Putnam mène une vaste réflexion sur la notion d'objectivité et invite à abandonner la certitude que le réel existe par lui-même au profit de celle de la constitution de la réalité par chaque individu.
Les propos n'apportent pas grand chose, mais c'est l'argumentaire qui m'a paru intéressant : faire accepter que la vérité toute nue dans l'environnement de Putnam n'existe pas ne semble pas facile - on appréhende les blocages du mode de pensée qu'il critique au travers de son argumentaire. le mode d'argumentation (métaphores omniprésentes, images, situations précises, exemples imaginaires, etc.) est également impressionnant par l'absence, malgré la thèse d'intériorisation de la constitution de la réalité, de toute pensée abstraite ou théorique au bénéfice de cas pratiques. Expliquer le travail de la conscience uniquement avec des objets et des images, c'est une difficulté supplémentaire que se donne Putnam.
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Voici une histoire de science-fiction discuté par les philosophes : supposons qu'un être humain (vous pouvez supposer qu'il s'agit de vous) a été soumis à une opération par un savant fou. Le cerveau de la personne en question (votre cerveau) a été séparé de son corps et placé dans une cuve contennt une solution nutritive qui le maintient en vie. Les terminaisons nerveuse ont été reliées à un super-ordinateur scientifique qui procure à la personne-cerveau l'illusion que tout est normal.
Husserl a introduit un procédé pratique pour parler de ce qui se passe dans la tête de quelqu'un sans faire d'hypothèses sur l'existence ou la nature des choses réelles auxquelles les pensées font référence : c'est le procédé de la mise entre parenthèses. Si nous "mettons entre parenthèses" la croyance que nous attribuons à John lorsque nous disons "Johne croit qu'il y a un verre d'eau sur la table", alors nous attribuons simplement à ohne l'état mental d'une personne qui croit qu'il y a un verre d'eau sur la table (au sens ordinaire, sans parenthèses). [...] Nous dirons que John a la croyance parenthétisée que [il y a un verre d'eau sur la table]. En effet, le préocédé de l mise entre parenthses suspend (toutes les implications qui font référence au monde extérieur, ou à ce qui est extéieur à l'esprit du penseur).
Supposons, par exemple, que je me trouve dans la situation de Turing [...] et que mon partenaire soit en ait une machine. Supposnt que cette machine soit capable de gagner le jeu (de "réussir" le test). Imaginons que la machine soit programmée pour répondre en un anglais châtié à des questions, des affirmations, des remarques et ainsi de suite, mais qu'elle ne possède par d'organes sensoriels, ni d'organes moteurs, excepté le branchement pour le clavier électroique et le clavier lui-même. [...] Que faudrait-il dire d'une machine ?
Malheureusement, il est rare d'assister aujourd'hui à de telles discussions politiques entre des gens qui ont des points de ue très différents ; mais elles n'en sont que plus agréables lorsqu'elles se produisent.
Supposons maintenant que la ligne [dessinée par la fourmi] ait la forme WINSTON CHURCHILL. Et supposons que ce soit accidentel (ignorons le fait que c'est peu plausible). Alors la "forme écrite" WINSTON CHURCHILL ne représenterait pas Churchill, même si cette forme désigne effectivement Churchille comme elle apparaît aujourd'hui dans n'importe quel livre.