres mois, peut-être cette pluie-là, maintenant, venait-elle de très loin ».
Enfin le quatrième jour de pluie fut le 26 octobre, c'est-à-dire le lendemain. Heureusement, on arrive page 184. Nicola Pugliese racontant le Déluge, ce serait dix fois plus long, et donc un pavé de près de 2000 pages. Quoique, la narration de l'épisode de la colombe rapportant une branche de Lacryma Christi prélevé sur les flancs du Vésuve, cela aurait une sacrée gueule. Sûr que Noé eût préféré plutôt que de boire du vin turc, même un Yakut ou un Kavaklidere. Il faudrait voir avec Pierre Senges. Il doit avoir des idées sur un tel roman.
En attendant, je poursuis la lecture des petits romans des Editions Do.
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Au coeur de la nuit d'un mystérieux 23 octobre, le ciel de Naples se rompt, déversant des trombes d'eau qui au fil des heures causent d'innombrables dégâts dans la région. Des dégâts matériaux, oui, comme cette rue Aniello Falcone qui s'effondre, laissant un gouffre béant menaçant d'emporter les immeubles décrépis qui jouxtent la rue, ses habitants endormis avec... Mais mieux encore, des phénomènes étranges commencent à apparaître... Des voix... Des présences furtives...
Emprunt de réalisme fantastique, ce roman aux phrases étirées frappe par sa maîtrise du suspens, de la tension, du non-dit. Une succession d'évocations de cette ville séculaire mise à mal par quatre journées de pluie incessantes.
Radiographie bien singulière de Naples, décortiquée en profondeur au travers de ses affleurements lyriques.
Critique sociétale d'une ville abandonnée par les services publiques, ce roman est avant tout un hommage flamboyant au peuple napolitain, à sa culture, à sa langue, et ses croyances.
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Je n'ai pas du tout aimé la façon dont s'est écrit.
Quand il y a pas de dialogues et que c'est écrit en pavé, si dense et tout petit comme ça !
Et puis on un peu l'impression que c'est sans queue ni tête !
bref je n'ai pas eu la patience d'avancer plus dans le roman.
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critiques presse (1)
Actualitte
10 décembre 2018
Fantastique, morne et kafkaïenne, l’oeuvre de cet auteur nous plonge dans la ville de Naples, frappée alors par le déluge et la précarité.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et ce fut au deuxième jour que l'on se rendit compte. La pluie avait continué, oui, elle avait continué une nuit entière, exténuante, et des détachements de renfort avaient afflué dans la ville, venus des environs essentiellement, Torre Del Greco, Castellammare, Salerno, Caserta : dans les rues on ne voyait rien d'autre que ce passage circonspect des camions de pompiers, moins périlleux désormais, les voitures rouges roulaient dans un sens et dans l'autre, sirène hurlante, et tout le monde collé aux vitres des fenêtres, comme attendant son tour, les voilà, ils arrivent, ils arrivent. L'attente était une maladie éreintante, progressive, qui vous prenait à la gorge, vous la serrait, serrait. Il vous venait cette idée : vous n'alliez pas mourir, peut-être, mais vous ne vivriez jamais plus comme avant. Voilà, cette lente, interminable pluie avait changé la perspective des choses : votre existence ne serait plus la même, jamais plus, parce que maintenant la vie à venir était conditionnée par l'eau qui tombait, tombait, par l'eau qui arrêtait les voitures dans les rues, l'eau que les goûts régurgitaient vers le bas, sur les pentes de la colline et vers la mer, et des vagues enflaient, venant heurter les amarres, et il faut dire aussi qu'au deuxième jour on se rendit compte, ou du moins on commença à comprendre : il ne s'agissait peut-être pas de la pluie des autres années, des autres mois, peut-être cette pluie-là, maintenant, venait-elle de très loin.
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la mer montait jusqu’à Montedidio ». « Ce qui était sûr, c’est qu’il y avait une marée qui monte et une marée qui descend
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